Les monothéismes face à l'épidémie

Dès le début de la conquête arabe (en 634-638), les conquérants, arrivés dans la Plaine syrienne, en Palestine et en Égypte, ont rencontré la peste. Une partie des troupes arabes a été décimée. C’est un traumatisme qui marque durablement le pouvoir premier de l’Islam. Mais pourquoi Dieu voudrait-il punir ceux qui accomplissent avec succès la mission de leur prophète et défendent la vraie religion contre les mauvais croyants ?

À la simple évocation de la peste, cette maladie a terrifié des pays entiers durant une bonne partie du XIVe siècle. Mortelle à près de 100%, elle touche tout le monde : riches, pauvres, homme, femme, enfant, vieillard... Les hommes et les femmes du Moyen Âge ont tenté de la combattre. Impuissants, ils ont finalement cherché des responsables à cette tragédie.

En 1720, le Sud de la France fait face à une nouvelle épidémie de peste, dévastatrice. Or c’est dans ces régions que se concentrent la majorité des huguenots. Cette population, considérée comme « hérétique » par le pouvoir royal et menacée par les persécutions religieuses et les conversions forcées depuis la Révocation de l’Édit de Nantes en 1685, se trouve ainsi exposée aux fléaux de la famine et des épidémies...