Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Bibliotheca alexandrina, Alexandrina, Egypte
Langue :
Français
Crédits
Mohamed Tozy (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
Mohamed Tozy. Mediamed. (2006, 9 mai). La Méditerranée une chance pour échapper à la surdétermination du religieux. [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/112454. (Consultée le 2 juin 2024)

La Méditerranée une chance pour échapper à la surdétermination du religieux

Réalisation : 9 mai 2006 - Mise en ligne : 14 janvier 2022
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Descriptif

La Méditerranée s'impose comme une donnée géographique, mais aussi comme un référentiel qui habite notre imaginaire. Il y a cependant une autre représentation de la Méditerranée à encourager: celle d'un lieu de confrontation professionnelle et non polémique où l'altérité se construit au sein même des traditions anthropologiques nationales et des écoles de pensée. Un lieu où se prennent en charge de façon critique mais féconde les apports des différentes générations d'anthropologues qui ont travaillé dans cette région. La crise de la Méditerranée comme “lieu” adéquat pose un problème de délimitation des catégories régionales de comparaison. A ce propos on ne peut s’empêcher de remarquer que certains auteurs associent le rejet de la notion de “Méditerranée” à des propositions qui font preuve d’un certain flottement. Il n’est pas impossible de voir le même chercheur défendre successivement trois perspectives comparatives différentes rejetant la “Méditerranée”. Plus généralement les unités de comparaison trouvées en remplacement (que ce soit le “Moyen-Orient”, l’Europe, les nations ou les ethno-nations) sont frappées des mêmes maux que ceux que l’on reproche à la notion de Méditerranée. A quelque échelle que l’on se situe, on court le risque d’être métaphysique, atomiste, ethnocentrique et essentialiste. De plus, dans la discussion sur les conditions requises d’une unité comparative on a lourdement mis l’accent sur la continuité et l’uniformité culturelle. La catégorie “Méditerranée” est rejetée parce que cette zone ne réunit pas ces caractéristiques qui seraient présentes dans des unités homogènes plus petites. Je prétends, au contraire, qu’une concentration sur le pourtour méditerranéen pourrait donner des comparaisons très fructueuses, justement à cause d’une interaction complexe entre ressemblances et différences. Cette idée a été défendue par Evans-Pritchard, qui proposait que les anthropologues étudiant les peuples méditerranéens se soucient moins de leur similitude que des différences qui les séparent (1965: 25). Comme l’ont affirmé Schorger et Wolf (1969) la Méditerranée “attire les sciences sociales en tant qu’univers de comparaison interne à cause des contre-courants qui s’y croisent entre les similitudes de base dues à des circonstances écologiques communes et à une histoire inextricablement partagée, et les différences régionales que l’on peut identifier superficiellement entre des régions économiques contrastées, ou entre les christianismes oriental et occidental, ou, à un niveau plus général, entre les zones chrétienne et musulmane” (1969; voir aussi Pitt-Rivers, 1963). L’intégration des deux rives de la Méditerranée dans le même cadre comparatif peut permettre une meilleure analyse du niveau de pratique et obliger à discuter “de la question vraiment nécessaire sur ce qui dans ce secteur est vraiment uniquement ou même significativement chrétien ou musulman, grec ou turc, espagnol ou marocain” (Schorger, 1983: 542-543).

Intervention

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