Notice
A37. Une course aux ports en Afrique ? Acteurs, territoires et stratégies
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Descriptif
Depuis le milieu des années 2000, une transition portuaire est à l’œuvre sur les façades maritimes africaines. Celles-ci se dotent d’infrastructures à même de supporter les flux croisants de marchandises et de ressources importés comme exportés par les 54 États de la région. Ainsi, terminalisation, spécialisation et modernisation (Lihoussou, Steck, 2018) des ports africains ont tous trois entrainé (ou été entrainées par) l’internationalisation des infrastructures côtières du continent (Mareï, 2016). Cette internationalisation se vérifie par la présence croissante d’opérateurs mondialisés (APMT et Maersk, Bolloré et MSC, CMA CGM, DP World, China Merchants, COSCO, Hutchison, etc.), y compris dans la gestion des terminaux. Elle se confirme également par le nombre de pays africains devenus millionnaires en conteneurs équivalent vingt pieds : de 2 en 2000, ils sont passés à 7 en 2020 (UNdata, 2023). Dans ce contexte, une « course aux ports africains » (Reboredo, Gambino, 2023) serait supposément produite, autant par les opérateurs de rang mondial que par les États africains qui deviendraient dès lors concurrents en vue de polariser ces flux maritimes. Évoquée à l’envi, cette « course » serait en grande partie le fait de la « Chine » (CSIS, 2019 ; Yang et alii, 2020). De surcroît, ce seraient même des « ports chinois » (Chichava, Alden, 2021 ; Kardon, 2022).
Cet atelier souhaite évaluer cette supposée course aux ports africains pour en extraire acteurs (privés comme publics), territoires et infrastructures (quels ports, quels modèles, quelles conséquences ?) et stratégies (entrepreneuriales et étatiques). Cet atelier peut accueillir des communications portant sur les
échanges et transports internationaux (Vigarié, 1997), sur les infrastructures elles-mêmes (Sylvanus, 2022), sur des groupes (APMT, MSC, China Merchants, etc.) ainsi que sur les territoires concernés. Plusieurs approches (micro, méso, macro) et disciplines (économie, géographie, anthropologie) peuvent être mobilisées. Une attention particulière sera portée à l’équilibre entre les vocations quantitatives et qualitatives des communications, ainsi que sur celles tendant à « décentrer » (Pairault, Soulé et Zhou, 2023) l’analyse ; soit à partir non pas des acteurs économiques internationaux, mais des acteurs locaux, africains.
Ces décloisonnements doivent permettre d’appréhender au mieux l’enjeu portuaire africain, vu comme un outil de développement multiscalaire.
Responsables d’atelier : Xavier AUREGAN et Thierry PAIRAULT
* Le port de Djibouti, entre insécurité maritime et imbrication géostratégique.
Ali MIGANEH HADI
* Les ports de l’Érythrée : l’antithèse de la frénésie portuaire africaine.
François GUIZIOU
* La ruée éthiopienne vers les ports dans la Corne de l’Afrique.
Géraldine PINAULT
* Les enjeux territoriaux face aux défis de la connectivité en Afrique : cas du port de Tanger Med.
Hasna SLAMTI