Conférence
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Langue :
Français
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Université de Bordeaux - Service Audiovisuel et Multimédia (Publication), Université de Bordeaux - Service Audiovisuel et Multimédia (Réalisation), Université de Bordeaux (Production)
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Creative Commons (BY NC)
DOI : 10.60527/a42s-8420
Citer cette ressource :
Univ Bordeaux. (2019, 8 mars). Influence du milieu et des changements climatiques sur la croissance des arbres et les forêts de chênes? , in 17e matinée des Œnologues de Bordeaux. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/a42s-8420. (Consultée le 28 mars 2024)

Influence du milieu et des changements climatiques sur la croissance des arbres et les forêts de chênes?

Réalisation : 8 mars 2019 - Mise en ligne : 1 avril 2019
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Descriptif

17e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, ça envoie du bois"

Les chênes sessile et pédonculé représentent la première ressource forestière feuillue en France avec plus de 20 % duvolume total sur pied (environ 600 Mm3) pour des peuplements à chênes dominants sur environ 4 millions d’hectares.Comprendreles facteurs influençant la croissance de ces chêneset leseffets possibles des changementsenvironnementauxen coursest donc un enjeu fort pour les gestionnaireset la filière. Les deux chênes ont desexigencesécologiques différentesaussi bien quant aux conditions climatiques que sur les conditions du sol (richesse chimique, disponibilité en eau). Lechêne pédonculé, qui est une espèce typiquement de plaine, est exigeant en eau et en éléments minéraux. On le trouvefréquemment dans les situations de bas de pente, les fonds de vallon frais en mélange avec l’érable sycomore, le frêne…Sur les sols dits à hydromorphie temporaire (c’est-à-dire présentant un excès d’eau en hiver et au printemps), le chênepédonculé présente un meilleur comportement (au moins au stade installation des semis) que le chêne sessile. D’unefaçon générale, il a également une croissance initiale plus rapide (espèce plus exigeante en lumière dans le jeune âge quele chêne sessile). Le chêne sessile est, quant à lui, une essence que l’on peut observer en plaine et en altitude (jusqu’àl’étage montagnard inférieur) et sur des sols plus acides et plus secs que le chêne pédonculé. Sur sol hydromorphe, soninstallation est plus difficile que celle du chêne pédonculé mais, une fois installé, sa croissance est généralement plussoutenue.

Concernant la réponse au climat, la croissance des chênesest largement dépendante des conditions desécheresse pendantla saison de végétation avec une sensibilité généralement plus forte chez le chêne pédonculé. La réponse varie égalementselon la région avec, par exemple, des déterminants climatiques différents pour les chênaies sessiliflores de l’Ouest parrapport à celles de l’Est de la France. Pour résister à la sécheresse, les arbres ont mis en place un ensemble de mécanismesde protection parmi lesquels la régulation des pertesen eau par ouverture ou fermeture des stomates (selon la disponibilitéen eau du sol) est un processus majeur. Cependant, en cas de sécheresse trop prononcée ou durable, ces mécanismespeuvent ne pas être suffisants pour maintenir l’intégrité du système hydraulique entraînant un dysfonctionnementirréversible (appelé cavitation ou embolie) pouvant aboutir à la mort de l’arbre. Pour les deux espèces, les différences desensibilité au climat observées s’expliquent en grande partie par des capacités différentes de maintien du système deconduction de l’eau.

Les changements environnementaux ont déjà modifié la croissance des peuplements et pourraient également fortementinfluencer la répartition des chênaies sur le territoire national dans les prochaines décennies. La question de la capacitédes chênaies à résister aux aléas ou à récupérer après des événements extrêmes (comme par exemple la sécheresse de2003) reste majeure pour la communauté scientifique qui mène des travaux dans différentes directions.

>> François Lebourgeois, AgroParisTech, INRA

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