Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

CCIC, Cerisy-la-Salle

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2018, 6 juillet). Finir "in medias res" : peut-on appliquer les outils de la théorie dramatique au chapitrage romanesque ?. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/116618. (Consultée le 10 juin 2024)

Finir "in medias res" : peut-on appliquer les outils de la théorie dramatique au chapitrage romanesque ?

Réalisation : 6 juillet 2018 - Mise en ligne : 18 mai 2022
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Descriptif

Cette communication a été prononcée  dans le cadre du colloque intitulé Construire le récit : histoire et poétique des chapitres qui  s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 25 juin au 2 juillet 2018, sous la direction de Claire Colin et Aude Leblond.

Comment construit-on un récit ? Telle est la question abordée sous l’angle du chapitre — ce mode de division si discret que l’on a tendance à ne pas y prêter attention, même s'il influence notre lecture... Bien que négligé par la critique, le chapitre est en réalité un lieu privilégié du texte où se croisent des questions rhétoriques, éditoriales, narratologiques, thématiques, et historiques. Le chapitre s’impose-t-il définitivement comme la division naturelle du roman, voire du récit ? Ou est-il au contraire de plus en plus mis en question dans la littérature moderne et contemporaine ? L’imaginaire du chapitre est-il celui de l’architecture, de la musique, du fragment, du tableau ? Que devient le chapitre en BD ? Quel est son rapport à l’épisode dans un feuilleton littéraire comme une série télévisée ? Il s’agira aussi de repérer, dans l’immense diversité des pratiques de chapitrage, des évolutions à long terme, des tendances fortes, des régularités, des stabilités, en utilisant notamment pour ce faire des outils numériques.

Marc Douguet, maître de conférences en littérature française et humanités numériques à l’Université Grenoble Alpes., travaille sur les techniques de composition et de structuration des textes, notamment dans les pièces de théâtre françaises du XVIIe siècle.

Résumé de la communication

Quels rapports existe-t-il entre le découpage des pièces de théâtre en scènes et en actes (qui repose sur un critère intrinsèque au texte, les mouvements d’entrée et de sortie des personnages) et le chapitrage romanesque (où il est impossible d’établir une corrélation systématique entre les événements de la diégèse et la structure du récit) ? Il s’agit d’étudier, sur le long terme (XVIIe-XXe siècles), les pratiques de chapitrage à la lumière des pratiques de séquençage dramatique en se focalisant sur les effets de suspension qu’elles peuvent produire quand elles viennent segmenter le déroulement continu des faits: l’interruption soudaine de la narration crée un effet d’attente tout en accentuant l’importance des événements narrés juste avant la coupure (sur le modèle de la fin de la première partie du Côté de Guermantes: "Elle avait compris qu’il n’y avait pas à me cacher ce que j’avais deviné tout de suite : qu’elle venait d’avoir une petite attaque. [Deuxième partie, chapitre premier] Nous retraversâmes l’avenue Gabriel, au milieu de la foule des promeneurs"). Quels équivalents, s’il en existe, peut-on trouver à ce procédé quand l’action n’est pas narrée mais représentée sur scène ? Et que nous apprend la comparaison avec le théâtre sur le fonctionnement et les usages du chapitrage ?

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