Entretien
Notice
Lieu de réalisation
Université de Caen
Crédits
Aleksandr Evgenʹevič Musin (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/s4w5-dj61
Citer cette ressource :
Aleksandr Evgenʹevič Musin. La forge numérique. (2023, 27 avril). Interview d'Aleksandr Musin dans le cadre du Programme PAUSE. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/s4w5-dj61. (Consultée le 19 mai 2024)

Interview d'Aleksandr Musin dans le cadre du Programme PAUSE

Réalisation : 27 avril 2023 - Mise en ligne : 22 mai 2023
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Descriptif

Le CRAHAM accueille depuis le début du mois de mars 2023 Aleksandr Musin. Cet accueil de six mois (renouvelable) a été rendu possible grâce au Programme PAUSE pour les chercheurs en exil piloté par le Collège de France et co-financé par l’Université de Caen Normandie.

A. Musin a d’abord fait carrière comme directeur de recherches à l’Institut pour l’histoire de la Culture matérielle (Saint-Pétersbourg, Académie des Sciences de Russie). Après un doctorat en archéologie et histoire médiévale à l’Institut pour l’histoire de la culture matérielle de Saint-Pétersbourg (1997, sur « Les monuments et les objets chrétiens de la Rous médiévale du IXe au XIVe siècle : rites funéraires et objets privés de dévotion chrétienne », publ. en 2002), il a passé une habilitation à diriger des recherches en histoire médiévale et archéologie au même Institut (2003, sur « Les communautés urbaines médiévales de Novgorod et de Pskov et leur vie religieuse selon les données historiques et archéologiques » publ. en 2010-2016). Ses domaines de recherche concernent : l’histoire et l’archéologie médiévale de l’Europe centrale et orientale, l’étude et l’interprétation de la présence des Scandinaves en Europe orientale et centrale, les transferts culturels entre l’Europe orientale, l’Occident et la Byzance, l’histoire du Christianisme.

Il a publié 10 ouvrages de recherche, dirigé (seul ou en collaboration) 15 ouvrages collectifs, auxquels s’ajoutent la publication d’éditions ou la traduction de textes et plus de 130 articles (dans des revues avec comité de lecture, des actes de colloques) ou chapitres d’ouvrages collectifs en diverses langues.

A. Musin a des liens multiples avec les chercheurs et les institutions de recherche dans de nombreux pays d’Europe et il est membre de l’Institut de l’histoire de l’Académie des Sciences de Pologne à Varsovie. Lauréat d’appels à projets ou de bourses de recherche en Suède, en Pologne, en Turquie et en France, il a été ainsi invité en 2018-2019 au prestigieux institut PIAST (Polish Institute of Advanced Studies).

A. Musin travaille avec le Centre Michel de Boüard-CRAHAM (UMR 6273) depuis de nombreuses années et a initié dès 2007 des projets de collaboration avec notre UMR, dont il est membre associé depuis 2020. Cette coopération scientifique s’est traduite par deux échanges de chercheurs ASR/CNRS en 2008-2009 et 2012-2013, dont sont issus, entre autres, plusieurs séminaires tenus en France et en Russie, une grande exposition sur la « Russie viking, vers une autre Normandie ? » (Musée de Normandie, Caen, 2011) dont il a copublié le catalogue, le double colloque de Novgorod/Staraya Russa et de Caen (2009) et sa publication sous la forme d’un volume Vers l’Orient, vers l’Occident paru en 2014. Depuis une douzaine d’années, A. Musin participe régulièrement aux colloques organisés par le CRAHAM et ses centres d’intérêts rejoignent aussi bien ceux des historiens que des archéologues. Lauréat d’une bourse Metchnikov en 2018, il a pu dans ce cadre obtenir un séjour de recherche au Centre Michel de Bouärd pour travailler à un projet Non fabula sed res. La connaissance de l’autre comme objet de transferts culturels entre l’est et l’ouest de l’Europe du Moyen Âge aux Temps modernes : une approche critique. À l’occasion de son séjour à l’institut PIAST, il s’est attaché à relancer en 2019 les coopérations scientifiques entre le CRAHAM et l’Institut d’archéologie et d’ethnologie de l’Académie polonaise des sciences (Varsovie). Depuis 2011, il a publié plusieurs travaux (monographie, direction d’ouvrage, articles) directement en rapport avec les activités et les chercheurs du CRAHAM ou les institutions patrimoniales normandes.

Ses projets, ainsi que toute une partie de la recherche déjà réalisée par A. Musin, s’inscrivent dans les problématiques développées par le CRAHAM dans les thèmes du quinquennal 2022-2026 de l’unité, en particulier sur les thèmes sur les « Mondes nordiques et normands médiévaux » et « Sociétés, objets, territoires ». dans le cadre du Programme PAUSE, il a élaboré un projet de recherche (« L’Europe centrale et orientale : les Normands et les Slaves dans l’histoire partagée »), dont les grandes lignes sont les suivantes :

  • Réévaluer l’histoire de l’Europe centrale et orientale, notamment en appréhendant l’histoire russe du point de vue de ses voisins : l’Ukraine, la Pologne, la Biélorussie, les pays scandinaves. Il s’agira aussi de développer des recherches avec des institutions de l’Europe centrale et orientale, en renforçant l’attractivité des études sur l’histoire et la culture de cette partie de l’Europe aux Xe-XIVe siècles, ainsi que ses liens avec le monde scandinave.
  • Mettre à l’épreuve les sources de nos connaissances tant écrites qu’archéologiques et réviser la tradition historiographique en changeant l’optique de la recherche comparative. Il s’agira, entre autres, d’aborder les valeurs socio-culturelles communes et leur évolution, qui a mené à la formation d’identités ethniques et politiques différentes au cours du Moyen Âge tardif. Les recherches sur la compétition sociale, politique, culturelle et religieuse entre les différentes sphères d’influences (occidentales, byzantines et baltiques), et sur le rôle de médiateurs des Scandinaves (Xe-XIIIe siècles) et de la Ligue hanséatique (XIIIe-XIVe siècles) dans ces processus permettront de présenter la diversité de la culture spirituelle et matérielle de l’Europe centrale et orientale, autrefois unie par le concept artificiel de la « Rous’ de Kiev », né de l’historiographie stalinienne. L’activité de ce projet pourra aussi avoir des implications pour aider à la réconciliation des mémoires historiques de l’Europe centrale et orientale qui prennent leur source dans une histoire partagée.

Ces travaux seront discutés lors de séminaires, ainsi que dans des articles scientifiques. Le projet permettra aussi d’avancer l’histoire d’Anne de Kiev, épouse du roi de France Henri Ier en 1051, et fera l’objet d’un retour vers le grand public, par exemple à l’occasion de manifestations telles que la Fête de la Science ou de conférences. A. Musin participera également à des enseignement de licence, master ou doctorat à destination d’un public étudiant de différents parcours ou formations.

Intervention

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