Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Mrsh-Caen
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/vgrp-z742
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2024, 8 avril). Luttes écologiques et logiques d'emprise. La rébellion des milieux fait-elle bouger le monde des organisations ? , in Les Temps de l’urgence écologique – actions institutionnelles et résistance(s) citoyenne(s). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/vgrp-z742. (Consultée le 29 mai 2024)

Luttes écologiques et logiques d'emprise. La rébellion des milieux fait-elle bouger le monde des organisations ?

Réalisation : 8 avril 2024 - Mise en ligne : 16 avril 2024
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Descriptif

Résumé de la CommunicationDepuis le milieu des années 1990, la sociologie des alertes et des controverses a mis en évidence les contraintes qui pèsent sur la trajectoire des causes publiques, en insistant sur les questions sanitaires et environnementales. Depuis les années 2010, une sérieuse inflexion a été donnée à ce programme avec la multiplication des foyers de crises et de critiques et la poussée des scénarios catastrophistes liés au climat et à la biodiversité portés par de multiples acteurs. Alors qu'après les premières COP, chercheurs, experts et militants espéraient la mise en place de dispositifs de régulation efficaces à l'échelle planétaire, des points d'irréversibilité ont été franchis et de nouvelles formes de radicalités ont émergé. Malgré le renouvellement des publics concernés, des appuis juridiques et des répertoires d'action, les grandes organisations financières, industrielles et politiques ont contenu les alertes et les critiques au point d'empêcher les bifurcations écologiquement et socialement nécessaires. S'il reste important de saisir comment s'organise sur le terrain la rébellion ou le soulèvement des milieux, en particulier autour de conflits locaux, le pragmatisme sociologique doit rendre intelligibles et accessibles les processus d'emprise par lesquels de multiples acteurs sont liés, au cœur des organisations, par des relations asymétriques et le plus souvent enfermés dans des boucles de maintien du statu quo. En deux mots, il s'agit d'intégrer plus fortement qu'auparavant - comme ont pu le faire par exemple les travaux sur les producteurs de doute ou sur lobbies économiques - la sociologie des causes publiques et la sociologie des formes de pouvoir contemporaines dont les ressorts se sont singulièrement enrichis, au point de doubler les dégâts déjà constatés d'atteintes profondes aux libertés et aux capacités des citoyen-ne-s et de leurs collectifs. Les terrains et dossiers sur lesquels s'appuie cette intervention sont multiples mais une priorité est donnée au climat, au nucléaire, au OGM, ainsi qu'à deux enquêtes récentes sur des catastrophes au Brésil ou sur les enjeux forestiers en France.

Biographie de l'auteurFrancis Chateauraynaud est directeur d’études à l’EHESS et membre du Groupe de sociologie pragmatique et réflexive. Sociologue attentif à la question des alertes, des risques et des controverses, il est l’auteur avec Josquin Debaz de Aux bords de l’irréversible : Sociologie pragmatique des transformations paru en 2017(éditions Petra)

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