Rappel des termes

Perception du risque :
Attitude construite socialement mais dont la construction est inconsciente.

Engagement éthique :
Fruit d'un engagement conscient et réfléxif.

4 caractéristiques de la nouveauté des questions éthiques pour Hans Jonas :

1. Interrogation éthique liée à la question du savoir et de l'ignorance.
2. Dans l'interrogation éthique contemporaine, la question de la responsabilité est posée.
3. Cette question de responsabilité s'est posée vis à vis d'un autrui qui n'existe pas (car il appartient à une génération pas encore née).
4. Enfin, la question d'éthique touche à notre rapport à la nature.

...dans les sciences de la nature.

Les questions éthiques dans cette catégorie remettent en cause le type de rapport traditionnel que nous avons avec la nature.

Ces questions surgissent en amont et en aval :

• En amont : questions sur le choix qu'il y a à faire.
• En aval : quand les sciences ont choisit leur application, surgissent des questions qui tournent autour des résultats de leur application. Par exemple des questions sur l'écologie. Sur le développement à long terme de l'humanité.

...dans la cybernétique.

Questions éthiques posées à propos du mode de circulation des informations dans le cadre de l'informatique notamment.

...dans les sciences de l'homme et de la société.

Les sciences de l'homme et notamment la psychologie sont des sciences normatives par excellence (relatives à un certain nombre de préssuposés). Par là même elle posent des questions éthiques.

L'exemple type étant la question du QI qui peut mesurer l'intelligence.
Cette passion de la mesure a des effets politiques et éthiques importants.

Questions spécifiques à la psychanalyse :
Jusqu'où le psychologue doit-il aller dans l'interprétation des dires du patient ?

Questions spécifiques à la sociologie :
L'engagement du sociologue dans la vie politique est-il juste?
La sociologie n'est-elle pas en train de devenir un simple instrument d'administration dans la vie sociale.

...dans la transmission du savoir dans les institutions publiques.

Des questions éthiques se posent à cause du caractère public de cette transmission :
Les professeurs ont-ils le droit sous prétexte des libertés académiques de soutenir des thèses qui tendent à réviser notre vision de l'histoire?

Deux définitions de la bioéthique qui ne se regroupent pas :

• Discipline à caractère scientifique qui vise à produire rationnellement les normes de l'intervention sur le vivant humain et non-humain.
• Approche de la résolution des problèmes qui visent à la prise de décision technique touchant l'intervention sur l'homme et le vivant.

Les débuts de la bioéthique.

Avec la seconde guerre mondiale, se posent des questions éthiques sur l'expérimentation médicale.
C'est là que commence la réflexion bioéthique contemporaine.

Plus particulièrement, dans les années 50 et 60, on assiste au coup d'envoi de la reflexion bioéthique en Amérique du Nord, avec l'expérimentation médicale et la perspective de manipulation génétique.

Les trois niveaux de questions en bioéthique.

• Question de caractère général. Exemple : jusqu'où peuvent aller des couples stériles pour avoir des enfants?
  Le désir d'avoir des enfants justifie-t-il la participation de la technique?
• Question au niveau de l'intervention technique proprement dite.
• Question sur l'automatisation de la technique (ex : questions sur l'eugénisme), accessible à tous et non pas seulement à ceux qui en ont besoin.

Les interventions techniques (caractéristiques) :

Elles surgissent parce que la science et la technique nous donnent une capacité d'intervention parfaitement unique.

Elles surgissent en liaison avec une perception du risque.

Elles finissent par rejoindre des interrogations à caractère politique.

Guy Rocher, sociologue québécois.

Il doute que les questions bioéthiques puissent engendrer des normes capables de régler la pratique médicale car, pour lui, il existe des logiques qui dominent sur l'éthique quelle qu'elle soit :

• Logique économique
• Logique de spécialisation de médecins
• Logique de technicisation.