Une page d’archéologie musicale : la musique à Pompéi.

Les fouilles de Pompéi ont été une révélation pour l’Europe entière et ont permis de dévoiler des pans entiers de la vie quotidienne des habitants de cette cité de Campanie, y compris les informations concernant les pratiques musicales. Dès le XVIIIe siècle, la curiosité pour les instruments de musique découverts à Herculanum et Pompéi se manifeste chez les érudits et en particulier chez les compositeurs. Parmi les célébrités de passage à Pompéi, il faut compter avec Hector Berlioz et Camille Saint-Saëns : l’un fait tinter les cymbales pompéiennes et décide d’en faire réaliser des copies, l’autre observe au musée de Naples les sculptures afin de documenter ses travaux sur la lyre et la cithare antique. Pompéi présente l’échantillonnage le plus complet de vestiges archéologiques d’instruments de musique connus à ce jour dans une cité de l’empire romain. Le lot le plus spectaculaire fut mis au jour le 22 octobre 1768 dans un bâtiment contigu au théâtre. Lorsque l’on dresse la liste des instruments de musique découverts, on note que seuls les objets en bronze ont survécu aux ravages de l’éruption : sistres, cymbales, gongs, tibiae et trompettes. L’étude actuelle menée sur les trompettes de Pompéi (les cornua), utilisées lors des combats de gladiateurs, sera évoquée et permettra de montrer les difficultés et les enjeux de cette enquête. La vie musicale sera aussi abordée à travers les peintures murales et les graffiti. Au-delà de l’apport de cette documentation pour la connaissance de la musique des Romains, nous essaierons de cerner les usages, les acteurs et les lieux de la musique à Pompéi.