L'influence de l'environnement sur la violence - Le passage à l'acte
Sujets de réflexions et débats du vendredi 16
novembre 2012 :
Ouverture :
-Michel Hamon, scientifique
Connaissance neurobiologique de l’agressivité à partir des modèles animaux
Thème 1 :L’influence de l’environnement sur la violence
-Laurent Bègue, psychologue
Alcool et violence
-Isabelle Sommier, politologue
Les processus de radicalisation ; le passage de la question du pourquoi et celle du comment
-Marc Bourgeois, psychiatre
La violence en milieu carcéral
Thème 2 : Le passage à l’acte
-Jacques Semelin, politologue
Le passage à l’acte de massacrer
-Michel Goya, militaire
La violence légitime vue par un de ses porteurs
-Bertrand Deputte, éthologiste
L’agression chez les vertébrés supérieurs : expression et fonction
Une initiative des Associations Université de tous les savoirs (UTLS) et Innovation et Psychiatrie (iPSY)
Un groupe de réflexion « VIOLENCES », pourquoi ?
La violence, individuelle ou collective, organisée ou "sauvage", avec ou sans discours accompagnateur, réelle ou représentée, fait partie de la vie des sociétés.
Celles-ci l'organisent, l'utilisent, la circonscrivent, la traitent, la préviennent – en bref la gèrent. Cette gestion a été, selon les époques, plus ou moins perfectionnée et plus ou moins réfléchie et théorisée.
De nombreux spécialistes, au sein de disciplines diverses, s'attachent aujourd'hui à la connaître. Un savoir de la violence existe dans presque tous les domaines: psychologie, psychiatrie, éthologie, sociologie, neurologie et fonctionnement cérébral, art de la guerre, théorie du conflit, histoire, théorie politique, droit, etc., etc.
Ce savoir est toutefois de plus en plus spécialisé aussi bien en termes d'organisation académique que pour les besoins de l'action sociale qui se sectorise en même temps qu'elle se perfectionne.
Il nous a semblé qu'il serait bon de faire se rencontrer et communiquer les spécialistes et les disciplines de manière, d'une part, à ressaisir un regard généraliste et, d'autre part, à enrichir les recherches par la mise en relation des approches. Il y a aujourd'hui une fermeture des domaines les uns sur les autres qui ne relève pas de la prétention à, chacun, détenir la vérité, mais de l'activité d'investigation et des besoins de l'action eux-mêmes, souvent placés sous le signe de l'urgence.
Mais sans doute un dénominateur commun existe. Sans prétendre savoir lequel et sans prétendre à son caractère opératoire, il est nécessairement utile de tenter de le circonscrire. Il est tout aussi évident qu’un même savoir mesuré au travers de perspectives différentes doit être partagée, voire conceptualisé en commun.
Yves Michaud, philosophe
Fondateur de l’Université de tous les savoirs
Franck Bayle, psychiatre
président de l’association innovation et psychiatrie
Prochains sujets de réflexions et débats prévus pour la réunion du
vendredi 8 février 2013 :
-La
violence et les médias
-Juger
et gérer la violence
Liste des personnalités participant au groupe de réflexion « VIOLENCES »
Le groupe de réflexion « VIOLENCES » est à l’initiative d’Yves Michaud, philosophe, directeur de l’Université de tous les savoirs et de Franck Baylé, psychiatre (Hôpital Sainte-Anne), professeur à l’Université Paris Descartes.
Sujets de réflexion : "L’influence de l’environnement dans la violence"
et "Le passage à l’acte"
- Olivier Abel, théologien, philosophe
- Anne-Claude Ambroise-Rendu, historienne
- Stéphane Audoin-Rouzeau, historien
- Laurent Bègue, psychologue
- Jacques Bouchez, médecin
- Marc Bourgeois, psychiatre
- Boris Cyrulnik, neurologue, psychiatre, psychanalyste, éthologue
- Patrice Davost, magistrat
- Bertrand Deputte, éthologiste
- Michel Goya, militaire
- Michel Hamon, scientifique
- Michela Marzano, philosophe
- Jean-Dominique Merchet, journaliste, spécialiste de la guerre
- Kostas Nassikas, psychiatre, psychanalyste, responsable de la maison des adolescents du Rhone
- Frédéric Péchenard, délégué interministériel à la sécurité routière
- Chantal Roussy, vice présidente de l’Unafam
- Jacques Sémelin, politologue
- Isabelle Sommier, politologue
- Emmanuelle Titeux, vétérinaire
- Paul Valadier,théologien,philosophe
- Vanessa Wisnia-Weill, psychologue
Groupe de réflexion « VIOLENCES »
Compte rendu de la réunion du 16 novembre 2012 de 11h à 18h
Groupe d'étude sur la violence (Franck Baylé et
Yves Michaud) Séance du 15/6/2012
Étaient présents Isabelle Sommier, Jacques Sémelin,
Pierre Davost, Laurent Bègue, Paul Valadier, Anne-Claude Ambroise-Rendu, Michel
Goya, Kostas Nassikas, Emmanuelle Tileux, Marc Bourgeois, Chantal Roussy,
Michel Hamon, Jacques Bouchez, Frank Baylé et Yves Michaud.
Jean-Dominique Merchet est arrivé assister à la
seconde partie de la séance.
La séance commence par une intervention de Franck
Baylé. Partant de son expérience de psychiatre ayant affaire à des malades
potentiellement ou réellement violents, des savoirs du psychiatre sur
l'agressivité et l'impulsivité, sur le rôle de la sérotonine et les effets des
traitements de la violence, il dit son besoin de comprendre à partir des
connaissances élaborées dans d'autres disciplines les phénomènes de violence.
Il indique sa perplexité en ne retrouvant pas ses propres modèles
d'interprétation quand il est question de violence sociale ou collective et son
besoin de partager les approches.
Il est ensuite procédé à un tour de table où chacun
se présente, indique sa spécialité et les sujets et thèmes qui aujourd'hui lui
paraissent importants.
Isabelle Sommier s'intéresse
au passage à la violence politique et aux mouvements sociaux radicaux. Elle
étudie les processus de radicalisation.
Son sujet d'actualité est le
passage à l'acte armé, par exemple avec le phénomène des loups solitaires, ou
encore le durcissement de l'action des groupes de jeunes et celui des relations
de genre.
On voit apparaître des groupes
de filles ayant les comportements de bandes de garçons. Elle constate, comme
nombre de ses collègues, l'abandon des perspectives structurales sur les
déterminants lourds de la violence à l'étude de parcours de vie individuels et personnels,
qui se situe à un niveau microsociologique.
Jacques Sémelin, politologue,
CNRS et Sciences-po s'intéresse lui aux génocides et aux violences de masse.
Son thème et l'étude des
processus de criminalité de masse avec en particulier un questionnement sur le
passage à l'acte. Quels que soient les apports des approches
pluridisciplinaires, il demeure quelque chose d'incompréhensible: le passage à
l'atrocité de masse. Jacques Sémelin se pose aussi des questions sur
l'appréhension de la notion de violence. Beaucoup de spécialistes parlent de
violence sans attacher la même signification. Dans ces conditions il devient
difficile de communiquer. Son intérêt va aussi aux sociétés d'aujourd'hui, au
sentiment d'inquiétude et d'imprédictibilité qui y règne, avec la possibilité
de basculement dans des phénomènes sociaux destructeurs, que ce soit le
terrorisme ou des phénomène sociaux destructeurs dont on n'a pas d'idée. Il
rappelle que les groupe d'étude Peyrefitte sur la violence a déjà été en
relation avec une grande crise économique.
Patrice Davost est procureur à
la cour d'appel de Toulouse, avec une longue expérience de magistrat confronté
à la violence, que ce soit comme juge d'instruction ou procureur.
Ce qui frappe aujourd'hui les
procureurs, ce sont les violences intrafamiliales, conjugales, les violences
contre les personnes âgées, les violences sexuelles. 8 % de la part globale de
la criminalité est constitué de violence contre les personnes. Comment prévenir
? Comment traiter ? Comment déceler les états dangereux chez les individus ?
Comment aussi traiter la violence en général?
Laurent Bègue est spécialiste
de psychosociologie expérimentale. Il s'est intéressé particulièrement aux
facteurs impliqués dans l'agression, notamment au rôle de l'alcool dans les
comportements violents et encore à l'influence des images violentes sur le
comportement humain. Il note le polymorphisme de la violence, qui déjoue les
approches spécialisées et rend indispensables les approches transversales. Une
de ses préoccupations actuelle concerne à quoi peut ressembler une société
non-violente et ce que peut être une justice restauratrice. La question
fondamentale pour lui il serait en amont : que pourrait être une culture de la
non-violence?
Paul Valadier est jésuite,
professeur émérite de philosophie politique et morale. Comment trouver des
moyens de surmonter la violence des individus et des groupes ? La violence,
a-t-on souvent expliqué, est lié à des structures économiques et sociales et si
celles-ci venaient à être transformées, la violence disparaîtrait. C'était la
promesse de sociétés de réconciliation. En fait, on a du constater que dans
beaucoup de cas, c'est au nom du bien et de la justice qu'on a déchaîné la pire
violence. Il y a des gens qui veulent le mal mais c'est souvent au nom du bien.
Il s'intéresse aussi à la violence comme réalité plastique qu'on a tendance à
identifier à des structures mais qui peut transformer n'importe quelle sphère
de l'existence. Il est toujours dangereux de la situer dans un lieu déterminé.
La question actuelle pour lui
serait celle des divers fondamentalismes et des extrémismes, y compris avec les
populismes, comme expression politique de la violence. Il s'intéresse aussi à
l'euphémisation courante et au politiquement correct qui font disparaître la
violence.
Anne-Claude Ambroise-Rendu est
historienne. Elle s'est intéressée d'abord à la violence dans les médias, aux
faits divers et à la criminalité et notamment aujourd'hui à la criminalité
sexuelle contre les enfants. Elle s'est intéressée à l'influence des médias.
Trois questions lui viennent: 1) la montée en puissance de cette question de la
violence dans l'espace public et son lien avec l'appareil médiatique ; 2) la
difficulté des historiens à se prononcer sur la question y a-t-il ou non
augmentation ou diminution de la violence ? 3) Et enfin le lien entre violence
criminelle et contexte économique et social, la crise économique ne lui
paraissant pas la seule réponse possible.
Michel Goya est soldat depuis
32 ans. Après avoir été dans les troupes opérationnelles et en situation de
combat, il est devenu analyste et historien des conflits actuels. Il appartient
par métier à la catégorie des porteurs de force, ce qui pose la question de
l'utilité de la violence et du microphénomène guerrier. Comment évolue-t-on
dans cette bulle de violence? Pour un militaire, il y a aujourd'hui un étonnant
sentiment de "déviolentisation" de la société. Un soldat tué devient
aujourd'hui une victime. On voit des victimes, on ne voit plus des héros.
Aujourd'hui ceux qui sont décorés de la Victoria Cross, la plus haute
distinction anglaise, sont en général des secouristes pas des combattants. Il
est devenu honteux de tuer légitimement.
Kostas Nassikas est
pédopsychiatres. D'origine grecque, il a aussi connu la guerre civile et la
dictature des colonels. Il s'intéresse à la violence sous des aspects
particuliers chez les adolescents: violence liée au comportement alimentaire, à
l'anorexie, aux grèves de la faim. Il s'intéresse au rapport entre oralité et
violence, entre cannibalisme et grèves de la faim. Il s'intéresse aussi à la
violence par apport en langage, au langage en tant qu'il devient aussi un moyen
de violence, détruisant alors toute autre possibilité de langage. Il
s'interroge aussi sur le rapport de principe entre la violence Bia et la vie
Bios chez les anciens Grecs. Il est dit que Polemos est le père de tout, mais
il y a différentes sortes d'ennemis. Il y a l'ennemi traditionnel, le
concurrent, qui vous oblige à vous dépasser dans la compétition et qui reste
extérieur et puis il y a l'ennemi qui est un ancien ami, un ennemi intérieur en
quelque sorte. Nassikas s'intéresse aussi au traumatisme qui détruit le
langage, au passage à l'acte et des violences sur l'autre aux violences sur
soi. Les personnes traumatisées sont soit violentes soit victimes ou encore
elles pratiquent la violence sur elles-mêmes. Son intérêt va aussi à
l'adolescence en tant qu'elle se libère des marquages familiaux mais en passant
par d'autres marquages sociaux d'appartenance - appartenance à des bandes,
marquage par des scarifications ou des tatouages. Pour lui, la question
aujourd'hui est celle de l'articulation de l'individu à l'espace social, celle
de l'inscription d'individus dans des bandes ou des groupes terroristes.
Emmanuelle Titeux est
vétérinaire, spécialiste du comportement animal et des violences faites aux
animaux domestiques. Il y a des chiens battus, il y a des chats enfermés. La
violence sur l'animal est en général corrélée à la violence intrafamiliale et,
à l'inverse, on voit tenter aujourd'hui des expériences d'introduction
d'animaux en milieu carcéral pour diminuer la violence. Titeux peut apporter
les éclairages de l'éthologie sur des notions comme celles d'agressivité,
d'agression, de prédateur, en soulignant que les animaux ne font pas preuve de
violence au sens de cruauté.
Marc Bourgeois est psychiatre.
Il s'intéresse aux travaux sur la violence agressive chez les êtres humains,
aux suicides violents en liaison avec un syndrome biologique. Il y a eu beaucoup
de travaux sur la violence et l'agression à partir des données biologiques,
mais la modestie demeure de mise. Il s'intéresse aussi aux évaluations psycho
biologiques, au harcèlement et aux violences relationnelles, en s'étonnant du
retard des pratiques d'évaluation par rapport aux examens psycho-biologiques.
On demande au psychiatre d'expliquer les comportements agressifs mais les
éléments d'un diagnostic scientifique sont absents ou peu nombreux.
Chantal Roussy représente les
associations de familles de malades mentaux. Elle s'intéresse à la
stigmatisation des malades mentaux et de leur famille, et aussi aux violences
verbales qui n'ont pas trouvé d'expression. Avec la séquence inexpression –
enfermement – décompensation. Elle s'intéresse aux phénomènes de stigmatisation
à travers la médiatisation de la violence des personnes suivies.
Michel Hamon et
neurobiologiste, spécialiste de la sérotonine depuis 1968. Il a été un des
protagonistes de l'expertise collective de l'Inserm sur les troubles des
conduites de l'enfant et de l'adolescent. Il s'inquiète plus aujourd'hui des
violences sociétales que des violences individuelles. Pour ce qui est de ses
sujets de recherche, il a travaillé sur l'isolement social et la séparation
d'avec la mère, sur la modélisation des troubles comportementaux chez le
rongeur. La séparation des petits de leur mère a des conséquences sur la
maturation cérébrale. Cela engendre agressivité, angoisse, dépression,
recherche de toxiques addictiogènes. Compte tenu du polymorphisme de certains
gènes, il s'intéresse à la modélisation des interactions gènes environnement. À
des moments critiques du développement cérébral il y a altération de
l'expression de gènes dans la constitution des réseaux neuronaux. Il
s'intéresse ainsi tout particulièrement à la genèse d'un comportement impulsif
agressif au niveau d'un individu, en étudiant le rôle de l'embrigadement et du
formatage du cerveau à des moments critiques qui ont ensuite des conséquences
définitives. Comment la violence se construit-elle dans l'individu à
l'intersection du patrimoine génétique et de l'environnement?
Jacques Bouchez est
psychiatre. Il est en charge de patients particulièrement difficiles soumis à
l'enfermement et à l'exclusion. Il essaie de mettre en place une clinique différente
d'un comportement particulier – la violence. Il s'intéresse ainsi aux troubles
de l'attention et à l'hyperactivité, en regrettant que l'on ne mobilise pas
encore les données fiables dont on dispose. Il rappelle aussi que la violence a
été adaptative dans les comportements de l'homme des temps anciens. Il attend
de ces rencontres un partage d'expérience et de définition.
Jean Dominique Merchet est
journaliste, spécialiste des questions militaires. Il s'intéresse au
fonctionnement d'une institution dont la vocation est l'exercice de la
violence. Comment ça fonctionne aussi bien dans l'histoire qu'au quotidien.
Qu'est-ce qu'une institution en charge de la violence?
S'agissant de l'organisation
du travail pour les prochaines séances il se dégage un accord pour organiser un
nombre limité de séances portant chaque fois sur des thèmes communs et transversaux. Les intervenants
présenteraient de manière rapide leur point de vue de spécialiste de manière à
alimenter échanges et discussions. Ceci permettrait à la fois de mettre en
commun les compétences et de décloisonner les perspectives.
Un certain nombre de thèmes
sont alors identifiées:
- l'influence de
l'environnement et les facteurs de risques;
- le clinicien et l'expertise;
- le social et le territorial;
- la définition de la violence
et la définition de ses mécanismes en définissant le champ de conception de la
violence;
- les dispositifs de mise en
scène de la violence
- comment gérer la violence à
partir de chacun des domaines considérés en évitant le déterminismes et le
causalisme;
- définir la violence en
essayant de dissoudre les oppositions artificielles entre les approches;
- le polymorphisme des formes
de la violence, de ses lieux d'expression, les modalités de la violence;
- la gestion de la violence et
ses chiffres;
- apprentissage et
transformation de la violence en violence froide;
- la question du genre et la
violence des femmes;
- la violence et le mal, la
violence et son utilité.
Il apparaît aussi qu'ont été
laissées de côté les questions internationales, le droit d'ingérence, les
tribunaux internationaux.
A partir des thèmes recensés,
quatre thèmes principaux semblent pouvoir être proposés pour donner lieu à des
approches transversales:
- violence, individu,
environnement, facteurs de risques internes et externes, sociaux, territoriaux,
psychologiques, génétiques;
- définition et modalités de
la violence: polymorphisme et lieux d'expression; passages à l'acte et
embrigadement, utilité et expression;
- violence, mise en scène,
stigmatisation, médias
- expertise, gestion sociale, statistique,
traitement, contrôle, instrumentation.
Il serait souhaitable que les participants
indiquent leurs priorité et leurs intentions d'intervenir, étant entendu que
l'on peut envisager 5 à 6 interventions courtes par séance, avec échange et
discussion. Chaque séance commencerait à 11h, serait coupée d'un déjeuner sur
place rapide et se terminerait vers 17h.
La date de la prochaine séance serait le 16
novembre prochain.
Il est demandé aux intervenants de manifester leurs
préférences et leurs souhaits d'intervention. Eventuellement aussi d'apporter
les corrections à ce compte-rendu qu'ils jugent indispensables, en n'étant pas
trop longs.
Yves Michaud le 7/7/2012
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LABZAE Mustapha 03/09/2013 22h51
LAPORTE 02/12/2012 09h41