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Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/fsdq-mb96
Citer cette ressource :
Pour un partage des savoirs. (2015, 19 novembre). Forum Nîmois - Charles GIDE - Philippe KOURILSKY - 19 novembre 2015. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/fsdq-mb96. (Consultée le 17 mai 2024)

Forum Nîmois - Charles GIDE - Philippe KOURILSKY - 19 novembre 2015

Réalisation : 19 novembre 2015 - Mise en ligne : 18 décembre 2015
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Descriptif

L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 19 novembrel 2015, à la maison du protestantisme à Nîmes Philippe Kourilsky.

PhilippeKourilsky, nous sommes très heureux de vous accueillir au Forum pour nouséclairer sur des problèmes auxquels les chercheurs, et les médecins qui lesaccompagnent, sont confrontés constamment, dont le grand public n’est quevaguement au courant, alors même qu’il attend de la recherche biologique, lasanté, la survie et, pour les plus transhumanistes, la vie presque éternelle.

On peutpresque dire que votre route était tracée dès votre premier souffle puisque vous êtes fils d’un professeur demédecine et d’un médecin. An départ, vous avez fait un écart, mais un écartbrillant, car vous êtes entré à Polytechnique, ce qui pouvait vous mener auxsciences dites dures. Mais vous avez ensuite fait retour à la biologie avec unethèse sous la direction de François Gros.

Vous avezeffectué la majeure partie de votre carrière au CNRS ou vous avez terminéévidemment a-t-on envie de dire, Directeur de recherche. Vous êtes membre de l’Académiedes sciences depuis 1997 et vous avez été nommé au Collège de France en 1998,pour la chaire d’immunologie moléculaire que vous avez occupée jusqu’en 2012. Cettechaire succédait à celle de biochimie cellulaire de votre maitre de thèse.L’importance prise par l’immunologie, montre qu’étudiant ses mécanismes auniveau moléculaire, vous avez ouvert des voies qui s’avèrent essentielleaujourd’hui. En 2000 vous êtes entré à l’Institut Pasteur dont vous fûtesdirecteur général jusqu’en 2005. Vous avez fondé une association Resolis, dontvous êtes président, qui se donne pour objet de ‘évaluer les solutionsinnovantes et sociales. Vous pourrez nous en dire un mot car au-delà de laprésentation de membres très respectables, avec, je l’ai constaté avec plaisir,autant de femmes su d’hommes, le site de cette association n’est pas trèsexplicatif.

Vous avezécrit cinq livres importants, notamment sur le principe de précaution, maisaussi sur l’altruisme, et sur les essais cliniques dans les populations despays pauvres. Le dernier de ces livres «  Le jeu du hasard et de lacomplexité » (Odile Jacob 2014) est présenté ici par notre libraire Siloe.

Complexité,précaution éthique. Tels sont les trois termes de votre propos ce soir

Pour lacomplexité, nous sommes bien contraints d’aller vers Edgar Morin dont le livrede 1982 Science et conscience formule la première définition de la pensécomplexe. Je le cite : « Lebut de la recherche n’est pas de trouver un principe unitaire de touteconnaissance, mais d’indiquer les émergences d’une pensée complexe, qui ne seréduit ni à la science, ni à la philosophie, mais qui permet leurintercommunication opérant des boucles dialogiques ».

Il y a,évidemment, l’extrême complexité interne à la biologie elle-même. La complexitéde l’organisme humain, qui est aussi notre capacité à nous maintenir en vie, età corriger de nous-mêmes nos déséquilibres. Mais il y a la complexitéinter-disciplinaires, tant la physiologie de l’homme est liée à son milieu, soncomportement. Tout le monde  comprend,plus ou moins vaguement aujourd’hui, que la santé et la thérapie, par exemple,ne sont pas liées qu’à la biologie, mais aussi à la psychologie, àl’anthropologie, à la sociologie.  Jevoudrais énoncer un fait statistique indiscutable, qui vient d’être révélé pourLondres, mais l’est aussi pour Paris : l’espérance de vie, et l’espérancede vie en bonne santé, sont bien plus basses à l’est des capitales, l’East endde Londres, même s’il se boboïse actuellement, comme l’est de Paris, ce qui recoupeévidemment la distribution géographiques des revenus.

Bien plusque les chercheurs en sciences dures, sauf si l’on va au fin fond de la matièreet de l’histoire de l’Univers, les chercheurs en  sciences biologiques font face à une énormecomplexité, que, je pense, vous allez exposer mieux que moi.

Précaution !Vous avez donc, dans un ouvrage fait une critique, au sens philosophique dumot, du principe de précaution que Jacques Chirac a eu l’imprudence – mais iln’y a pas eu alors de mouvements populaires contre lui pour cela- d’inscriredans la Constitution. L’origine latine du mot, c’est « precavere »prendre garde. Je pense que tous les médecins prennent spontanément gardedepuis toujours à ne pas tuer le patient pour le guérir. Mais imposé à la biologie,qui est en amont des soins, avant, bien avant l’autorisation de pratiquer une thérapie ou de mettre unmédicament sur le marché, elle doit effectivement être très entravant. Vousallez, je pense, nous le dire.

Enfin,éthique ! Là nous sommes en pleine « actu » comme disent lesjournalistes. Quand commence la vie à laquelle il est interdit de  mettre fin ? Comment tester desthérapies sur l’homme, quand elles ne l’ont été que sur l’animal ? Sil »’on est certain de l’efficacité d’un traitement mais pas de tous seseffets secondaires, est-il légitime de pratiquer l’expérience en doubleaveugle, bloquant temporairement c’est vrai,l’accès à la guérison pour lamoitié des cobayes ? Ou doit s’arrêter l’« augmentation» de l’hommeque souhaitent les transhumanistes, et au bord de laquelle nous sommes ?Enfin bien sûr, est-ce encore une vie que l’état d’un patient en coma sanschances objectives de recouvrer la conscience ? Un patient n’a-t-il pas ledroit quand l’issue est certains à court terme, de mettre lui-même finaux joursde souffrances ou de dépendance totale qui s’annoncent ?

Vous n’allezpas ce soir, Philippe Kourilsky, répondre à ces questions remplaçant lescomités divers de bioéthique qui ont déjà bien du mal à proposer des avis.

Mais vousallez nous décrire, comme vous me l’avez excellemment suggéré, l’écartèlementde la recherche médicale entre ces réalités et ces impératifs

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