3 types d'attitude face aux problèmes éthiques.

• Trouver des solutions aux questions éthiques par le biais de l'argumentation et de la discussion.
  
  
• Les philosophes et les théologiens cherchent les fondements d'une nouvelle éthique (Hans JONAS).
  
  
• Les sociologues du risque technologique cherchent dans les ressources du lien social, la civilité donc la culture, à découvrir de nouvelles formes de normes éthiques (Denis DUCLOS).

Caractéristiques des comités d'éthique.

• Les comités d'éthique ne s'intéressent qu'aux sujets qui n'ont pas encore été traités.
  
  
• Ce sont des regroupements d'individus dont la philosophie est fondée sur l'idée que l'expérience morale est d'abord singulière.
  
  
• Ils ne fonctionnent ni au vote majoritaire, ni au consensus obligatoire. Ce sont des instances qui proposent des suggestions au pouvoir décisionnel et exposent les raisons d'un désaccord.
  
  
• Ils ont une fonction d'information, donc tous leurs avis peuvent être consultés par l'ensemble des membres de la société.

La désignation des comités d'éthique.

Les comités d'éthique ne sont pas élus, ils sont désignés :

• localement, par les directions hospitalières et
• à l'échelon national, par le pouvoir exécutif.

Cela pose le problème de la démocratie.

Les problèmes liés à l'instauration des comités d'éthique.

• Pour certains, il est inutile de procéder à une réflexion éthique car les individus concernés par ces réflexions sont avant tout les scientifiques, les chercheurs et les ingénieurs. Donc elles ne peuvent pas être discutées par l'ensemble de la collectivité.
  
  
• Pour d'autres, le but de la réflexion éthique est de développer l'esprit de responsabilité des chercheurs mais la réflexion éthique ne peut pas se dérouler en comité, car ils ne sont pas représentatifs de l'ensemble des disciplines scientifiques.
  
  
• Aussi, les comités d'éthique ne peuvent pas fonctionner comme ils le devraient, car certains membres n'oseront pas prendre une décision personnelle puisqu'ils se référeront à une autorité morale qui leur est extérieure.

Les objections d'ordre politique.

• Les comités d'éthique doivent être parfaitement indépendants des partis politiques.
  
  
• Les comités d'éthique encouragent le développement d'attitudes anti-scientifique et anti-technicienne. Car ils feraient le jeu des forces rétrogrades.
  
  
• Ils freinent le développement de la technoscience parce qu'on ne sait jamais ce qu'une recherche permettra de découvrir.
  
  
• L'argent qui est consacré à la recherche scientifique est soit une richesse collective, soit issue de fonds privés. Alors que les décisions ne regardent pas l'ensemble de la société.

L'existence des comités d'éthique.

L'existence des comités d'éthique est à mi-chemin entre une vision démocratique (Denis DUCLOS) et une vision autoritariste (Hans JONAS).

Pour le sociologue, ils sont une sorte de compromis entre une liberté absolue de la recherche scientifique et un contrôle rigoureux de l'activité de recherche technoscientifique.

C'est cette nouveauté qui a rendu nécessaire la régulation de type comité d'éthique.

La régulation technocratique.

Ce sont des décisions administratives parasitées par des sentiments, mais sans la reconnaissance d'un tel état de fait qui reste impensé et fluctuant; un culte du respect des règlements formels pourtant sans cesse modifiés par les divers acteurs en fonction de stratégies productivistes; le règne du quantitatif au mépris même, parfois, de ce qui précède.

Extrait de LA FOLIE DE VALERY FABRIKANT Une analyse sociologique Mathieu Beauregard Éd. L'Harmattan, 1999,144 pages

Les codes qui régissent les comités d'éthique.

Les comités d'éthique fonctionnent à partir d'un certain nombre de codes :

• Le code de Nuremberg (1947) : code qui donne les bases d'un premier consensus international dans l'ordre médical.
  
  
• Différents codes médicaux pour le respect de la personne humaine.

2 grandes périodes dans l'histoire de la réflexion éthique.

• Dans la société traditionnelle, on croit en l'existence de normes qui garantissent le bien. Donc la réflexion éthique est essentiellement axée vers les vertus et les moyens d'y parvenir.
  
  
• Dans la société moderne, chaque sujet singulier est le producteur des normes morales qui sont les siennes. Tous les individus vont s'entendre afin de trouver les normes justes et raisonnables.

La réflexion de Jonas sur les questions éthiques.

Hans JONAS a beaucoup réfléchi sur ces questions éthiques liées au développement de la technoscience. Il a cherché à voir si la réflexion philosophique permettait de dégager un certain nombre de principes suffisament universels pour couvrir l'ensemble des questions éthiques.

Recherche fondationnelle et recherche prédictive.

Hans JONAS associe la recherche fondationnelle en éthique à la recherche prédictive (futurologie). Il s'agit donc pour lui d'allier une recherche philosophique et une science positive du risque.