Colloque | Sports, cultures et altérité

Les activités physiques et sportives occupent une place de choix dans les discours sur les rapports interculturels et l’émancipation. Pour certains, le sport jouerait un important rôle de socialisation et d’intégration. Il serait un vecteur de diversité culturelle, d’éducation populaire et de dialogue entre les populations. Le terrain de jeu aplanirait les problèmes, favoriserait la tolérance et la reconnaissance des différences, pourrait permettre aux personnes et aux groupes en difficulté avec eux-mêmes ou avec les autres d’intégrer certaines valeurs positives et d’expérimenter par la pratique un autre rapport au monde et aux autres. Pour autant, le sport porte-t-il en lui-même des valeurs et des normes propres à favoriser la reconnaissance et diversité culturelle comme à produire de l’intégration ?

Loin d’être simplement un vecteur de diversité culturelle, d’intégration et un idéal d’union des populations mises en contact par les situations historiques, le sport est façonné par les enjeux et les contextes locaux et nationaux, utilisé dans des rapports de force entre les individus, les groupes et les États et tributaire d’une histoire. Les sports cachent aussi en leur sein les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne parfois à quai les demandes de justice.

Loin d’une vision irénique du sport, ce colloque voudrait aborder la richesse et la complexité des situations, des frontières, des relations et des organisations sociales et culturelles que les sports charrient avec eux dans leur diffusion au sein des sociétés et des cultures à travers l’histoire.

Un projet porté par Gilles Raveneau, université Lumière Lyon 2, EVS, MSH Paris Nord et Clément Lopez, université Paris-Saclay.