Comprendre le débat vaccinal
Une mesure en discussion
Le ministère de la Santé de Floride propose de rendre optionnelle la vaccination contre des maladies comme la rougeole ou la coqueluche. L’argument invoqué : la liberté des parents à choisir les soins de leurs enfants, dans un contexte marqué par une méfiance durable envers les politiques fédérales de santé publique. Cette orientation relance le débat sur les politiques d’obligation vaccinale et sur les fondements mêmes de la confiance envers la science et les institutions.
Entre liberté individuelle et responsabilité collective
L'obligation vaccinale constitue pourtant un pilier de la prévention des épidémies. Nombre d'experts craignent une défiance de la population vis-à-vis des vaccins, et rappellent que le maintien d'une couverture vaccinale élevée est essentiel pour éviter la résurgence de maladies que l'ont croyait disparues.
Les épidémies de rougeoles observées récemment dans plusieurs États américains rappellent non seulement la fragilité de cette politique anti-vaccination, mais surtout les enjeux de santé publique. Ainsi le retour sur le devant de la scène de cet éternel débat illustre une tension récurrente dans les démocraties contemporaines : comment concilier les droits individuels et les impératifs collectifs de santé publique ? En Floride, les opposants à l'obligation invoquent la nécessité de respecter la conscience des familles, tandis que les défenseurs du système actuel alertent sur le risque de créer des « poches » de personnes non-vaccinées, qui entraineraient une propagation rapide de nouvelles maladies, et la mort de beaucoup d'enfants innocents.
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Le séminaire « Corps et sciences sociales » (14/03/2025), organisé et animé par Dominique Memmi et Laurine Thizy, propose une plongée historique et sociologique à travers le consentement en médecine pensé comme un processus social complexe. Cette réflexion s'avère particulièrement pertinente dans le débat actuel sur la levée éventuelle de l'obligation vaccinale.
Pour prolonger la réflexion, la conférence de Marion Travers « La confrontation entre santé publique et liberté individuelle » interroge les impacts de l’État sur la confiance publique, la perception du devoir civique dans un cadre éthique et juridique, mais aussi les droits fondamentaux, qui toujours ressurgissent comme argument principal lors d'une crise sanitaire.
CORPS ET SCIENCES SOCIALES | SÉANCE 6 : LE CONSENTEMENT EN MEDECINE - LA VACCINATION
MEMMI Dominique
THOMAS Gaëtan
SAUVAYRE Romy
BERNARD Léo
WARD Jeremy
Présentation des ouvrages "Vaccination. Histoire d'un consentement" (Gaëtan THOMAS) et "Le journaliste, le scientifique et le citoyen. Sociologie de la diffusion de la défiance vaccinale" (Romy
Marion TRAVERS (Docteure en Droit, Université de Tours), "La confrontation entre santé publique etl…
TRAVERS Marion
Partie 3 : le contentieux lié à la vaccination. La confrontation entre santé publique et liberté individuelle
Quand le débat sur la vaccination menace la pensée libre
Les sociétés contemporaines voient se renforcer des camps opposés. Certains dénoncent une « politisation de la science » ou une « régression épistémique », pointant des États qui, en dialoguant de moins en moins, s'enferment dans des récits antagonistes. Si ces partis politiques prétendent agir au nom de la liberté et vouloir la protéger, ils la sapent en réalité par un renoncement à la pensée, voire par une destruction du savoir et de l'information.
Face à cette polarisation, la capacité collective à produire un savoir partagé recule, chacun s'appuyant sur ses propres sources ou autorités. Comment restaurer un espace de discussion partagée ? Quels outils scientifiques, politiques, pédagogiques ou médiatiques peuvent contrer cette « régression épistémique » ?
Cette conférence, proposée dans le cadre des journées d'études du projet JECIS, revient sur la fragmentation sociale provoquée par la gestion de la pandémie et sur ses implications dans le regard que la société porte aujourd'hui sur la science.
Entre désinformation et culture de la défiance... polarisation et fragmentation du débat
Le débat floridien ne peut être dissocié d'un climat politique plus large, marqué par les prises de position du pouvoir en place. Le président des États-Unis et le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr, connus pour leur méfiance vis-à-vis de certaines institutions scientifiques, ont fragilisé la confiance publique en interrompant ou réduisant des financements destinés à la recherche sur les vaccins et les traitements médicaux. Une telle orientation ne se limite pas à une question budgétaire : elle traduit une conception où la santé publique est subordonnée à une idéologie – étymologiquement, à la logique d'une idée. En réduisant les moyens de la recherche, on ne prive pas seulement les populations de solutions médicales futures : on organise une forme de fabrique de l'ignorance à l'échelle sociétale. L'absence de connaissances produites et de transparence empêche le débat démocratique de s'appuyer sur des bases scientifiques solides, nécessaires pour éveiller la population et la protéger contre la mise en place d'une idéologie politique souvent dangereuse.
Cette conférence revient sur les territoires où se joue l'ignorance, et plus particulièrement à propos d'un courant récent d’histoire des sciences, qui s’est parfois donné le nom d’« Agnotologie ».
Antivax : trois siècles d'objections
Laurent-Henri Vignaud explore les échos actuels de la parole antivax au cœur d'une vague épidémique, en retraçant trois siècles d'opposition à une révolution médicale. Bien qu'amplifiées par internet, les théories conspirationnistes s'inscrivent souvent dans une tradition ancienne de critiques médicales ou libertaires. L'occasion de rappeler que le débat sur la liberté individuelle et la responsabilité collective n'a rien d'original, mais qu'il se ravive à chaque crise sanitaire, politique ou économique.
Médias, politique et culture : comprendre la défiance
En quoi le complotisme et la défiance institutionnelle fragilisent-ils le consentement vaccinal ?
Certains discours antivaccination s'inscrivent dans une culture de défiance envers le savoir scientifique et les institutions. Lors d'une conférence sur le complotisme et ses mécanismes aux États-Unis, Laurence Nardon s'interroge sur les conditions d'émergence de ces théories et leur propagation.
Comprendre la science derrière les vaccins
Cette sélection permet de contrebalancer les dimensions politiques du débat en réaffirmant la base scientifique de la vaccination et des soins médicaux.
De la découverte des vaccins fondamentaux à l'émergence des traitements médicaux, quelques ressources utiles pour comprendre les grands principes de la vaccination.
SANTE LIVE #4 - Les vaccins
Présenté par Cédric Pedre directeur de l'IREPS Plus que jamais la vaccination est le sujet numéro un de santé publique. C'est pourquoi il est important d'en parler avec des spécialistes. Au
Du vaccin à l’antibiotique
SANAS Gérard
BOGDAN Lew
LUMBROSO Valéria
Episode de la série La saga des Nobel. Deux Nobels européens ont révolutionné la médecine : l’allemand Robert Koch qui a découvert le bacille de la tuberculose et le britannique Alexander
La Rage - Vaccination anti-rabique pasteurienne
CASTAGNOU Raymond
Etude sur la vaccination contre la rage. Une présentation du processus d infection par schémas animés et de la méthode employée pour élaborer un vaccin contre cette maladie, puis sa visualisation
Alain Goudeau / Philippe Maupas et l'invention du vaccin contre l'hépatite B
Après s’être engagé dans la marine à seize ans et avoir déserté au moment de mai 68, Alain Goudeau (1950-....) décide d’entreprendre des études de médecine à la faculté de Tours. Séduit par le
