Cours/Séminaire
Notice
Lieu de réalisation
Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, Lyon
Langue :
Français
Crédits
Emmanuelle VILA (Organisation de l'évènement), Pierre LOMBARD (Organisation de l'évènement), Marie LE MIERE (Organisation de l'évènement), Pierre Lombard (Intervention)
Conditions d'utilisation
CC BY-NC-ND 3.0
DOI : 10.60527/e31a-e613
Citer cette ressource :
Pierre Lombard. Archéorient. (2009, 16 novembre). Le vin dans le Proche-Orient ancien , in 2009 - Boire et manger dans l'Orient ancien. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/e31a-e613. (Consultée le 12 juin 2024)

Le vin dans le Proche-Orient ancien

Réalisation : 16 novembre 2009 - Mise en ligne : 12 juin 2020
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

On s’accorde pour considérer que le vin, issu de la transformation naturelle, mais aussi guidée par l’homme, du jus de raisin, est l’une des boissons les plus anciennes de l’humanité, qui en a sans doute très tôt apprécié le goût agréable et les vertus euphorisantes. Le vin n’est que l’une des boissons alcoolisées consommées dans l’Antiquité et, notamment au Proche-Orient et en Méditerranée orientale: d’autres «vins» de fruits et la bière (produite à partir de la fermentation de diverses céréales) le cotoyaient et l’ont peut-être même précédé.Les recherches concernant la viniculture et la viticulture s’attachent généralement à rechercher:

  • les restes archéobotaniques(pépins...),
  • les contenants spécifiques ayant servi au stockage, au transport ou à l'utilisation,
  • les installations de vinification, au différents stades de la fabrication du vin: foulage, pressurage..., qu’il n’est pas toujours aisé de distinguer de celles destinées à la production d’huile (cf. séminaire de O. Aurenche du 9/11),
  • éventuellement, les lieux spécifiques du stockage

Les études récentes démontrent clairement aujourd’hui que c’est au Proche-Orient que la vigne/raisin sauvage (Vitis vinifera, subsp. sylvestris) a été domestiquée pour la première fois, très probablement dans ses régions nord-orientales (Caucase, nord du Zagros). Cette variété, devenue Vitis vinifera, subsp. vinifera, est aujourd’hui à l’origine de 99% des vins produits dans le monde. La domestication, pour les phases les plus anciennes (Néolithique etChalcolithique) est généralement repérée à travers les pépins recueillis sur les sites, mais dont l’identification et la datation en stratigraphie posent encore quelques problèmes (cf. les témoins les plus anciens contestés de Chokh, au Dagestan, ou de Shulaveri, en Géorgie).

Des analyses physico-chimiques pratiquées sur d’anciens contenants livrent des pistes plus sérieuses: des vases iraniens de Hajji Firuz Tepe (vers 5400/5000 av. J.-C.) et du niveau V de Godin Tepe (3500-3100 av. J.-C.) ont livré des résidus contenant de l’acide tartrique (contenu dans la nature essentiellement dans le raisin), et de la résine de térébinthe (Pistacia atlantica) qui ne laissent pas de doute sur la présence de vin, de surcroît «résiné» à Hajji Firuz. Ce sont les témoignages assurés les plus anciens.

La trace du vin peut être de même suivie sur plusieurs autres sites mésopotamiens de l’Uruk Récent, mais aussi en Egypte où il apparaît dès l’époque pré-dynastique (tombe Uj du Roi Scorpion, à Abydos)

À partir de l’âge du Bronze, le vin est omniprésent en Méditerranée orientale (Levant, Crète, monde mycénien). Le cas de la Mésopotamie se distingue par un usage majeur de la bière de céréales au IIIe millénaire (cf. séminaire de C. Michel du 12/10), mais qui n’est pas exclusif. Aux phases les plus anciennes, l’usage du vin paraît réservé aux offrandes divines ou au roi défunt (tombes royales d’Ur, par ex.). Plus tard, les textes mentionnent plus fréquemment le vin, souvent qualifié de «bière de la Montagne», et de fait généralement importé des contrées montagneuses du Nord ou de la haute vallée du Tigre (même si on possède quelques attestations de petits vignobles cultivés en Babylonie). C’est un breuvage dont la convivialité se développe, ainsi qu’en témoigne les nombreuses scènes de «banquet» de l’iconographie mésopotamienne de l’âge du Bronze (cf. séminaire de B. Lion du 19/10). Au début du 2e millénaire, les palais des grandes cités mésopotamiennes (Ebla, Mari...) importent et stockent en masse le vin pour l’usage des cours royales. La tradition se poursuit à l’âge du Fer, notamment en Assyrie, où la consommation du vin est largement attestée dans les cours néo-assyriennes du début du 1er millénaire av. J.-C., comme l’atteste l’iconographie et plusieurs découvertes spécifiques.

Intervention
Thème
Documentation

Éléments bibliographiques

BOTTÉRO J. 1995, Le vin dans une civilisation de la bière: la Mésopotamie, in O. Murray et M. Tecusan (éds), In Vino Veritas, Bristish School at Rome, Londres, 21-34 (cote MOM: HCL/HD9370.I59(1991)1995).

BRUN J.-P. 2004, Archéologie du vin et de l’huile. De la préhistoire à l’époque hellénistique. Collection Les Hespérides, Éditions Errance, Paris , (cote MOM: ACL/DE61.V5.B78.2004) .

DAYAGI-MENDELS M. 1999, Drink and be Merry. Wine and Beer in Ancient times(Catalogue d’exposition). The Israel Museum, Jerusalem, (cote MOM: HCL/HD9370.D7.1999)

FRANKEL R. 1999, Wine and Oil Production in Antiquity in Israel and other Mediterranean Countries. JSOT/ASOR Monograph Series 10, Sheffield Academic Press, Sheffield, 1999 (cote MOM: HCL/HD9370.F7.1999)

MCGOVERN P.E. 2003, Ancient Wine. The Search for the Origins of Viniculture, Princeton University Press, (cote MOM: HCL/TP 559.M4.M36.2003)

MCGOVERN P.E., FLEMING S.J., KATZ S.H. 1995, The Origins and Ancient History of Wine. Food and Nutrition in History and Anthropology, 11, Gordon and Breach Publishers, Luxembourg (cote MOM:HCL/HD9370.O7.1995).

MCGOVERN P.E., HARTUNG U., BADLER V.R., GLUSKER D.L., EXNER L.J. 1997, The beginnings of Winemaking and Viniculture in the Ancient Near East and Egypt, Expedition, 39/1, 3-21

Dans la même collection

Avec les mêmes intervenants et intervenantes

Sur le même thème