Chapitres
- Discours d’ouverture par Julien Bourdoiseau, Doyen de la Faculté de droit, économie & sciences sociales de l’Université de Tours06'50"
- Discours de présentation par François Brunet, Directeur-adjoint de l’École doctorale SSTED04'14"
- François Fourment, Codirecteur de l’Institut de Recherche Juridique Interdisciplinaire François-Rabelais (EA - 7496)05'15"
- Alexandre Nivert, doctorant en droit privé et sciences criminelles, Université de Tours13'21"
- Un recul exigé du secret ? Observations sur la loi du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l’institution judiciaire Merwane Benrahou, doctorant contractuel, Université Paris 132'09"
- La protection des données personnelles au sein des établissements hospitaliers Émeline Augier-Francia, docteure, Université Jean Moulin Lyon 3 et ATER, Université Clermont Auvergne18'28"
- Le secret de la vie privée à l’épreuve du droit fiscal Jennyfer Pilotin, docteure, Université Paris 817'27"
- L’encadrement de l’anonymat sur Internet : entre préservation du secret et répression des abus Claire Rossetto, docteure et enseignante-chercheuse contractuelle, Université de Tours19'55"
- Les archives, le secret et le droit. Un secret ferme ou relatif ? Louise Testot-Ferry, doctorante contractuelle, Université Toulouse 1 Capitole18'41"
- La protection des archives présidentielles aux États-Unis ou l’illusion d’un droit illimité à l’information Baptiste Charvin, doctorant contractuel, Université Paris 216'46"
- Le secret, la lutte antiterroriste et l’État de droit Auriane Dirou, doctorante, Université de Rennes 1 et ATER, Université de Tours30'36"
- Dévoiler le secret : le régime de la divulgation des preuves devant la Cour pénale internationale Andréa Feuillâtre, doctorante contractuelle, Université Paris 215'40"
- Le secret dans le contexte de l’arbitrage commercial international Philippine Blajan, docteure et ATER, Université Paris 117'08"
- Du procès public vers une répression secrète des infractions Lucas Plantinet, doctorant contractuel, Université de Tours21'58"
- Le référé secret des affaires dans la commande publique, quelle utilité ? Clémence Appert, doctorante et ATER, Université de Tours35'28"
Notice
Le secret et le Droit
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Descriptif
Le secret est une « chose cachée », « inconnaissable, que personne ne peut connaître ».
Il a donc une vocation naturelle à relever du domaine de l’inconnu. L’examen de la notion
de secret montre qu’elle trouve à déployer ses effets dans l’ensemble du champ des activités
humaines. Sans prétendre à l’exhaustivité car celle-ci est ici proprement impossible,
le secret peut porter sur une information, une correspondance, un aveu, un process de
fabrication, une procédure, un délibéré ou encore une identité. Il est possible de chercher à savoir comment l’on peut nous interdire d’en connaître. Pour autant, bien que celui qui cherche à savoir ne sait pas, il connaît le secret en tant que réalité. Ainsi, le secret et le droit entretiennent des rapports anciens et de long terme. Les règles juridiques doivent être accessibles et cette exigence est d’ailleurs un objectif
à valeur constitutionnelle3. De surcroît et suivant cette logique, la publication des lois et des actes administratifs règlementaires au Journal officiel de la République française est une condition pour que celles-là deviennent obligatoire4 et ceux-ci entrent en vigueur. De prime abord, le secret semble s’opposer à la finalité du droit entendue comme étant une traduction des rapports sociaux. Dans la
mesure où le droit s’applique à tous, il doit être connu de tous. Si en première intention le droit et le secret
semblent s’opposer, les deux notions se retrouvent dans l’appréhension du secret par le droit. En qualifiant ou non un objet de secret, le droit positif fixe les limites de ce qui, juridiquement, doit demeurer inconnu, ce qui peut voire ce qui doit être révélé. Cette qualification engendre deux conséquences.
D’une part, affirmer qu’une chose est secrète revient à lui conférer une protection. C’est à partir de la qualification juridique « secret » que le droit positif octroie une protection à l’objet ainsi qualifié. Dès lors, l’inconnu ne doit pas être révélé. Le droit joue donc ici un double rôle : il définit ce qui doit rester caché
et organise les modalités de sa protection. D’autre part, ce qui ne relève pas voire ne relève plus du secret amène à légitimer sa révélation. L’inconnu doit alors être révélé. Le droit positif intervient alors pour poser les modalités d’accès à cette connaissance, voire contraindre cette révélation, qu’elle soit limitée ou absolue.