Conférence
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Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/w5d4-gf07
Citer cette ressource :
Pour un partage des savoirs. (2015, 30 septembre). Forum Nîmois - Charles GIDE - MAFFESOLI--STROHL. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/w5d4-gf07. (Consultée le 19 mai 2024)

Forum Nîmois - Charles GIDE - MAFFESOLI--STROHL

Réalisation : 30 septembre 2015 - Mise en ligne : 6 octobre 2015
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Descriptif

L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 11 avril 2013, à la maison du protestantisme à Nîmes Hélène Strohl et Michel Maffesoli

C’est latroisième fois que le Forum nîmois Charles Gide t’accueille , Michel , et ladeuxième fois avec ton épouse. C’est dire si nous apprécions vos prestations,même si tout le monde ici n’est pas toujours d’accord avec vos assertions

Vous avezd’autant plus de de mérite de venir ce soir, qu’en fait ce que vous allez nousexposer est inclus dans le livre que vous co-signez et qui ne paraîtra quedébut novembre, sous le titre : «  Communautarismes ?».  Je prends donc, au nom du Forum, l’engagement que nous serons nombreux àacheter ce livre dès qu’il paraîtra et les livres que sont proposés ici cesoir, sont d’ailleurs une excellente introduction à ce nouvel ouvrage.

En faitd’ailleurs toute ton œuvre, Michel,  enest un introduction.

Je rappelleque tu es né en 1944 à Graissessac dans l’Hérault. Tu es donc des nôtres. Aprèsune longue carrière que j’ai déjà décrite et que nos membres peuvent consulterdans mes introduction « lisibles «  sur Canal U, tu as été plus detrente ans durant,  professeur à ParisDescartes Sorbonne.  Tu es membres del’Institut de France.

Tu avaisfondé avec le grand anthropologue Georges Balandier , le Centre d’étude surl’actuel et le quotidien.

Tu as reçu en1982 le grand prix des sciences humaines de l’Académie française . En 2011 tu asété reçu Docteur honoris Causa à l’Universidade do Minho à Braga au Portugal eta prononcé de nombreux cours et conférences au Brésil.

Tu es un auteur plus que fécond, outre de nombreusespréfaces et articles tu as écrit , si j’ai bien compté, 31 livres.  Je cite les deux derniers  « Imaginaire et Postmodernité,  chez Manucius  en  2014et « L’ordre des choses :Penser la postmodernité », CNRS Éditions, 2014, qui est en venteici ce soir.

Ton épouse ,HélèneStrohl, , historienne,  étudiante enthéologie, avant d’entrer  à l’ENA, a euune carrière très brillante de haut fonctionnaire . Elle l’a terminée commeInspectrice générale des affaires sociales, ce qui lui a permis d’étudier, devisiter oserais-je dire, le social en détail, et de rédiger le dernier livrepour lequel nous l’avions invitée : « l’Etat social  ne fonctionne plus .

Elle a, enoutre, écrit de nombreux articles dans diverses revues . J’en cite quelques-uns, pour montrer la variété de sescompétences : «  Le soin contraint ne peut remplacer l’offre adaptéede soins », «  Reconnaitre les solidarités de proximité,  « Trois questions relatives àl’intervention sociale communautaire », « Action sociale et santé mentale.Mariage d’amour ou mariage arrangé ».

Vous avec aussi publié, tous deux,   uncertain nombre d’articles , par exemple : «  La fausse consciencecontemporaine »  dans la revueSociété en 2014 et, bien sur, «  Les nouveaux bien pensants »  aux Editions du Moment en 2014, également en vente ce soir.Vous publierez donc, en novembre, , un livre intitulé, je crois   « Communautarismes ? » avecun point d’interrogation.

Si vous êtes époux dans la vie, vous avez aussi  une manière commune». de « voir »la société,  pour le moins originale, quit’a valu, Michel, des controverses au cours de ta carrière, par rapportauxquelles m’est toujours venu à l’esprit, sans pour autant me croire devenumagistrat  des pensés, le célèbre adagejuridique latin qui s’imposait aux magistrat :  de minimis non curant pretor »

Hélène,tu as ainsi bousculé pas mal d’idées reçues dans le domaine de l’action socialeet sanitaire de l’Etat. Quand à toi évidemment , Michel, c’est ta visionpost-moderne de la société  que l’on peutfaire débuter, sauf erreur que tu corrigeras, au « Temps des tribus »de 1988, approfondie et « appliquée » dans un trop grand nombre delivres pour que je les cite- je cite quand même Homo eroticus » que tuétais venu commenter devant nous- que tu vois notre société, si elle existeencore à tes yeux. Contrairement à la pensée mystique pré-moderne, qu’on trouvequand même présente chez certains contemporains,  sur des thèmes comme le mariage, ou laprocréation , mais contrairement aussi à la raison moderne, qui veut voir lasociété comme le produit d’une construction raisonnable, depuis Rousseau, tu lavois, toi avec les autres post-modernes, comme un assemblage , une mosaïque degroupes,  de tribus, unis au quotidien,sans vision d’avenir autre que leur groupe, par l’émotion, l’instant,  les racines  (mot je te dis tout de suite que je ne l’aimepas) .

Depuisque je te connais, que je te lis,  que jevous lis, j’ai toujours été partagé. Ce que tu décris, je le vois bien, enFrance comme ailleurs. Je ne sais pas si tu te souviens, mais lors de tadeuxième intervention, un africain du Sénégal, qui faisait d’ailleurs fonctionde cameraman, à la fin s’est levé et a dit : « mais, la post-modernité, c’est nous, c’est notre société »,évoquant évidemment le comportement très émotionnel, peu rationnel à nos yeuxde nombre d’africains. Je vois nos jeunes, cette fameuse génération Y, avoirdes comportements anti-partis politiques, anti-politique tout court, se réunirdans des mouvements soudains mais temporaires comme « Occupy Wall street » oule mouvement de la « Plazza major » en Espagne. Nicolas Sarkozy avaitd’ailleurs bien saisi cette situation et  organisé sa campagne victorieuse de 2007autour de ce constat, et , pour une part, poursuivi dans sa politique même, cequi avait conduit Marcel Gauchet, que nous avons reçu cet hiver, a dire qu’ilavait été un président post-moderne.

Maissi je vois tout cela, je doute sur deux points. D’abord sur le plan politiquemême. Je vois la montée de mouvements comme Podemos en Espagne, comme Syriza enGrèce ( tu remarqueras que je n’y met pas le sursaut travailliste de gaucheanglais qui, lui, est très traditionnellement moderne dans sa vieillesseidéologique) . Certes, ils sont peut-être issus des sursauts collectifs que jeviens de citer, mais ils se sont saisi des mairies en Espagne, et se posent desquestions de gestion qui, quand même ont ; pour soubassement, le bon vieuxcontrat social.

Jedoute aussi parce que je ne vois toujours pas comment conduire une nation, unpeuple, s’il n’est qu’une mosaïque, aux parcelles cohabitantes , mais noncoordonnées.  Quelle conduite politiqueadopter ?

Etpuis je m’interroge évidement sur les évènements actuels, et je me douteque     c’est ce dont vous traitez aussidans votre livre.  Commentconsidérez-vous des sursauts comme le salafisme, fondement du djihadisme. Toutcela nous ramène, pour le salafisme à la contre-réforme, l’inquisition même,  complètement pré-modernes. Mais aussi auxgrandes compagnies médiévales pour le djihadisme qui n’est qu’un mélanged’anciens trafiquants de drogue et soldats irakiens perdus, liés par l’intérêt,mais utilisant l’émotion, et donc la personnalité post-moderne de jeunes  musulmans d’origine ou  convertis, pour les embrigader.

 Comment les « post-modernesexpliquent-ils que cette sauvagerie elle-même, qui , mise en ligne, entrainel’adhésion irrationnelle de tant d’apprentis égorgeurs. C’est je pense ce dontvous allez  traiter maintenant. Nous vousécoutons avec beaucoup d’intérêt.

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