Conférence
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/zw14-pv97
Citer cette ressource :
ClermontMsh. (2011, 11 octobre). Anne Duprat : Introduction et bibliographie. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/zw14-pv97. (Consultée le 27 juillet 2024)

Anne Duprat : Introduction et bibliographie

Réalisation : 11 octobre 2011 - Mise en ligne : 27 septembre 2018
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Descriptif

La conférence sur le site de corpus du CRLV.

La publication en 1704 par la Veuve Barbin du premier volume de la traduction d'Antoine Galland est d'abord le fruit d'une politique éditoriale engagée depuis plus de dix années par le libraire parisien Claude Barbin décédé en 1698 (Gervais Reed, Claude Barbin, Genève, Droz, 1974). Editeur de Molière, de Mme de La Fayette, de La Rochefoucauld et, en 1697, des Contes de Perrault, expression littéraire du mouvement moderne et de la quête des mythes nationaux, Barbin publiait le type de fiction à la mode : nouvelles historiques, galantes et exotiques (biblio : Guilhet, Montfaucon, Raguenet). Il édita aussi des compilations de voyages en Orient particulièrement et un des modèles des Lettres persanes L'Espion du Grand Seigneur (1684) de Jean-Paul Marana. Mais c'est avec la Bibliothéque orientale de Barthélemy d'Herbelot revue par Antoine Galland (1697), encyclopédie de tout ce que l'on connaissait sur l'Orient que Barbin entra de plain pied dans un domaine qui allait, le succès des douze volumes des_Mille et une Nuits aidant, être la source du nouvel Orient romanesque dans la littérature française. Barbin publie la traduction du fabuliste Bidpaï (1694) et, la même année, dans le genre proche de la littérature morale, Les Paroles remarquables, les bons mots et les maximes des Orientaux. Œuvre d'un orientaliste distingué, la traduction des Mille et une Nuits créera une mode durable. Si François Pétis de la Croix est lui-même un savant dans la matière d'Orient et donne des Mille et un Jours adaptés de sources réelles (1710-1712), d'autres qui n'ont aucune connaissance de l'Orient vont imiter le procédé des récits enchâssés, propice à des miniatures fictionnelles, pour donner des "Mille et une" diverses (biblio : Gueullette, Mouhy, Moncrif, Cazotte, etc.). Le genre servira de support à toutes les fantaisies : titres extravagants, localisations d'édition inventées. Le style oriental permet de se moquer, légèrement ou non, des bonnes manières littéraires "avec approbation et privilège du roi" (biblio : Cahusac, Chevrier, Voisenon). Il permet de déguiser sous cette forme anodine une philosophie hétérodoxe (biblio : Terrasson, Diderot), la satire politique (biblio : Beauchamp, Crébillon fils, La Beaumelle), des utopies politiques (biblio : Mouhy). Un Orient érotique de contrebande nourrit des "contes à dormir debout" (biblio : Anceli, Fromaget, Les deux Cousines). Voltaire s'en souviendra et fera une synthèse géniale dans des contes qui n'étaient pour lui que la petite monnaie du talent (biblio).