Conférence
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Lieu de réalisation
Université Bordeaux Montaigne - Maison des Sciences de l'Homme Bordeaux
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Citer cette ressource :
Bordeaux Montaigne. (2022, 22 septembre). COLLOQUE INTERNATIONAL SPH (UR 4574) SCIENCES, PHILOSOPHIE, HUMANITÉS. "Politiques de la littérature". . [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/133741. (Consultée le 2 juin 2024)

COLLOQUE INTERNATIONAL SPH (UR 4574) SCIENCES, PHILOSOPHIE, HUMANITÉS. "Politiques de la littérature".

Réalisation : 22 septembre 2022 - Mise en ligne : 13 octobre 2022
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Descriptif

Dans Politique de la littérature, Jacques Rancière précise que, par cette expression, il n’entend envisager ni les engagements des écrivains dans les luttes sociales et politiques de leur temps ni la manière dont ils représentent les structures sociales mouvements politiques ou identités diverses. Ce-faisant, il s’éloigne de la conception sartrienne de la littérature comme engagement. Il ne s’agit pas désormais d’envisager que la politique constitue ce « fond de luttes et d’affrontement à l’intérieur duquel, à partir du XIXe siècle, se développe la chose littéraire » (Benoit Denis, Littérature et engagement de Pascal à Sartre). Rancière s’éloigne aussi d’une conception marxiste à la Lukács, pour laquelle le roman moderne serait l’expression ou la représentation des contradictions de la société, et désormais des identités, dans les études culturelles. « Politique de la littérature » implique plutôt que la littérature fait de la politique en tant que littérature. « L’expression “politique de la littérature” suppose un lien spécifique entre la politique comme forme de la pratique collective et la littérature comme régime historiquement déterminé de l’art d’écrire ». Dans ce colloque, nous voudrions expliciter les enjeux d’une politique de la littérature, telle que Rancière l’envisage, au travers du partage du sensible. Mais nous voulons, plus généralement, envisager la manière diverse dont les philosophes ont abordé la littérature à partir du champ politique, interrogeant les pratiques littéraires à partir de deux questions conjointement  : «  qu’est-ce que la littérature ? » ; « qu’est-ce que la politique ? ». Un énoncé tel que « c’est l’enjeu d’une littérature, d’une philosophie, peut-être d’une politique, de témoigner des différends en leur trouvant des idiomes » (Lyotard) nous intéresse aussi. Et l’articulation foucaldienne de la question est aussi au cœur de notre questionnement. En 1977, Michel Foucault, dans la « La vie des hommes infâmes », définissait dès le XVIIe siècle « une éthique immanente au discours littéraire de l’Occident (…) à débusquer la part la plus nocturne et la plus quotidienne de l’existence ». La littérature serait la production des légendes de l’ordinaire au croisement des pouvoirs disciplinaires et de la biopolitique. La littérature a été envisagée autour de la question de la connaissance morale (Nussbaum, Cora Diamond), comme expression des dilemmes moraux. Avec la question de la politique de la littérature, on interroge la littérature comme connaissance, mais comme pratique au cœur de la possibilité même de la politique. Nous proposons d’interroger à nouveaux frais la pertinence de cette notion de politique(s) de la littérature en lui affectant une possibilité de pluriel et de décliner ainsi des politiques de la littérature avec Rancière, Foucault, Deleuze, Haraway, le care, etc.