Cours/Séminaire
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2017, 7 mars). Les marins des paroisses littorales et rurales : des terriens comme les autres ? Le cas des côtes nord de la Bretagne au XVIIIe siècle. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/117380. (Consultée le 9 juin 2024)

Les marins des paroisses littorales et rurales : des terriens comme les autres ? Le cas des côtes nord de la Bretagne au XVIIIe siècle

Réalisation : 7 mars 2017 - Mise en ligne : 27 juin 2022
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Cette conférence a été enregistrée dans le cadre du séminaire annuel du pôle Sociétés et espaces ruraux de la MRSH de l'année 2016-2017.

Emmanuelle Charpentier est maître de conférences en histoire moderne à l'université de Toulouse et membre de l'équipe de recherche France, Amériques, Espagne. Sociétés, Pouvoirs, Acteurs (Framespa).

Résumé de la communication

Le nombre des pescheurs de Plérin que nous avons vérifié [...] se monte à 40 personnes, dont plusieurs d'entre eux sont classés, et quelques-uns navigateurs terreneuviers, ceux qui ne sont point dans ce cas sont tendeurs à la basse-eau et pescheurs de pied dans la baye [de Saint-Brieuc], ces derniers sont aussi comme ceux de Pordick [Pordic] petits laboureurs et occupés à la culture de leurs terres, quelques-uns aussi s'employent à la pesche pendant toute l'année et n'ont point d'autre profession ». C'est dans ces termes que François Le Masson du Parc, « Inspecteur général des pêches du poisson de mer » pour les provinces de Normandie, Flandres, Picardie et Bretagne, évoque en 1731 les pêcheurs de Plérin, près de Saint-Brieuc. Dans l'exercice de sa mission, il se heurte à une difficulté concrète : recenser les pêcheurs de chaque paroisse dont les activités s'entremêlent en illustrant toutes les possibilités qu'offre la situation d'interface du littoral à ses habitants. Ces opportunités, entre terre et mer, brouillent les identités, notamment dans les vastes portions de littoral occupées par les paroisses rurales. La possibilité de choisir et de naviguer entre horizon terrestre et horizon maritime incite à s'interroger sur la place des gens de mer au sein des sociétés littorales et rurales, sur les côtes nord de la Bretagne au XVIIIe siècle. Contre toute attente, pour une province réputée maritime, les gens de mer apparaissent peu dans les villages littoraux où ils sont minoritaires et divisés par d'importants écarts sociaux et de revenus, l'opulence étant rarement atteinte. Aussi se pose la question des choix sous-tendant le basculement dans une carrière maritime : répondent-ils à une réelle vocation ou bien à la saisie d'opportunités par les individus ? Une fois ce choix établi mais jamais définitif, les ménages de gens de mer doivent faire face à l'absence et à l'irrégularité des revenus, contraintes inhérentes aux métiers maritimes : cela donne lieu à des stratégies de (sur)vie dans lesquelles les épouses de marins prennent toute leur place et gagnent davantage d'autonomie dans une société qui considère encore les femmes comme des mineures juridiques.

Sur le même thème