Conférence
Chapitres
Notice
Lieu de réalisation
Université Paul-Valéry Montpellier 3 Site Saint-Charles
Langue :
Français
Crédits
Séverine Clément-Tarantino (Intervention), Peggy Lecaudé (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
Séverine Clément-Tarantino, Peggy Lecaudé. UPVM3. (2021, 22 octobre). Ne pas traduire… pour mieux traduire ? , in Workshop Grec et Latin : Mission Traduction . [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/115809. (Consultée le 2 juin 2024)

Ne pas traduire… pour mieux traduire ?

Réalisation : 22 octobre 2021 - Mise en ligne : 20 avril 2022
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Descriptif

Si l’exercice de la version a perdu de son importance dans l’enseignement secondaire avec les réformes successives de l’enseignement de LCA et de l’épreuve du baccalauréat, il n’en reste pas moins l’épreuve phare de nos disciplines aux concours d’enseignement. Par conséquent, former les apprenant•e•s à cet exercice reste l’un des objectifs fondamentaux de l’enseignant•e de Lettres classiques, du moins dans le supérieur. Or, bon nombre d’étudiant•e•s se révèlent aujourd’hui peu à l’aise dans cet exercice à la fin de leur parcours de Lettres classiques, produisant souvent des textes peu compréhensibles à la lecture, qui révèlent en réalité leur difficulté à comprendre le texte latin ou grec. Ce rapport peu fluide aux textes et aux langues anciennes nous paraît s’expliquer, du moins en partie, par les méthodes traditionnelles d’apprentissage des langues anciennes, fondées sur la transmission, par l’enseignant•e, d’une somme de connaissances grammaticales, et sur le réinvestissement de ces connaissances, par l’apprenant•e, à travers des exercices de traduction, dans le sens de la version comme du thème. De fait, les connaissances grammaticales sont souvent perçues par les apprenant•e•s, quel que soit leur âge et leur niveau, comme difficiles à assimiler, voire décourageantes pour les plus en difficulté.

Pour tenter de remédier à cette situation, nous souhaiterions mettre en avant d’autres méthodes d’apprentissage des langues anciennes, inspirées des pédagogies des langues vivantes. Il s’agit en particulier de la méthode « naturelle » ou « directe », qui invite l’apprenant•e à s’immerger dans la langue ancienne, non seulement en la lisant, mais aussi en l’écoutant, en la parlant et en l’écrivant. Alors que la méthode traditionnelle dite « grammaire-traduction » ne fait travailler qu’une compétence langagière (la compétence passive écrite), la méthode directe fait travailler aussi les trois autres (compétence passive orale, compétence active orale, compétence active écrite). Le but est de permettre à l’apprenant•e d’acquérir une plus grande familiarité avec la langue ancienne, d’assimiler plus facilement le vocabulaire nouveau et les structures syntaxiques usuelles. Il s’agit donc aussi, dans la phase d’apprentissage, d’éviter de traduire les mots et les structures dans sa langue maternelle, pour favoriser l’immersion et l’imprégnation.

Il nous semble que ce refus de la traduction, paradoxalement, peut en définitive permettre aux apprenant•e•s de produire de meilleures versions, de mieux traduire. En effet, ces méthodes permettent d’accéder plus directement aux textes, de reconnaître plus immédiatement le vocabulaire et les structures syntaxiques devenues familières. Cette meilleure compréhension immédiate du texte, qui peut s’appuyer d’abord sur des repérages lexicaux, des niveaux gradués d’accès au texte, ou encore des reformulations en langue source, permet de se concentrer ensuite davantage sur le travail de l’expression en français, sur la manière de rendre le plus adéquatement possible une idée, voire une figure de style du texte source, et, en définitive, de mener un véritable travail de traducteur•trice.

Intervention

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