La notion d'espèce et le barcoding

« L’identification des algues sur la base de critères morphologiques est extrêment compliquée parce qu’en fait on a relativement peu de critères morphologiques et, en plus, on va avoir des phénomènes de convergence. C’est-à-dire qu’on a une forte pression de l’environnement, dans des milieux qui vont être balayés par les courants, par les vagues, par le desséchement pour les algues qui vont émerger à marée basse… Donc ces contraintes sont très fortes et ça provoque des phénomènes de convergence. C’est-à-dire qu’on va avoir des organismes qui sont très différents mais qui vont se ressembler, et a contrario, on va avoir au sein d’une même espèce, parfois, des variabilités morphologiques extrêmement importantes si elle vont se retrouver dans un gradient environnemental, c’est-à-dire dans des conditions environnementales différentes.

Donc tout ça fait que identifier des algues sur la base de critères morphologiques est aujourd’hui une tâche extrêmement complexe et puis on a de moins en moins confiance. On utilise pour parer à ces problèmes des caractères moléculaires, notamment un caractère qu’on appelle le barcode, qui a, je dirai, le bénéfice d’être standard - tout le monde utilise le même marqueur - ce qui permet de comparer les résultats entre différents laboratoires. Ces marqueurs nous permettent d’avoir accès au mécanisme évolutif qui aura conduit à des espèces différentes. C’est ce qu’on essaye de retracer avec des analyses de phylogénie. »

Lors des expéditions de «La Planète Revisitée»

les chercheurs ne s’intéressent pas aux groupes d’êtres vivants déjà bien documentés tels que les mammifères ou les oiseaux mais aux taxons encore mal connus ou inconnus des chercheurs : on parle de biodiversité négligée. Ce dossier va donc rappeler ce qu’est la biodiversité