Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Iméra, Marseille
Langue :
Français
Crédits
Pierre-Yves Wauthier (Organisation de l'évènement), Florence Weber (Organisation de l'évènement), Julian Quinones Vargas (Réalisation), Mickaël Orantin (Intervention)
Détenteur des droits
Centre Norbert Elias UMR 8562 (CNRS/EHESS/Avignon Université/AMU)
Citer cette ressource :
Mickaël Orantin. Centre Norbert Elias. (2023, 5 juin). Famille et travail dans les missions jésuites du Paraguay (XVIIe-XVIIIe siècles) et dans la communauté guarani mbya de Kokuere Guazú (XXIe siècle) : perspectives croisées , in Familles et parenté face aux bouleversements environnementaux [Journée d’étude] . [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/143650. (Consultée le 2 juin 2024)

Famille et travail dans les missions jésuites du Paraguay (XVIIe-XVIIIe siècles) et dans la communauté guarani mbya de Kokuere Guazú (XXIe siècle) : perspectives croisées

Réalisation : 5 juin 2023 - Mise en ligne : 20 juin 2023
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Descriptif

Trois siècles séparent les missions jésuites du Paraguay des communautés indigènes guaranis qui occupent aujourd’hui le même espace. Longtemps pensées comme une utopie concrète par certains de leurs contemporains, mais aussi par des auteurs du XXe siècle, les missions participent d’un grand projet évangélisateur qui bouleverse les manières de vivre des populations locales. La sédentarisation implique le développement d’une agriculture pérenne, ainsi que l’exploitation du bétail, alors que les Guaranis pratiquaient jusqu’ici la chasse, la pêche, la cueillette et l’agriculture sur brûlis. Le projet missionnaire porte ainsi une réforme de l’espace, du temps, des techniques et de la production, mais aussi du modèle familial indigène. La famille élargie caractéristique de la chefferie, fondée sur la réciprocité et le partage, est remplacée par la famille nucléaire chrétienne qui découle des sacrements du mariage, et détermine l’organisation du travail. Cependant, les sources en espagnol, mais surtout en guarani, indiquent qu’au quotidien, les Indiens ne se conforment pas toujours au projet jésuite. Une série de malentendus traverse la communication entre les deux parties, animées par des modèles de rationalité différents, et qui s’actualisent dans toutes les institutions, notamment la famille et le travail. Or, notre expérience de terrain dans une communauté guarani contemporaine met en évidence la persistance de certains malentendus, entre l’État et les populations indigènes d’une part, entre ces dernières et l’anthropologue d’autre part. En croisant les documents d’archives, dont un manuscrit monolingue guarani, inédit et les données ethnographiques relatives à la famille et au travail, nous montrerons comment ces deux sociétés s’adaptent aux transformations environnementales et sociales. Nous montrerons également que l’étude du passé fournit des clés interprétatives pour comprendre ces transformations dans le présent, et inversement, puis mettrons en évidence des mécanismes de résistance et de collaboration communs aux deux époques afin de questionner les représentations parfois idéalisées de ces deux sociétés.

 

Intervention

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