Cours/Séminaire
Notice
Lieu de réalisation
Cnrs site Pouchet
Langue :
Français
Crédits
Nicolas Nova (Intervention)
Détenteur des droits
CNRS CIS
Conditions d'utilisation
CC BY 3.0 FR
DOI : 10.60527/264q-7088
Citer cette ressource :
Nicolas Nova. CNRS_Pouchet. (2024, 8 février). Discarded Digital : contrer l’obsolescence par les pratiques de réutilisation des rebuts du numérique. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/264q-7088. (Consultée le 29 mai 2024)

Discarded Digital : contrer l’obsolescence par les pratiques de réutilisation des rebuts du numérique

Réalisation : 8 février 2024 - Mise en ligne : 22 avril 2024
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Parmi les différents flux de déchets et rebuts que les sociétés actuelles produisent, le e-waste (déchets électroniques) est celui qui connaît depuis plusieurs années une croissance accélérée, du fait du remplacement constant des téléphones et des ordinateurs portables, des téléviseurs et consoles de jeu et autres périphériques divers. Planifiée ou non par les industriels, cette obsolescence est problématique dans le sens où elle amplifie le poids environnemental du secteur du numérique, du fait notamment des enjeux d’extraction minière ou de consommation énergétique.

Face à cette situation, les pratiques liées aux déchets électroniques et autres objets techniques numériques mis au rebut ne se limitent pas au déploiement industriel de chaînes logistiques de circulation et de recyclage des matériaux.

Dans le champ du numérique, le réemploi prend en réalité des formes multiples et plus ou moins répandues, généralement associées à la réutilisation de pièces et composants prélevés sur des appareils inutilisés, par exemple employées dans des contextes associatifs, professionnels, et qui visent notamment la création de systèmes d’information à bas coût ou low-tech : ordinateurs moins puissants que les modèles actuels, mais configurés pour des usages minimaux (bureautique, accès au Web), réseaux WiFi maillés, etc.

Au-delà de ce premier ensemble, nos travaux récents dans les communautés de bricoleurs amateurs (Nova, 2017 ; Nova et Bloch, 2020) montrent d’autres pratiques tout aussi pertinentes. Celles-ci concernent en premier lieu les activités couramment qualifiées de « re-création » par ces acteurs. Il s’agit par exemple de formes de détournement ou d’ »artisanat électronique » qui se sont développées en ligne ces dernières années, et qui visent la personnalisation, l’adaptation ou la création d’objets numériques en série limitée, ou encore la remise à neuf d’objets vintage.

Sur la base d’une enquête en cours à propos des pratiques de réutilisation des rebuts du numérique, cette présentation abordera deux types de questions. Au carrefour de l’anthropologie du déchet, des Discard Studies et du champ d’études à propos des cultures Makers et du bricolage numérique, il s’agira d’aborder : (1) les différentes pratiques de réutilisation, au-delà de la réparation, (2) les multiples démarches des acteurs, ainsi que les compétences sur lesquelles celles-ci s’appuient, ainsi que les savoir-faire et moyens techniques ou humains qu’elles mobilisent.

 

Nicolas Nova est professeur à la Haute école d’art et de design (HEAD Genève) où il enseigne et mène des recherches anthropologiques sur les cultures contemporaines liées tant aux mutations insufflées par les technologies numériques que par la crise environnementale. Il est également co-fondateur du Near Future Laboratory une agence de prospective impliquée dans des projets de design fiction. Avec un parcours pluridisciplinaire, au croisement des sciences naturelles, de l’anthropologie et des pratiques artistiques, il s’intéresse aux démarches d’enquête entre ethnographie et création. Parmi ses derniers ouvrages, Dr. Smartphone: an ethnography of mobile phone repair shops, avec Anaïs Bloch (IDP), et Écologies du smartphone, avec Laurence Allard et Alexandre Monnin (Le Bord de l’eau, 2022), traitent des enjeux de (non)-durabilité des dispositifs numériques.

Intervention

Sur le même thème