Cours/Séminaire
Chapitres
Notice
Lieu de réalisation
Visioconférence
Langue :
Français
Crédits
Magalie Claveau (Intervention), Didier Nativel (Intervention)
Conditions d'utilisation
©fmsh2021
DOI : 10.60527/6dnd-6q29
Citer cette ressource :
Magalie Claveau, Didier Nativel. FMSH. (2020, 9 décembre). Archives et traces. Figures visibles et invisibles du passé - Intervention de Magalie Claveau et Didier Nativel , in Archives et traces. Figures visibles et invisibles du passé. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/6dnd-6q29. (Consultée le 2 juin 2024)

Archives et traces. Figures visibles et invisibles du passé - Intervention de Magalie Claveau et Didier Nativel

Réalisation : 9 décembre 2020 - Mise en ligne : 12 avril 2021
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Descriptif

L’archive : entre régulation et émotion. Témoignage d’une expérience d’archiviste
| Magalie Claveau, archiviste, Archives municipales de Cannes (ex-archives départementales de Martinique)

 

Réflexions sur les matérialités affectives du papier en histoire de l’Afrique
| Didier Nativel, historien, Université Paris-Diderot

 

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Journée d'étude | Mercredi 9 décembre 2020

Pouvoir entendre les « sans-voix », donner de la voix à celles et ceux qui sont rendus inaudibles au sein de systèmes sociaux dont le fonctionnement repose précisément sur le pouvoir de « faire taire » et de rendre silencieuses les figures pourtant si présentes dans les vies sociales, est une question à laquelle les chercheurs du temps présent s’adressent non sans difficulté, recourant au « terrain », à la « relation » pour tenter de mettre en lumière les « si petits destins » de la violence subie. Quand elle s’adresse aux figures anonymes du passé, cette difficulté est redoublée par l’absence du vivant, l’absence du « maintenant » et du possible de cette rencontre de « terrain ». Car tenter de recouvrer le passé, c’est toujours avoir affaire à la perte définitive.

Cette rencontre est l’occasion d’élargir le plus possible notre réflexion hors du champ des sociétés (post)esclavagistes de la Caraïbe et des Amériques. Si ces dernières confrontent aux voix imperceptibles et inaudibles des esclaves, puis de leurs descendants, elles mettent à jour bien plus largement la question des sources possibles à explorer pour tenter de restaurer des présences effacées et même anéanties par le poids des appareils de pouvoir. Parmi ceux-ci, l’archive a pu être considérée comme le lieu par excellence du déploiement de l’autorité coloniale, et plus généralement de celle des nations occidentales. Cette perspective qui voit dans l’archive l’un des piliers majeurs de l’exercice du pouvoir s’est vue âprement discutée et remise en cause au cours des deux dernières décennies à la faveur d’un des nombreux tournants qui animent le monde académique. L’archival turn (le tournant archival/archivistique) a fait naître une profusion d’interprétations où fleurissent les notions de « contre-archives » ; « d’archives alternatives » ; « d’archives non officielles » tout en réclamant que l’institution elle-même soit revisitée pour le potentiel qu’elle offre malgré tout d’emplir la froideur des documents par des émotions, de l’agentivité, de l’esthétique, et des pratiques tout simplement vivantes.

Ramené à notre double préoccupation, celle de l’altération des figures devenues inconnues ou méconnaissables et celle du passé irrémédiablement perdu, que vient nous apporter ce débat ? Existe-t-il dans l’archive ou hors de l’archive des voies de traverse qui laissent entrevoir ces destins fragiles qui nous préoccupent et nous hantent, ceux-là mêmes si enclins à être transfigurés par les documents officiels où l’écrit élimine déjà la trace d’une parole audible ? Ce que l’on pourrait désigner par le mot « trace » à la manière des écrivains martiniquais Édouard Glissant ou Patrick Chamoiseau, ne serait-il pas ce lieu d’une alternative où pourraient se manifester des manières d’échapper à la scripturalité de l’archive ou d’être insérées accidentellement ou discrètement dans ses interstices ?

Retrouvez la journée en live sur Facebook sur le compte Dix Milliard d'Humains et Civic City

 

Intervention

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