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Yves Coppens

Yves Coppens, paléontologue et paléoanthropologue français, professeur émérite au Muséum national d'histoire naturelle et au Collège de France. Son nom est attaché en France à la découverte, en 1974 en Éthiopie, du fossile d'Australopithèque surnommé Lucy, en tant que codirecteur de l'équipe qui l'a mis au jour, avec l'Américain Donald Johanson et le Français Maurice Taieb.
Dossier

Hommage à Yves Coppens

Retrouvez dans ce dossier les nombreuses interventions d'Yves Coppens

Coppens 5

Le Premier Homme et son environnement

Dans la Rift Valley, au nord du lac Rodolphe, les gisements paléontologiques de l’Omo sont devenus, depuis quelques années, les gisements de référence pour les époques pliocène et pléistocène en Afrique. L’épaisseur des dépôts sédimentaires, leur densité fossilifère, les possibilités de datation stratigraphique et radiométrique, permettent de suivre l’évolution de la faune pendant plus de trois millions d’années. Les fossiles des plus anciens hominidés connus au monde y ont été découverts, associés aux vestiges d’une industrie sur quartz. Diverses recherches permettent de préciser la connaissance du milieu naturel dans lequel se sont développés les différents australopithèques de la vallée de l’Omo.

Yves Coppens : questions sur l'évolution

Dans le cadre de Down House, la maison de Charles Darwin, Yves Coppens répond à une vingtaine de questions fondamentales sur l'évolution posées par Pascal Picq. Il aborde l'histoire des idées, les rapports entre les approches du naturaliste, du biologiste, du géologue, les points de vue modernes, conciliant facteurs externes et internes. Ce titre constitue une très bonne introduction à la compréhension de l'attitude du scientifique face à un problème aussi fondamental que celui de l'évolution.

dépression de l'Afar
Dents Lucy
Lucy
Squelette Lucy

Lucy, la pionnière

A l’occasion du colloque « Les sciences dans les années 70 », Yves Coppens revient sur son activité de paléontologiste et sur les nombreuses campagnes de fouilles menées dès les années 1920 dans le cadre de la recherche sur les origines de l’homme. Il retrace en particulier les prémices et la découverte dans les années 70 de l’Australopithecus afarensis, la célèbre Lucy.

Très médiatisée lors de sa découverte car elle détenait le record du plus vieil hominidé connu, Lucy était loin de posséder en réalité la palme de l’ancienneté (3 millions d’années). Bien d’autres hominidés ont en effet été découverts par la suite, le plus ancien datant de 9,5 millions d’années, ce qui laisse supposer que les ancêtres communs aux grands singes et aux pré-humains et humains dateraient d’environ 10 millions d’années. Mais se trouve t-il parmi eux l’ancêtre de l’homme ?

Colloque organisé par les services culturels des universités de Bordeaux dans le cadre de l'exposition du capc Musée d'art contemporain, "Les années '70: l'art en cause" (2003)

De l'espèce à la personne : naissance de la dignité

L'évolution morphologique de l'humain est loin de s'être arrêtée. Caractérisée par un développement de la taille du crâne et une augmentation du volume du cerveau, elle s’accompagne de l’évolution culturelle. Avec le développement il y 35 000 ans des lobes frontaux, berceau de la pensée associative, la pensée symbolique "explose". Nous pouvons dire que l’homme est devenu le moteur de son évolution. La médecine, la génétique, mais également la culture sont les grands facteurs de l’évolution humaine. En 10 000 ans, la population mondiale est passée de quelques millions à sept milliards d’individus. Cela veut-il dire que l’espèce humaine évolue toujours plus vite, et toujours mieux ?

La nature se fiche de l’individu et veut absolument préserver l’espèce et combien, cependant, quand on arrive à l’homme, elle peut faire apparaître la noblesse de l’individu et tout le respect de la personne. Nous sommes aujourd'hui merveilleusement libres, mais nous sommes aussi très vulnérables. Si l'un de nos petits grandissait à l'écart de la société, il serait démuni, il n'arriverait même pas à marcher sur ses pattes de derrière, il n'apprendrait rien. Il a fallu toute l'évolution de l’univers, de la vie et de l'homme pour acquérir cette liberté fragile qui nous donne aujourd'hui notre dignité et notre responsabilité. Mais la question se pose, concernant l’évolution de l’Homme : ou est-ce qu’elle va ?

Les entretiens au Muséum d'Histoire Naturelle