Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

CCIC, Cerisy-la-Salle

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2016, 10 octobre). Déclin et contingence, bases de l’évolution biologique. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/116563. (Consultée le 2 juin 2024)

Déclin et contingence, bases de l’évolution biologique

Réalisation : 10 octobre 2016 - Mise en ligne : 16 mai 2022
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Descriptif

Cette communication a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "Sciences de la vie, sciences de l'information" qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 17 au 24 septembre 2016, sous la direction de Thierry GAUDIN, Dominique LACROIX, Marie-Christine MAUREL et Jean-Charles POMEROL.

Présentation de l'intervenant

Bernard Dujon est membre de l’Académie des sciences, professeur émérite à l’université Pierre et Marie Curie et à l’Institut Pasteur. Ses principaux travaux de recherche portent sur les génomes et les mécanismes moléculaires de leur dynamique et de leur évolution. Il a découvert, à partir des mitochondries de levures, la première endonucléase intronique, qui ouvrit la voie à l’édition site-spécifique des génomes. Il est également membre de l’Academia Europaea et de l’EMBO.

Résumé de la communication

Les biologistes ont pris l’habitude de penser l’évolution en terme de progrès résultant de la sélection naturelle au sein de lignées verticales dans le temps. Dans ce schéma intellectuel, les organismes vivants, répartis en espèces distinctes faisant barrière à l’échange des gènes, sont supposés tendre en permanence vers l’optimum adaptatif qui correspond à leur mode de vie. Les progrès récents de la génomique éclairent ces questions de façon nouvelle. Aucun génome n’est optimum, tous montrent des traces abondantes d’un passé révolu, dispensables au temps présent mais sources de l’évolution à venir. Des gènes se perdent, d’autres se gagnent par duplications, acquisitions horizontales ou formation de novo.

Thème
Documentation

D’un côté, des scientifiques se posent la question "Qu’est-ce que la vie ?". D’un autre côté, la question "Qu’est-ce que l’information ?" apparaît tout aussi pertinente. Un organisme vivant, le plus simple soit-il, est un réseau d’interactions, de communications, d’inscriptions mobilisant une énorme quantité d’information. Le mot "mémoire" a-t-il le même sens en informatique, en biologie et en écologie ? Est-ce que, comme l’a pressenti Gilbert Simondon, l’information est ce qui donne forme et se perpétue en structurant la matière ? La biologie moléculaire a mis à jour les principales étapes de l’expression des gènes. Mais on ne sait toujours pas ce qu’est un gène : de l’information ou une structure moléculaire ? Les nanostructures d’ADN ou d’ARN révèlent des architectures en 3D qui seraient les "moteurs" des nanomachines de demain, aux multiples applications thérapeutiques, chimiques et algorithmiques (ou bio-informatiques ?). Enfin, l’épigénétique bouscule les conceptions "mécaniques" de l’expression des gènes. Au niveau cellulaire, cette expression stochastique permet de concevoir une organisation biologique reposant sur un "darwinisme cellulaire".

La compréhension des origines et de l’évolution du vivant constitue l’un des grands défis du XXIe siècle. Comment envisager l’évolution biologique et le futur de la biosphère, ainsi que celui de l’espèce humaine, dans le contexte de la nouvelle alliance du naturel et de l’artificiel ? Cela pose, en particulier, des questions éthiques. Plus généralement, la technique est-elle un fait social et/ou un prolongement biologique ? La transformation conjointe de la technique et de la société par le système d’information constitue-t-elle un nouveau stade de l’évolution ?

Actes du colloque

Sciences de la vie, sciences de l'information

T. Gaudin, D. Lacroix, M.-C. Maurel, J.-C. Pomerol (dir.)

ISTE Éditions Ltd — 2017

ISBN : 978-1-78405-287-4

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