Entretien
Notice
Langue :
Espagnol, castillan
Crédits
Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM (Publication), Université Toulouse II-Le Mirail (Production), Nathalie MICHAUD (Réalisation), Nahuel Pérez Biscayart (Intervention), Odile Bouchet (Intervention)
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Tous droits réservés aux auteurs et à l'Université Toulouse II-Le Mirail.
DOI : 10.60527/m7e4-ws56
Citer cette ressource :
Nahuel Pérez Biscayart, Odile Bouchet. UT2J. (2008, 2 avril). Entretien avec Nahuel Pérez Biscayart (Rencontres 2008) , in Espagnol. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/m7e4-ws56. (Consultée le 15 mai 2024)

Entretien avec Nahuel Pérez Biscayart (Rencontres 2008)

Réalisation : 2 avril 2008 - Mise en ligne : 3 avril 2008
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Descriptif

Nahuel Pérez Biscayart revient sur sa formation en tant qu'acteur, ses rôles et son travail au théâtre et au cinéma pour ce qu'il préfère, à la télévision pour l'alimentaire, et aussi sur l'état du cinéma dans son pays, l'Argentine, où existe depuis une dizaine d'années une effervescence qui a bien amélioré le niveau général des films argentins, et permet à de jeunes acteurs d'y trouver des travaux très intéressants à réaliser.

Intervention
Thème
Documentation

Odile Bouchet : Nahuel Pérez Biscayart, tu es argentin, acteur, et jeune. Comment as-tu débuté dans ce travail ?

Nahuel Pérez Biscayart : Eh bien, j’ai commencé en étudiant le théâtre à l’école secondaire, dans un atelier où l’on s’inscrivait, c’était le vendredi après-midi à l’école technique. On n’était que des garçons, et donc, à 6 heures du soir le vendredi, on montait une sorte d’atelier qui durait deux heures avec une des professeurs du lycée qui nous réunissait au troisième étage au moment de la fermeture de l’école. On faisait un atelier, on sortait des costumes, et en avant ! J’y ai passé trois ans, jusqu’à mon changement d’école, je suis parti aux Beaux-Arts, l’antithèse de l’école où j’étais. Du coup j’ai aussi changé de groupe de théâtre, puisque j’étais sorti du lycée, et j’ai commencé avec Nora Mosenco, qui est professeur à Buenos Aires et spécialisée dans le travail avec les adolescents et les jeunes. C’est là que j’ai connu Inés Efrón, qui est ici avec nous, elle aussi. Et j’ai étudié jusque vers mes 20 ans, mais dans le même temps j’ai commencé à travailler à 17 ans, après un casting pour une série brève qui allait se faire à Buenos Aires, et à partir de là ça s’est enchaîné.

- As-tu fait beaucoup de télévision ?

- J’ai fait beaucoup de télévision, beaucoup de cinéma, beaucoup de théâtre, j’ai fait beaucoup de tout.

- Beaucoup de tout.

- Oui, j’ai démarré avec des séries brèves à la télévision, des émissions uniques avec des réalisateurs de cinéma parfois… Caetano, enfin…

- Oui, des gens…

- Oui, étant donné ce qu’est la télévision, j’ai eu beaucoup de chance de faire ce genre de séries brèves. Je n’ai jamais fait de ces feuilletons quotidiens, par exemple. Après j’ai démarré au cinéma, et après au théâtre, et puis ça a commencé à se mélanger : on refait du cinéma, du cinéma, du cinéma, puis du théâtre, du théâtre, du théâtre, de la télévision. La télévision pratiquement est pour moi surtout un moyen de vivre, non ? C’est comme de l’argent garanti, et si tu as ce revenu, tu peux faire du théâtre tranquillement, parce que le théâtre, à Buenos Aires, ne paye guère.

- Non, bien sûr, mais il y a beaucoup de théâtre à Buenos Aires.

- Ouh ! oui, parce qu’il y a beaucoup de gens qui ont envie d’en faire.

- Et d’en voir, il y a beaucoup de public aussi.

- Bien sûr, oui.

- Et un public pas très limité à un rang social, le public est varié aussi. Le théâtre, la télévision, le cinéma… Nous évidemment nous te connaissons par le cinéma, dans un personnage d’adolescent qui peut être tourmenté, mais aussi parfois…

- Agité.

- Remuant… Les adolescents que j’ai vus.

- Bien sûr.

- Celui de Glue, et celui de –comment s’appelle-t-il ?- Familia Lugones, celui qui sort toujours son appareil de photos et tire le portrait à tout, et toi, tu es plus âgé que cet adolescent, alors comment ressens-tu ce rôle ?

- Ce sont des films que j’ai faits, l’un récemment, l’autre il y a cinq ans. Si je me souviens des tournages, ce qui me vient c’est… pas seulement des impressions liées au personnage, je me rappelle surtout de ce qui a à voir avec le fait de jouer et avec le rapport que j’entretiens avec mon métier d’acteur, comment j’ai évolué, comment j’ai appris à… On peut savoir jouer un rôle, mais au cinéma c’est tout autre chose, ce n’est pas que savoir jouer un rôle. Savoir jouer un rôle, pouvoir être là, suivre les marques, pouvoir jouer ton rôle avec des gens autour, c’est bien plus que jouer un rôle, non ? Alors je me souviens quel plaisir j’ai eu à tourner Glue, par exemple. En effet, Glue est un film improvisé, le scénario tenait en quinze pages, sans dialogues, et en le jouant avec Inés et Nahuel, un autre ami qui vient aussi du cours de Nora Mosenco, nous nous sommes beaucoup, mais beaucoup amusés. Et Tatuado, par exemple, c’était mon premier film, et je m’en souviens comme de la découverte d’une nouveauté : filmer. Beaucoup d’adolescents, eh oui, je suis ado… je ne le suis plus, je l’ai été…

- Tu ne l’es plus.

- Mais comme je parais plus jeune parfois, ça me donne la chance de pouvoir faire des personnages moins âgés. Je crois que c’est bien, car quand on joue un personnage et qu’on a déjà vécu cet âge-là, on comprend mieux comment ça marche et on sait mieux le jouer, non ?

- Certes.

- On l’a déjà vécu, et cette expérience te donne une intelligence de ce que tu dois jouer qui est parfois très efficace. Dans Glue, par exemple, il est clair que nous jouons tous des rôles plus jeunes que nous ne sommes.

- Oui.

- A ce moment-là nous avions déjà 18, 19 ans.

- Au fur et à mesure que tu vieillis tu fais des personnages de plus en plus âgés, mais plus jeunes que toi.

- Plus jeunes que moi, c’est juste.

- Et tu fonctionnes toujours comme ça, alors.

- Un peu, oui. Peut-être de moins en moins, ça doit être que je grandis.

- Et oui, c’est ton tour.

- Oui, on me donne moins, et à présent on me donne plus, tout d’un coup on me donne 24 ans, mais ça dépend aussi… de l’aspect, je crois, on porte la barbe, on l’enlève, et…

- Bien. Et quelle impression as-tu du cinéma de ton pays en ce moment ? Il y a eu une évolution assez importante.

- On produit beaucoup de cinéma, c’est comme pour le théâtre… comme il y a une grande production artistique, il me semble que c’est bien, plus on produit, plus il peut y avoir de trouvailles, non ?

- Et plus de qualité.

- Je ne crois pas qu’on puisse faire peu et bien… c’est difficile de faire peu et bien. Je crois que… en plus il y a tout le temps de nouveaux réalisateurs, et il est bon de faire, faire et faire, ainsi de temps à autre, il y a un bon film, non ?

- Bien sûr.

- C’est tout à fait ce que je pense. C’est comme pour le théâtre. Il faut voir ça comme une production continue, plutôt comme un travail qui se produit devant nous. En plus, on peut avoir une idée de film génial, mais qui ne « prendra » pas, ni n’existera tant qu’il n’est pas tourné. Il est bon que de nouveaux cinéastes apparaissent sans cesse.

- Bien sûr.

- De vraiment bons, tu les vois et…

- Oui, ils ont des propositions très variées. Les dix dernières années sont très fécondes en Argentine, en production et en qualité.

- Oui, la qualité et le regard aussi me semble-t-il, dans les années 80 il y avait un cinéma argentin plus vieillot, c’était un truc énorme, assez solennel, et je crois que ces, oui, dix ans passés comme tu dis, il y a eu un changement de regard, c’est un regard plus jeune, il me semble, je ne sais pas si auparavant il se faisait autant de cinéma avec autant de jeunes cinéastes, je ne sais pas, peut-être que oui.

- Je crois que le danger qui guette à présent le cinéma argentin est l’auto-imitation.

- Oui, tu as un exemple ?

- J’ai du mal à trouver un titre, mais j’en vois beaucoup. Il y a des jeunes qui tentent de faire ce qu’ont fait ceux qui les précèdent immédiatement, et je crois qu’à un moment donné il faut trouver une autre voix.

- Une autre langage, bien sûr.

- Il y en a qui trouvent.

- Tu as vu L’agresseur ?

- Oui.

- Tu as aimé ?

- Oui, beaucoup.

- Bon, je viens de faire un film avec Pablo Fendrick, et je crois que Pablo est un personnage intéressant, qui ne copie pas, il n’essaie pas…

- Lui, il a vraiment quelque chose de très personnel.

- Il mise gros, oui, et c’est bien de voir ça. Même s’il se trompe, s’il réussit plus ou moins bien, derrière ce travail il y a un choix de raconter ça…

- Un choix et un point de vue vraiment original. Pour toi en tant qu’acteur, ça a dû être intéressant de travailler avec lui.

- Oui, ça a été un tournage très fructueux.

- Qu’est-ce que ça raconte ?

- Ouh ! C’est une histoire qui se déroule sur une journée. C’est très vertigineux. C’est un jeune très très drogué, et qui vit dans une sorte d’usine de pilules, en hauteur. C’est un second étage au-dessus d’un cybercafé. L’histoire est difficile à expliquer : ce sont deux plans croisés, la partie famille et ma partie à moi avec les jeunes. Je veux fuguer de chez moi, partir. Mon père a besoin d’argent pour l’envoyer à mon frère à l’étranger, et je veux cet argent. Le film est le croisement des deux plans à la fin du film, de nuit, et une partie du passé, très occultée et retenue, de cette famille ressurgit. Tous les liens du passé affleurent de nouveau, ils sont passablement violents. C’est intéressant, c’est… un film qui avance, progressivement. Enfin, c’est un peu comme dans L’agresseur, où ça se produit aussi.

- Oui, ça commence bien tranquille, tout est calme et peu à peu…

- C’est une sorte d’engrenage.

- Oui, et à la fin ça devient très dense, c’est bien. Bon, et tes projets ?

- De cinéma ?

- Cinéma, théâtre, ceux que tu as, tes projets professionnels.

- Je suis en train de répéter une pièce dont la première sera en mai à Buenos Aires, qui est inspirée des Frères Karamasov de Dotoïevski, avec Alejandro Tantanián, un metteur en scène avec lequel j’ai déjà travaillé. Je joue dans Les parents terribles de Jean Cocteau en représentations régulières ces temps-ci. Je travaille dans une série brève d’horreur, un peu policière, qu’on tourne pour HDO, des sortes d’épitaphes. Quoi encore ? Des scénarii à faire, il y en a plusieurs.

- Tu en écris ? Non, tu en lis.

- A jouer. Quand j’aurai le temps j’écrirai.

- Oui.

- Bien sûr, j’aimerais beaucoup. Non, j’écris de petites choses pour moi, de la matière première que je pourrai, à un moment…

- Mettre en forme.

- Oui, mais maintenant j’ai des scénarii à lire et à jouer, de bons scénarii.

- C’est bien !

- Oui, je suis content.

- Bon, c’est parfait. J’espère que tu vas bien t’amuser au festival, mais ça ne gêne pas ton travail de partir quelques jours comme ça ?

- C’est comme des vacances.

- Bien sûr.

- Pour moi, c’est vraiment un rêve, une semaine comme ça. Je viens de travailler énormément à Buenos Aires, vrai de vrai : un tournage, le théâtre, les répétitions, les enregistrements. Pouvoir garder un petit espace comme ça, ça ne m’arrive pas souvent, et si on te l’accorde il faut en profiter.

- Evidemment !

- Alors, on va boire et voir des films.

- Profites-en.

- Merci.

- Bien, merci beaucoup et amuse-toi bien.

- C’est ce que je vais faire, à plus.

Traduction : Odile Bouchet

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Odile Bouchet : Nahuel Pérez Biscayart, tú eres argentino, y actor, y joven. Te quiero preguntar cómo comenzaste en este trabajo.

Nahuel Pérez Biscayart : Bueno, empecé estudiando teatro en la escuela secundaria, en un taller que había para anotarse que se hacía los viernes por la tarde en la escuela técnica, éramos todos varones, y bueno, a las 6 de la tarde los viernes, se armaba esta especie de taller que duraba dos horas, con una de las profesoras de la escuela, que nos juntaba, en el tercer piso cuando la escuela cerraba, y hacíamos un taller allí, sacábamos unos vestuarios, y se armaba. Y allí estuve tres años, hasta que me cambié de escuela, y me fui a una escuela de Bellas Artes, la antítesis de la escuela a la que iba, y con ese cambio también me cambié de grupo de teatro, porque como no iba más a secundaria me tuve que cambiar, y entonces empecé con Nora Mosenco que es una profesora de Buenos Aires que especialmente trabaja con adolescentes y jóvenes, y allí conocí a Inés Efrón que también está aquí con nosotros. Y bueno, ahí estudié como hasta los 20 años, pero mientras tanto empecé a trabajar a los 17, cuando hice un casting de una miniserie que se estaba por hacer en Buenos Aires, y ya, y ahí se fue sucediendo todo.

- Y ¿tú hiciste mucha televisión?

- Hice mucha televisión, hice mucho cine, hice mucho teatro, hice mucho de todo.

- Hiciste mucho de todo.

- Sí, arranqué haciendo miniseries de televisión, unitarios con directores, por ahí, de cine, que hacían... Caetano, bueno...

- Ya, gente...

- Si, dentro de lo que es la televisión era como muy afortunado hacer ese tipo de miniseries. Nunca hice una novela por ejemplo, diaria. Después empecé a hacer cine, después empecé a hacer teatro, y después, se empezó a mezclar, uno vuelve a hacer cine, cine, cine, luego hace teatro, teatro, teatro, televisión. Yo la televisión prácticamente funciona, bah, al menos a mí ahora más que nada como medio de vida, ¿no? Como algo seguro de dinero que tienes, y si tienes ese ingreso, puedes dedicarte a hacer teatro tranquilo, porque el teatro en Buenos Aires mucha plata no da.

- No, claro, pero sí hay mucho teatro en Buenos Aires

- ¡Uy! sí, porque hay mucha gente con ganas de hacerlo.

- Y de verlo, hay mucho público también

- Claro, sí, sí, sí

- Y un público no muy especializado en un rango social, hay un público variado, también. Y el teatro, bueno, teatro, televisión, cine, en cine... Nosotros te conocemos por el cine obviamente, en un personaje de adolescente que puede ser atormentado, que puede ser un poco también...

- Inquieto

- ... revoltoso... De adolescentes que yo vi.

- Claro

- El de Glue, o el de ¿cómo se llama? Familia Lugones, el que anda con el aparatico todo el rato sacándole el retrato a todo, y bueno, tú eres mayor que ese adolescente, entonces, bueno, ¿cómo lo sientes, cómo ...?

- Y estamos hablando de películas que hice, por ahí, ahora o hace 5 años, entonces veo cómo tengo recuerdos de los rodajes y entonces aparecen muchas..., no sólo con respecto al personaje, sino que me aparecen recuerdos con respecto a la actuación y a cómo yo me relaciono con la actuación y cómo fui evolucionando y cómo fui aprendiendo a... uno puede saber actuar pero a la hora de hacer cine es otro mundo, ¿no? no es sólo saber actuar. Saber actuar, poder estar, poder atenerse a las marcas, poder actuar con gente alrededor, es como más allá de actuar digamos ¿no? Entonces recuerdo como para mí Glue por ejemplo fue muy, fue muy placentero el rodaje, porque bueno, Glue está improvisada, el guión eran 15 hojas, no tenía diálogos, y actuando con Inés y con Nahuel que es otro amigo también del estudio de Nora Mosenco fue muy, fue muy divertido. Y Tatuado por ejemplo bueno fue mi primera película, tengo un recuerdo como más de descubrir esto nuevo, de filmar. Muchos adolescentes, y bueno, soy adolesc... ya no soy adolescente pero, fui adolescente, ..

- Ya no

- Pero como parezco más chico a veces, eso me da la suerte de poder hacer personajes más chicos, y creo que está bueno, porque cuando uno actúa un personaje que por ahí ya vivió esa edad, uno ya tiene más entendido por ahí el asunto y sabe por donde actuarlo ¿no?

- Ya

- Uno ya lo vivió y esa experiencia te da una inteligencia sobre lo que vos tenés que actuar que a veces está bueno, en Glue por ejemplo claramente, hacemos como de más niños.

- Sí

- Y entonces ya teníamos 18, 19 años

- A medida que vas envejeciendo, haces un personaje mayor, pero menor que tú.

- Pero menor que yo, exactamente

- Y sigues funcionando de esa manera entonces

- Un poco, sí. Quizás cada vez menos, bueno, será que uno va creciendo.

- Y, te toca

- Sí, o me dan menos o ahora me dan más, de golpe, me dan 24, pero bueno, también depende mucho... no, del aspecto, digo, que uno pueda tener la barba, se saca la barba, y...

- Pero bueno, ¿cómo ves el cine de tu país en este momento? Porque ha habido una evolución bastante grande.

- Se está produciendo mucho cine, ¿no? creo que como en el teatro estamos... como tenemos mucha producción artística, me parece que está bueno eso, cuanto más se produzca, más hallazgos puede haber ¿no?

- Y más calidad.

- No creo que por hacer pocos y buenos,... es difícil hacer poco y bueno. Creo que es una... además que todo el tiempo hay directores nuevos, y está bien que se haga, que se haga, que se haga, y de vez en cuando, aparece una buena película ¿no?.

- Por supuesto.

- Eso apoyo plenamente. Y es igual que el teatro ¿no? Hay que verlo como producción continua, ¿no? como un trabajo que ocurre por delante de uno, más que por ahí uno puede pensar una película magistral y que por ahí hay que hacerla para que termine de cuajar ¿no? de armarse. Y es muy bueno que haya directores jóvenes que van apareciendo cada vez más.

- Claro.

- De veras buenos, así que los ves y...

- Sí, y una propuesta muy variada. Porque sí, son muy ricos estos últimos diez años en Argentina, en producción y calidad

- Sí la calidad y la mirada, también me parece porque las películas de los ochenta era como el cine argentino así más viejo, y era como una entidad, por ahí era medio solemne, y creo que en estos últimos, sí, diez años, como bien decís, hubo un cambio de mirada, se mira mucho con mirada joven, me parece a mí, no sé si antes se hacía tanto cine con tantos directores jóvenes, no lo sé, por ahí sí.

- Creo que el peligro en que incurre ahora el cine argentino es la auto-imitación

- Claro, a ver, y ¿en qué por ejemplo?

- No te sé decir títulos, pero yo voy viendo mucho. Hay jóvenes que tratan de hacer lo que hicieron los inmediatamente cercanos, y creo que llega un momento en que también hay que encontrar otra voz.

- Otro lenguaje, claro

- Y hay gente, hay quien lo encuentra

- ¿Has visto El asaltante?

- Sí

- ¿Te gustó?

- Sí, mucho

- Bueno, acabo de hacer una película con Pablo Fendrick, y yo creo que fue un personaje interesante, Pablo. Porque no copia, que no intenta...

- Él sí que está en una onda muy suya

- Se la juega, sí, sí, es lindo ver eso, ¿no?. Puede errarle, acertar más o menos pero claramente detrás de eso hay una elección ¿no? al contar eso...

- Hay una elección y una verdadera originalidad de punto de vista. Bueno, para ti como actor ha de ser bien interesante trabajar...

- Sí, fue muy fructífero el rodaje con él

- Y ¿Cómo es la historia?

- ¡Uf! Es una historia que ocurre en un día. Es muy vertiginoso. Es un muchacho que está muy drogado, muy, muy, muy drogado, y vive como en una fábrica de pastillitas arriba, en un segundo piso de un cibercafé de Internet, y es muy difícil explicar la historia: son como dos planes cruzados, la parte de la familia y la parte mía y de los jóvenes. Yo deseo escaparme de mi casa, irme. Mi padre necesita un dinero para mandarle al exterior a mi hermano y yo necesito ese dinero. Y es cómo los dos planes se cruzan al final de la película en la noche y resurge algo del pasado de esta familia que estaba muy tapado y muy contenido en los vínculos, digamos, y afloran todos esos vínculos del pasado que son bastante violentos. Es interesante, es muy... es una película que avanza, y avanza, y avanza. Bueno, tiene que ver con El asaltante donde se ve que es algo que ocurre...

- Sí comienza bien tranquilito, no pasa nada, y a medida

- Va como encadenando.

- Sí, sí. Y al final, termina bien densa, está bien. Bueno, y ¿tus proyectos?

- ¿De cine?

- De cine, de teatro, de lo que sea... tus proyectos profesionales

- Estoy ensayando una obra que estreno en mayo en Buenos Aires, inspirada en Los hermanos Karamazov de Dostoievski, con Alejandro Tantanián, un director de teatro con quien yo ya trabajé anteriormente. Estoy haciendo Los padres terribles de Jean Cocteau con funciones regulares ahora. Trabajo en una miniserie de terror, medio policial, que se está haciendo para HDO, como epitafios. Y ¿qué más? Y con guiones para hacer, hay varios por ahí.

- ¿Escribes guiones? No, estás leyendo guiones.

- Para actuar. Cuando tenga tiempo escribiré

- Sí

- Sí claro, me encantaría. No, escribo cositas para mí, material para en algún momento poderlo...

- Darle forma.

- Sí pero por ahora tengo guiones para leer y para actuar, lindos guiones.

- ¡Qué bueno!

- Sí, estoy contento.

- Bueno, pues me parece bien. Ojalá lo pases bien también en el festival, y ¿no molesta tu trabajo eso de tener que viajar unos días y todo eso?

- Bueno, es como una vacación también.

- Claro

- Yo, de veras, una semana acá para mí es como soñado. Sí, yo vengo de trabajar mucho, mucho en Buenos Aires, de veras, de filmar, de actuar, de ensayar, de grabar. Pocas veces ocurre así poder abrirse un hueco, y que te lo den, hay que aprovecharlo.

- ¡Como no!

- Así que vamos a beber, y ver películas.

- Gózalo.

- Gracias.

- Bueno muchas gracias y pásala bien.

- Bueno, lo haré, nos vemos.

Transcription : Odile Bouchet

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ROUILLER, Nathalie (2017).  Nahuel Pérez Biscayart, vif argentin, Libération, 23 octobre 2017. [En ligne : http://next.liberation.fr/cinema/2017/10/23/nahuel-perez-biscayart-vif-argentin_1605123].

MALLET, Pauline (2017). On a rencontré Nahuel Pérez Biscayart, la révélation argentine du cinéma français, Kombini.com, [sd]. [En ligne : http://www.konbini.com/fr/entertainment-2/on-a-rencontre-nahuel-perez-biscayart-la-revelation-argentine-du-cinema-francais/].

GILSON, Nicolas (2017). Interview : Nahuel Pérez Biscayart & Arnaud Valois, Un grand moment de cinéma (ou pas), 23 mai 2017 [En ligne : http://www.ungrandmoment.be/interview-nahuel-perez-biscayart-arnaud-valois/].

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