Le mythe de la prison - Chercheurs en ville #57

Notre invitée ce mois-ci est Giorgia Tiscini, professeure en psychopathologie clinique à l’Université Rennes 2. Psychanalyste et psychologue clinicienne, elle est également experte auprès des tribunaux. Disposant d’une longue expérience en milieu carcéral et psychiatrique, Giorgia Tiscini a publié en 2023 un ouvrage intitulé Le « mythe » de la prison : du lieu au discours. Dans cette émission, elle répond aux questions de Colette David, journaliste retraitée de Ouest France et de Christian Le Bart, professeur en science politique.

« Cet été, la France a battu un record. Dans les prisons françaises, pour la première fois, la barre des 74 000 détenus a été franchie. Au 1er juillet, on comptait 74 513 détenus pour 60 666 places disponibles. Actuellement, 2 400 personnes dorment sur un matelas, à même le sol. Parmi les incarcérés, plus de 20 000 personnes attendent d’être jugées. A noter, quand on parle de détenus, on parle presque exclusivement d’hommes. En effet, les femmes ne représentent que 3,5% de la population carcérale.

Les lieux d’internement et d’enfermement ont toujours existé. Mais la prison, en tant qu’institution pénale, est née de la Révolution de 1789. Que s’est-il passé dans ces années décisives ?

Plusieurs questions traversent les débats et restent d’actualité : Comment distinguer le criminel du fou, voire du génie ? Faut-il isoler ou mélanger les prisonniers ? Comment éviter la corruption mutuelle ? Qu’est-ce qui suscite le crime, qu’est-ce qui engendre le criminel ? Quel a été l’apport de la psychanalyse à ces débats ? Qu’est-ce que la psychanalyse a apporté à ces pratiques dans le domaine de la justice et de la criminologie ? Eléments de réponse dans Chercheurs en ville ! »

Notre invitée

Giorgia Tiscini est enseignante-chercheuse en psychopathologie clinique et directrice adjointe du laboratoire Recherches en psychopathologie et psychanalyse (UR 4050). Co-responsable du Master « Pratiques cliniques et soins psychiques en milieu judiciaire, carcéral et spécialisé », elle est également membre du comité directeur du RRA - Réseau de Recherche sur le Racisme et l’Antisémitisme (2021- ). De 2020 à 2022, elle a assuré la responsabilité scientifique du projet international FIPEP (Fonction, Implication, Place de l’Expertise Psychologique). Cette recherche a bénéficié d’un financement du Réseau national des Maisons des sciences de l’Homme (RnMSH).