Unbuilding Soft Autonomies

Dans son livre « Sous le Beaubourg », Albert Meister crée un récit fictionnel qui s’articule autour de l’expérimentation d’un lieu autonome auto-construit : ce qui émerge, c’est qu’en habitant activement un lieu, et en le façonnant par notre présence, nous revendiquons notre droit d’y être. En tant que communauté, nous formons notre capacité à maintenir et à gérer collectivement un lieu, en questionnant la notion même de société, sa structure, ses moyens, ses ressources, ses règles et ses rôles. L’acte de construire constitue en ce sens un outil d’apprentissage partagé, qui nous donne du pouvoir dans la domestication des espaces, légitimant notre rôle politique dans la création d’autonomies douces. Ces principes sont les mêmes que ceux qui sous-tendent les mouvements de communs urbains, la récupération des terres et le droit à la ville. Sur le plan pédagogique, les expériences de cohabitation et d’auto-construction - comme Neotopia à Coldrerio (2022) et Software-ing Spaces à Bergame (2023) -, même si elles ne représentent théoriquement que de simples simulations, produisent des alternatives réelles et concrètes à s’approprier et à reproduire.