Notice
Balzac, ou le réel dévoilé
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Descriptif
« Aimer Balzac » aurait pu être le titre de cette vidéo : Marie-Bénédicte Diethelm nous rappelle comment un certain nombre de ses contemporains (Stendhal , George Sand, Baudelaire, Hugo, Nerval) appréciaient son œuvre qui leur fut source de réflexion sinon d’inspiration, ainsi que nombre d’auteurs ultérieurs, qu’ils soient français (Anatole France, Paul Bourget, Radiguet, Cendrars, ou des personnalités aussi différentes que Paul Bourget et Michel Butor) ou étrangers (Wilde, Hofmannsthal, Strindberg, le poète anglais Swinburne), parmi bien d’autres.
L’intervenante procède aussi à une étonnante mise en abîme de La Recherche de Proust et de La Comédie Humaine de Balzac, mettant en scène un Charlus dépité d’être condamné pour l’éternité à fréquenter le salon de sa belle-sœur la duchesse de Guermantes, alors que c’est celui de la princesse de Cadignan qu’il désire !
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D’ailleurs, « Que sert de sortir dans le monde quand on peut rester chez soi avec Lucien de Rubempré ? », disait avec quelque malicieuse ironie Oscar Wilde ; car plutôt « être reçu dans le grand monde de Balzac plutôt que recevoir les cartons de toutes les duchesses possibles »….
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Mais finalement, ce que fait Balzac, ne serait-ce pas dévoiler le réel qui nous est caché, nous montrant que notre propre réel est fantastique ? (le titre de la vidéo est un clin d’œil à ce que certains physiciens quantiques, à la limite de la métaphysique, ont appelé le réel voilé). « Lire Balzac, c’est manger le Fruit de la connaissance, c’est voir les hommes avec les yeux des Dieux » (Swinburne).
Et même, dans ces 90 romans (en un peu plus de vingt ans), et 2 500 personnages, le lecteur, où qu’il soit, est toujours au centre – comme dans l’Univers !, – à la différence des chroniques et sagas telles que les Pasquier (Duhamel), les Thibault (Martin du Gard), les Hommes de bonne volonté (Jules Romains), et peut-être même de… La Recherche. Le lecteur en vient même à imaginer l’inter-romans, les liens cachés entre personnages dans ces divers romans, bref ce que Balzac ne dit pas, comme un arrière-pays, une contrée inconnue.
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L’intervenante termine en louant ou critiquant certaines adaptations et interprétations contemporaines de Balzac, au théâtre ou au cinéma. Lorsqu’on adapte ou « modernise » la langue et l’intrigue de Balzac, « le spectateur peut être dérouté, ne sachant plus s’il a sous les yeux la vraie modernité balzacienne, ou cette modernité fabriquée. “Moderniser”, c’est dater ».
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[ci-dessus libre transcription non exhaustive par A. Moatti de la vidéo cultureGnum, dont nous recommandons l'écoute]
Nous remercions Yves Gagneux, directeur de la Maison de Balzac, de son accueil et de la brève intervention qu'il fait en début de vidéo.