Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Maison méditerranéenne des sciences de l'Homme (Aix-en-Provence)
Langue :
Français
Crédits
Yannick Jaffré (Intervention)
Conditions d'utilisation
Licence Creative Commons
DOI : 10.60527/c4e6-0270
Citer cette ressource :
Yannick Jaffré. SoMuM. (2020, 17 septembre). Réflexions en anthropologie de la santé : plis et agencements d'une pandémie en Afrique de l'Ouest , in Conférences de rentrée de l'Institut SoMuM 17 septembre 2020. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/c4e6-0270. (Consultée le 2 juin 2024)

Réflexions en anthropologie de la santé : plis et agencements d'une pandémie en Afrique de l'Ouest

Réalisation : 17 septembre 2020 - Mise en ligne : 20 novembre 2020
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Descriptif

Première conférence de rentrée de l'institut SoMuM, 17 septembre 2020

Crise, transition ou déstabilisation durable des sociales ? L'apport des sciences humaines et sociales

 

Yannick Jaffré

Anthropologue de la santé en Afrique subsaharienne (CNRS, UMI ESS, GID Institut de France)

 

Trois questions

1. Quelle place la question des mutations des sociétésoccupe-t-elle dans vos travaux de recherche ? 

Commentpenser « la société », et pour nous plus spécifiquementses pratiques de santé, sans intégrer dans nos raisonnements lesdimensions historiques qui configurent ce domaine et les liens entrece que Georges Balandier nommait les « dynamiques du dedans »et les « dynamiques du dehors » ?

  • Accroissement de la circulation des savoirs, des techniques, desarchitectures hospitalières, des objets et des personnels de santé.

  • Transformation des représentations du corps, des périodisationsdes âges, de la douleur, des « sensibilités », deschoix éthiques et des normes morales face à la procréation, lasouffrance et la mort.

  • Confrontations socio-politiques mondialisées et mises en récitsaudiovisuelles face aux épidémies, aux modalités de leur gestion,et aux dimensions politiques et économiques des actions de santé.

 

2. Quel rôle le chercheur a-t-il dans la construction de nouvellesreprésentations du monde ? Doit-il participer à l’élaborationde scénarii du futur ou doit-il exercer une veille pour luttercontre les idées reçues, les mésusages et les manipulations dufutur (nouveaux millénarismes, « Grand remplacement »,« Collapsologie »…) ? 

Touterecherche consiste à tenter de dire le monde au plus juste. Et cetteposture, liant la rigueur de l’étude à sa diffusion etdiscussion, fait que toute recherche construit des espaces deréflexions fondamentalement et inéluctablement engagées. Et cecide plusieurs façons :

  • Par l’effort pour dire le vrai ou tout au moins en liant l’étudeà son référentiel par des procédures validées et explicitespermettant à la communauté scientifique de les critiquer ou de les« revisiter ». Cet effort de description méthodique,d’interprétation maitrisée et de transmission par une écriturerefusant une rhétorique de la séduction construit une éthique del’anthropologie s’opposant aux idées reçues et opinions nonfondées sur des faits et leur analyse.

  • Par la volonté de souligner – et éventuellement de traduire -les divers points de vue existant autour d’enjeux et de diversesquestions, le travail anthropologique ouvre un espace dialogiquepermettant à chacun de se dire, de comprendre des logiquescomportementales et les raisons d’agir différentes de ses propreshabitudes sociales et de comprendre les liens entre des « choix »et des situations sociales. Plus que prendre part au bavardage desopinions il s’agit ainsi de contribuer à construire des débatséclairés.

 

3. En quoi l’échelle méditerranéenne en tant que terraind’observation peut-elle contribuer à nourrir votre réflexion ?

Travaillanten Afrique de l’Ouest subsaharienne, l’espace méditerranéen estcentral. Historiquementet politiquement, bien sûr, mais aussi parce qu’il est un lieu depassage des migrations, un espace de conflit jouant sur plusieursfrontières et aussi un lieu d’accueil de nombreux étudiantsafricains. L’espaceméditerranéen est donc, perçu depuis l’Afrique de l’Ouest, unespace religieux « proche », un lieu de violence qu’ilfaut « traverser » pour accomplir son parcoursmigratoire, et aussi un partenaire économique, scientifique etuniversitaire.

L’échelleméditerranéenne permet, en tout cas, de ne pas uniquement penserselon des relations Nord-Sud, mais en intégrant des réseaux de« proximité » sud-sud qu’ils soient économiques(nombreuses foires, circulation d’objets, espaces de pêche,« muraille verte », etc.), ou normatifs notamment sur lesnouvelles modernités (vêtements, architectures, sériestélévisuelles, etc.). Dans le domaine sanitaire, les liens avec leMaghreb sont essentiels (formations, ONG, évacuations, parcours desoins).

Intervention

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