Conférence
Chapitres
Notice
Lieu de réalisation
Toulouse
Langue :
Français
Crédits
Bruno BASTARD (Réalisation), Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Production), SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Publication), Sophie Lécole-Solnychkine (Intervention)
Détenteur des droits
Tous droits réservés à l'Université Toulouse Jean Jaurès et aux auteurs.
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/kj39-nq96
Citer cette ressource :
Sophie Lécole-Solnychkine. UT2J. (2021, 13 octobre). Concurrence des genres. Portrait, nu et paysage dans "Portrait de la jeune fille en feu" (Céline Sciamma, 2019) / Sophie Lécole-Solnychkine , in Les enjeux mémoriels du portrait. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/kj39-nq96. (Consultée le 13 juin 2024)

Concurrence des genres. Portrait, nu et paysage dans "Portrait de la jeune fille en feu" (Céline Sciamma, 2019) / Sophie Lécole-Solnychkine

Réalisation : 13 octobre 2021 - Mise en ligne : 4 décembre 2021
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Descriptif

Concurrence des genres. Portrait, nu et paysage dans "Portrait de la jeune fille en feu" (Céline Sciamma, 2019) / Sophie Lécole-Solnychkine, in "Les enjeux mémoriels du portrait", Journée d'étude organisée par le laboratoire Patrimoine, Littérature, Histoire (PLH) sous la direction scientifique de Fabienne Bercegol et Estelle Galbois, dans le cadre du séminaire PLH "L'invention des tracaes" et de la rétrospective de l'œuvre du photographe Gilles Pandel, Université Toulouse Jean Jaurès, 13 octobre 2021. Deux extraits du film sont commentés : 1- l'avant-dernière scène du film : la scène de l'exposition de peintures (de 01:53:34 à la fin du film). 2- le générique du début du film (de 00:01 à 03:05).

Cette journée d’étude a pour sujet la fonction mémorielle du portrait qu’il soit public ou privé, peint, sculpté, photographique ou encore littéraire. Le portrait, polymorphe, répond à des demandes sociales et culturelles, et en tant que médium de la représentation, il fait partie du processus de communication. Si les intentions qui président à la confection d’une effigie sont plurielles, elles visent toutes à combattre la mort et l’oubli, en laissant une trace, pérenne, dans les mémoires. Dès son origine, le portrait, en fixant les traits d’un individu, a un pouvoir mnémonique. L’anecdote de Pline sur l’invention à Corinthe du portrait en argile à partir d’un profil dessiné sur un mur le montre clairement. Le portrait a aussi une fonction de substitution dans la mesure où il rend l’absent présent, que l’absence soit momentanée ou définitive. Dans « La Peinture », poème en trois chants avec notes, 1769, 5-6, Antoine-Marin Lemierre ne dit pas autre chose : « De la mort elle-même, il affaiblit les coups, et lorsqu’elle a rompu nos liens les plus doux, l’objet qui dans la tombe emporta nos hommages, reste encore près de nous et vit dans son image. » Quelle que soit sa nature, le portrait a une valeur commémorative puisqu’il conserve les caractéristiques (physionomie, caractère) des femmes et des hommes après leur mort. Le portrait, littéraire ou plastique, en glorifiant l’individu, en célébrant ses hauts faits et ses vertus, l’érige en modèle pour les générations futures. À contrario le portrait à charge invite à ne pas suivre l’exemple de la personnalité représentée. Dès lors, on comprend bien que le portrait est tout sauf neutre, qu’il oriente le regard du spectateur ou du lecteur, et qu’il ne se borne pas à décrire ou à reproduire de manière servile des traits physionomiques. Il résulte au contraire d’un savant mélange entre ressemblance, idéalisation, esthétique. Le portrait permet aussi la reviviscence puisqu’il peut présenter le défunt dans une posture suggérant qu’il est encore vivant. L’essor du portrait photographique post-mortem au XIXe siècle en est une parfaite illustration. Si le portrait laisse une trace dans la mémoire individuelle ou collective, la destruction volontaire des effigies ou damnatio memoriae, ancrée dans les pratiques depuis l’Antiquité, ou la négation de l’existence d’une personne dans les textes, expriment le refus de mémoire en condamnant irrémédiablement un être à l’oubli. Cette journée d’étude, dont l’approche est interdisciplinaire et transpériode, questionne les potentialités mémorielles du portrait qu’elles aient un impact positif ou négatif, en même temps qu’elle s’interroge sur son avenir à l’heure où, dans notre société, les supports de communication tendent à se dématérialiser.

Mots clés : Peinture de portraits ;  Portrait (au cinéma) ; Paysage (au cinéma) ; Nu féminin (dans l'art) ; Sciamma, Céline (1980-....)

Intervention
Thème
Documentation

GUNTHERT, André (2020). Les deux portraits de « Portrait de la jeune fille en feu », L’image sociale, 16 avril 2020. [En ligne : https://imagesociale.fr/8490].

NANCY, Jean-Luc (2000). Le regard du portrait. Paris, Éd. Galilée, 104 p.

PONTÉVIA, Jean-Marie (1986). Écrits sur l’art et pensées détachées III : "Tout peintre se peint soit même. Ognidipintore dipinge sè". Bordeaux, Éd. William Blake and Co, 271 p.

"Portrait de la jeune fille en feu", film de Céline Sciamma [extrait, voir à partir de 1'21"] : https://www.facebook.com/groups/MeliesBattle/permalink/1771043699747129/

 

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