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- Date de réalisation : 14 Décembre 2009
- Lieu de réalisation : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, Lyon
- Durée du programme : 123 min
- Classification Dewey : Archéologie et préhistoire
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- Catégorie : Séminaires
- Niveau : Tous publics / hors niveau, niveau Master (LMD), niveau Doctorat (LMD), Recherche
- Disciplines : Archéologie
- Collections : Séminaire Méthodes et terrains au Proche-Orient ancien, 2009 - Boire et manger dans l'Orient ancien
- ficheLom : Voir la fiche LOM
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- Auteur(s) : Marro Catherine
- responsable : LE MIERE Marie, LOMBARD Pierre, VILA Emmanuelle
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- Langue : Français, FRA
- Mots-clés : alimentation, ethnographie, Archéologie , Caucase, Proche-Orient , sources épigraphiques, exploitation du sel
- Conditions d’utilisation / Copyright : CC BY-NC-ND 3.0

Le sel dans les sociétés anciennes de l'Orient et du Caucase : exploitations et usages, d'après les sources archéologiques et épigraphiques.
Dans la même collection
























Le sel dans les sociétés anciennes de l'Orient et du Caucase : exploitations et usages, d'après les sources archéologiques et épigraphiques.
Le sel n’est pas une denrée alimentaire en soi: c’est un condiment (exhausteur de goût) et un conservateur (salaisons, saumures). Le sel tient donc une place à part dans l’alimentation humaine. L’étude de la documentation épigraphique ancienne (depuis les auteurs gréco-romains en passant par les sources bibliques, hittites ou suméro-akkadiennes) suggère que le sel possède aussi une fonction importante dans d’autres domaines, aussi bien religieux que politique.
Le sel (chlorure de sodium) est une ressource naturelle très répandue au Proche-Orient et au Caucase. Ethnographiquement, le sel apparaît sous plusieurs formes: il s’agit soit de sel gemme, dit sel minier, soit de sel solaire ou de sel ignigène. Dans ces deux derniers cas, le sel est obtenu par le séchage ou par la cuisson d’eau de mer, de rivière, de source ou de lac salés. Il existe aussi un sel végétal, recueilli après la combustion de plantes salifères.
Malgré l’abondance des ressources en sel au Proche-Orient, les traces archéologiques de l’exploitation du sel sont relativement rares. Peu de sites liés à l’exploitation du sel ont été étudiés jusqu’à présent: outre quelques travaux effectués entre 2003 et 2005 autour du Tuz Gölü en Cappadoce, une première étude systématique de la production de sel au Caucase a été entamée en 2008 sur la mine de sel de Duzdagi en Azerbaïdjan. À Duzdagi, les premiers travaux ont révélé l’existence d’une exploitation intensive du sel remontant à la fin du 5e millénaire av. JC.
Il est intéressant de constater que l’exploitation du sel de Duzdagi s’est accompagnée dès le Chalcolithique Récent d’une forme de contrôle des ressources salifères, comme le suggèrent les structures de distribution des artefacts liés à l’extraction du sel. La gestion des ressources en sel à l’époque protohistorique annonce ainsi d’autres formes de contrôle mis en place par les Etats du Proche-Orient, comme le suggèrent certains textes akkadiens de Mari ou les archives romaines de Palmyre.
Il semblerait donc que malgré son ubiquité à travers le Proche-Orient et le Caucase, les ressources en sel aient fait l’objet d’un contrôle récurrent, sinon constant, dès les premières traces de son exploitation à la fin du 5e millénaire. Par ailleurs, l’étude de ses modes de production au Proche-Orient comme dans l’Europe protohistorique, associée à des exemples ethnographiques de Nouvelle-Guinée, suggère que la fonction sociale et symbolique du sel est au moins aussi importante que sa fonction alimentaire.
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