Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

CCIC, Cerisy-la-Salle

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2016, 6 septembre). Autoportrait en Roland Barthes. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/116539. (Consultée le 16 juin 2024)

Autoportrait en Roland Barthes

Réalisation : 6 septembre 2016 - Mise en ligne : 16 mai 2022
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Descriptif

Cette communication a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "Roland Barthes : continuités, déplacements, recentrements" qui  s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 12 au 19 juillet 2016, sous la direction de Jean-Pierre BERTRAND et Valérie STIÉNON.

Présentation de l'intervenante

Spécialiste du XIXe siècle sur lequel elle a écrit de très nombreux articles, notamment sur Balzac, Flaubert, Zola, Françoise Gaillard a enseigné l'histoire des idées à l'Université de Paris 7 Denis Diderot ainsi qu'à New York University. Elle est chercheur à l'Institut de la Pensée Contemporaine et membre de diverses revues scientifiques ou généralistes, parmi lesquelles L'agenda de la pensée contemporaine, Médium (anciennement Cahiers de Médiologie), Esprit... Elle travaille actuellement à un livre sur la pensée française des années 60-70 dont le titre provisoire est Nos années théorie.

Résumé de la communication

J'ai longtemps cru que son démon intérieur était la bêtise. Et si la seule passion de sa vie avait été l'ennui ? C'est Éric Marty l'éditeur de ses œuvres complètes qui, dans Le métier d'écrire avoue que l'ennui dont Roland Barthes souffrait était pour lui une énigme. Pour moi ce fut ce qui me lia à lui dans une complicité muette. Pas l'ennui métaphysique dont l'homme pascalien s'exempte par le divertissement. Pas l'ennui conjoncturel (l'ennui de situation) que nous éprouvons tous dans certaines circonstances de la vie. Non, l'ennui structurel (existentiel aurais-je envie de dire si ce terme n'avait pas depuis Sartre une connotation trop philosophique). Cet ennui qui, selon Flaubert, un connaisseur lui aussi, "d'être intelligent... fait un fantôme qui pense". Je me propose ici de montrer l'incidence de cette disposition intérieure sur le mode d'écriture de Roland Barthes et sur la spécificité de son œuvre.

Françoise Gaillard

Thème
Documentation

Y aurait-il deux Roland Barthes, comme nombre de travaux semblent le donner à penser, le Roland Barthes des années "théories", sémioticien et critique des idéologies, et le Roland Barthes "hédoniste", écrivain du Plaisir du texte et de la Vita nova ? À l’encontre de cette tendance, le propos de ce colloque est de considérer l’œuvre comme un ensemble cohérent, parcouru, certes, par des inflexions et des revirements, mais remarquable surtout par sa continuité et ses fidélités. Ce continuum dans la rupture forme ce qu’on pourrait appeler à la manière de Valéry le "problème" Barthes. Il touche à la fois à la construction d’une œuvre en ses choix critiques, épistémologiques, méthodologiques et politiques, mais aussi à tout un positionnement en regard des forces vives de la pensée de la seconde moitié du XXe siècle, de l’existentialisme au début de la postmodernité, en passant par le structuralisme, la "déconstruction" et les "dernières" avant-gardes. Influences, appariements, fidélités, appropriations, détournements mais aussi mises à distance, voire reniements seront ainsi interrogés en sorte de faire apparaître la singularité et la fécondité d’une pensée sans cesse en porte-à-faux, faisant de la contradiction ou du paradoxe le moteur même de son avancée. Dépassant le clivage entre "un premier" et "un dernier" Barthes, on lira aussi bien les textes critiques de la première heure que les œuvres en procès, publiées ou non de son vivant...

Actes du colloque

Roland Barthes : continuités

Jean-Pierre Bertrand (dir.)

Christian Bourgois éditeur — 2017

ISBN : 978-2-267-03048-8

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