Bonjour à tous, merci d'être venus jusqu'ici. Je pense qu'on va pouvoir commencer. Je m'appelle Thomas Chopin et aujourd'hui, ce que je vous propose, c'est de partir en voyage, ensemble. Avant ça, il faut quand même qu'on passe par le traditionnel remerciement de nos très gentils bienfaiteurs, sans lesquels moi je ne serai pas là, et vous non plus. Donc merci infiniment à eux. Les bienfaiteurs, mais il y a aussi les cambans et les icebreakers, sûrement issus d'une méthodologie quelconque. Et sans oublier notre super club de l'Agile Normandie, que je remercie infiniment, parce qu'en termes de préparation, ça a été très agréable de venir intervenir aujourd'hui. Donc j'en profite pour leur dire, moi personnellement, merci aux petits t-shirts orange, aux bénévoles, merci à vous. Allez, commençons. Pour partir en voyage, d'abord je vais vous proposer de partir dans un voyage intellectuel. Imaginez une école dans laquelle il n'y a pas de mur, il n'y a pas de tableau, pas de chaise, il y a des élèves, et il y a des apprentissages qui se font par le biais de pédagogies différentes. C'est de ça dont je vais vous parler aujourd'hui. Mais avant de vous parler de ça, il faut quand même que je me présente un peu. Pourquoi est-ce que je vais vous parler de ça ? Il y a deux ans de ça, j'ai entamé un tour du monde en famille pendant un an. Avec ma femme et mes deux enfants, mes deux filles, on est parti faire 12 mois, 12 pays. Le but, ce n'était pas de faire du tourisme, c'était de faire du voyage, donc on a pris peu de pays finalement, mais on y a passé un mois systématiquement, quasiment. Et en parallèle de ça, on avait un fil rouge, c'était aller visiter des écoles. On a visité 25 écoles dans l'ensemble de ces pays. Et pour ce faire, de ce fil rouge, on avait aussi créé une association qui s'appelle Bougeons les Murs. J'en parle ici parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont participé à cette association, et grâce à cet asso, on a réussi à financer des projets dans différentes écoles, à financer une bibliothèque, library au Chili, et à financer les études d'un enfant en Bali, je vais vous en parler un peu plus tard. Donc voilà, merci à tous les gens qui ont participé. Je ne sais pas s'il y en a ce soir, mais je sais que dans tous les égis de tour où j'ai participé, il y en avait systématiquement qui venaient m'en parler, donc pour eux, je tiens à en parler aujourd'hui. Mais partons en voyage, c'est ce que je vous ai promis. On va commencer le voyage, mais pour commencer le voyage, la première chose à faire, c'est son sac. Je suis parti en sac à dos pendant un an. Je ne vais pas vous mettre de photo de ce sac à dos, il était trop gros, mais il faut bien le préparer. C'était important au début du voyage. Nous, aujourd'hui, ce que je vais vous demander, c'est de mettre quelques éléments dedans. Il y en a parmi vous qui ont des jolis carnets, vous pouvez prendre vos carnets de voyage. Référence à la petite bague d'être tout à l'heure. Mais ce que je vais vous demander surtout, c'est d'y mettre de la curiosité. Quand on part en voyage comme ça et qu'on va visiter des écoles, il va falloir faire un peu preuve d'ouverture d'esprit et s'intéresser au monde des autres, pas arriver avec notre monde à nous, mais bien aller chercher quel est le monde des autres. C'était ça l'intérêt de visiter nos écoles. Et une dernière chose que je vais vous demander, il y en a parmi vous qui sont enseignants dans la pièce. Deux. Ça va. Alors vous m'excuserez. Je vais vous demander de mettre un peu d'indulgence dans mes propos. Ce n'est pas mon cœur de métier. C'est un de mes sujets de passion, mais ce n'est pas mon cœur de métier. Donc j'ai été obligé de faire des arrondis dans cette conf de la vulgarisation. Quand on va parler de certains enjeux pédagogiques, il y a des choses, j'ai fait des raccourcis. Ne m'en voulez pas. Ce n'est pas une discussion d'experts. Mais le but, c'était quand même de parler un peu de pédagogie. Ce sac à dos est fait. Il y a un truc qu'il faut faire aussi quand on part en voyage. C'est toujours faire une photo du départ. Parce que ça fait des beaux souvenirs. Alors je vous demande de tous... Levez la main. Eh bien super. Je ne vous ai pas demandé votre droit à l'image. Donc sachez-le, je publierai cette photo ou pas. Sauf s'il y en a qui s'y oppose, n'hésitez pas à me le dire. Partons en voyage donc. Pour partir en voyage, on est là. Réellement là. Quelque part par ici, dans ces salles au fond. On va commencer par prendre un peu de hauteur. Il faut quitter quand ? Il faut quitter la France. On traverse une partie de l'Europe, le Moyen-Orient. On va poursuivre un petit peu au-dessus de l'Inde. Pour arriver jusque dans ce magnifique pays, pour ceux qui ont eu le temps de le lire, nous sommes en Thaïlande, dans la ville de Chiang Mai. Tout à fait. Bravo. Il y en a qui sont déjà allés à Chiang Mai ? Ah, bravo. Trois. Gros voyageurs. Eh bien, parlons un peu de Chiang Mai quand même. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une ville dans le nord de la Thaïlande. On est très loin des plages de Phuket. Des grosses soirées alcoolisées et des verres de vodka qu'on boit à la paille. Ce n'est pas du tout l'ambiance. On est encore dans un modèle touristique. Ça reste une ville touristique. Mais on est plus là pour aller faire des treks dans la jungle, voir des éléphants. Il y a beaucoup d'éléphants dans la région. Même si je vous invite à surtout pas monter sur un éléphant, aller en voir, pourquoi pas. Donc nous, c'est là-bas qu'on a commencé notre voyage. Dans cette ville de Chiang Mai, outre l'aspect touristique, c'est là qu'on a découvert notre première école. Complètement de façon fortuite. On se baladait dans la rue. On a vu plein d'élèves tous en uniforme. Alors, je vous le dis tout de suite, dans toutes les écoles qu'on a visitées, tous les élèves étaient tout le temps en uniforme. Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou une mauvaise chose. Mais c'est un fait marquant, je vous le donne. Quel que soit les pays, tout le monde en uniforme. Donc là, beaucoup d'élèves en uniforme. Grosse école. On se permet de rentrer. On arrive à l'accueil. On rencontre une dame fort charmante qui, en nous entendant parler français, vient nous voir. Elle nous explique qu'elle est professeure de français au sein de cette école. Et que notre projet lui plaît. On lui présente notre association, ce qu'on fait, pourquoi on est là. Et elle dit, écoutez, je vais demander à mon directeur. Revenez dans trois jours. Si vous pouvez venir, on prend rendez-vous dans trois jours. Je vous invite à venir dans ma classe. Donc, c'est ce qu'on a fait. On est partis trois jours à Paris. Pour aller voir les éléphants. Et on est revenu à Chiang Mai dans cette école. On a été accueilli par cette professeure de français fort charmante qui nous a fait visiter toute l'école. Je ne vais pas vous raconter toute l'école. L'école était vraiment très, très grande. Mais il y a quand même une chose qui m'a beaucoup marqué. C'était le cours de physique. On est arrivé dans une classe de physique. Alors, petite parenthèse. Toutes les images que vous allez voir, c'est de l'intelligence artificielle. Je ne vous ai pas diffusé une seule image de ces élèves. Parce que pour le coup, eux, ils n'ont pas eu la question du droit à l'image. Je ne suis pas là pour faire du voyeurisme. Dans les écoles, on a pris très peu de photos des élèves. On n'a jamais publié de photos des élèves sur nos réseaux. Ce n'était pas l'idée. Donc, voilà. Toutes les images que vous verrez, elles ont été faites artificiellement. Continuons. Cette classe de physique, on arrive, les élèves sont en train de faire des petits robots. Ils ne sont pas tous comme ça. Il y a des robots en papier, en carton, en Lego, en métal. Il y a plein de petits robots. Plusieurs groupes d'élèves qui font des robots. On va discuter avec le professeur de physique, mathématiques, technologie. C'est un mélange un peu de tout ça. Ce n'est pas carré comme chez nous. Ce ne sont pas les mêmes terminologies que chez nous. Je ne vais pas m'aventurer à faire des comparaisons. Et on discute avec lui. Il nous explique que là, les élèves sont en train de faire ça. Jusqu'à la fin de la semaine, ils doivent fabriquer un petit robot qui est capable de parcourir une distance de 1 mètre. Ok. Très bien. Et que la semaine suivante, ils vont recommencer à essayer de refabriquer un nouveau robot. Et que là, ils devront faire 1,50 mètre. Et qu'en une troisième semaine, ils devront faire un autre robot qui devra lui parcourir 2,5 mètre. Ok. Très bien. On continue à discuter avec lui. Mais pourquoi ils font ça comme ça ? Il nous explique que pour lui, c'est une façon d'aller chercher plusieurs choses. La première, c'est engager et motiver les élèves. En fait, le fait de leur faire faire quelque chose une première fois, de les intéresser, de les accompagner petit groupe par petit groupe sur un apprentissage. Comment déplacer, utiliser un moteur, comment alimenter, comment construire une roue sur un axe, comment créer un robot avec un centre de gravité qui est correctement positionné ? Leur apprendre ça pendant une semaine. Et après, leur faire rejouer une semaine suivante où ils ont déjà ces acquis-là. C'est quelque chose qui permet d'aller chercher la motivation des élèves. Ils ont appris quelque chose et après, ils le mettent en œuvre. Et ils vont le remettre en œuvre une nouvelle fois la semaine d'après. C'est son modèle pédagogique. On continue à discuter avec lui. Il nous explique aussi que c'est le développement de compétences modernes. Moi, j'ai compris ça comme ils fabriquent des robots, donc c'est quelque chose d'assez moderne. Et en fait, ils m'expliquent que pas du tout. La semaine d'après, ils vont fabriquer des maisons ou des ponts. Ça dépendra du programme qu'il veut leur enseigner. Là où il parlait de modernité, c'était plutôt dans la façon d'enseigner en elle-même, où il disait que le fait d'enseigner comme ça, ce n'est pas quelque chose que faisaient ses collègues. Et que pour lui, c'était quelque chose qui était plus d'actualité, qui était plus à mettre en œuvre aujourd'hui dans la façon d'apprendre les nouvelles connaissances aux élèves. Et que c'est ça qui le motivait, en fait. Et lui donnait beaucoup de satisfaction. C'est très personnel comme point de vue. Je ne m'engagerai pas sur la pertinence de ses propos, mais c'était les siens. Et il disait que pour lui, c'était une vraie satisfaction d'être capable de proposer aux élèves une nouvelle façon d'acquérir des connaissances. Et ce, d'un modèle un peu... Vous l'avez compris, c'est très itératif, en fait. Il veut essayer de créer la répétition. Et par cette répétition, encourager l'apprentissage et l'acquisition de nouvelles connaissances. Moi, ça, ça a résonné tout de suite dans ma petite âme de coach agile. Ça m'a beaucoup parlé. Et évidemment, j'ai fait le rapprochement. On parle de culture de l'itération et de l'amélioration continue. C'est la clé du modèle agile qui est faisons petit bout par petit bout. itératif. À chaque itération, on apporte un peu plus de valeur. On est dans l'incrémental. C'est la parfaite illustration. Et il y a aussi ce côté amélioration continue. Petit pas par petit pas. Le premier robot, la première semaine, c'est peut-être pas le meilleur robot qu'ils aient fabriqué. Par contre, la semaine d'après, en renouvelant l'exercice de mettre en œuvre une connaissance qu'ils viennent d'apprendre, ils vont améliorer leur construction. Normalement. Je ne dis pas que ça marche à tous les coups, mais c'est la théorie. Et en tout cas, c'était ça que lui, il allait chercher. Il leur demandait de fabriquer un pont. Le premier pont, peut-être qu'il ne tiendra pas. Normalement, la semaine d'après, ça marche un peu mieux et ainsi de suite. C'est les bases de l'amélioration continue. Il faut répéter les choses. Petit à petit, chaque activité est un apprentissage. Chaque erreur est un apprentissage. Bon, écoutez. Ça, c'était la Thaïlande. Maintenant, on va repartir en voyage. Il est temps. Changeons de pays. Quittons de Chiang Mai. Je me déplace, vous avez vu. Phénomène de scène. Quittons de Chiang Mai. Pardon. On va partir un peu plus au sud. Arriver dans une île très connue. Vous allez tous le lire. Nous sommes à Bali. Qui est déjà allé à Bali ? Ah, il y a un peu plus de mains là déjà. Mais plutôt par là. Les balinés sont par là. Bali, dans une ville aussi très loin des surfeurs balinais. Quoi que j'en ai fait là-bas, c'était très intéressant, mais ce n'était pas le sujet. La ville de Ubud. Ubud, c'est une ville qui se trouve au cœur de l'île balinaise. Bali, c'est la seule île qui est non musulmane au sein des 10 000 îles Bali de l'Indonésie. Une culture très spéciale, animiste, autour des démons. Des démons qui sont bons et des démons qui sont mauvais. Un démon, ce n'est pas négatif pour eux. Une culture vraiment très, très à part dans cet ensemble d'archipels. Et là, on était au pied du volcan, le volcan principal de Bali. C'est plutôt un tourisme pareil de trek, de balade. L'idée, c'est plutôt de se lever à 3 heures du mat pour monter en haut du volcan et voir le lever du soleil. Une ambiance un peu spéciale. Et là-bas, on a pu aller dans la seule chose qui était le seul endroit qu'on avait programmé avant de partir, qui est un orphelinat. Un orphelinat de jour. C'est un endroit qu'on nous a proposé parce qu'on avait des contacts là-bas. qui nous ont présenté le sujet. Donc, on a pu passer une semaine dans cet orphelinat où l'idée, c'est que les élèves qui ont tous des situations tragiques, je ne rentrerai pas dans ce sujet-là, peuvent aller ou pas à l'école la journée ou aider leurs parents qui leur restent ou leur famille chez qui ils sont hébergés pour des activités. Et ils peuvent aussi venir ici pour être sûrs d'avoir au moins un repas par jour. C'est un peu ça l'enjeu de cet orphelinat. Et en plus d'avoir ce repas par jour, c'est aussi l'opportunité d'avoir accès à un modèle d'éducation, à des cours. Ces cours, ils sont adressés par plein de typologies de gens. Ce qu'il faut comprendre, c'est que là-bas, le modèle, c'est vient qui veut, quand il veut, autant pour les apprenants que pour ceux qui vont donner, faire transmettre une compétence. Donc, nous, par exemple, on est arrivé pendant une semaine, on a pu participer, donner des cours. Puis, au bout d'une semaine, on est parti, on avait autre chose à faire. Et de toute façon, le but, ce n'était pas de rester là à la vie. Et il y avait plein d'autres intervenants qu'on a pu croiser et qui étaient un peu dans ce modèle-là. Il y a des gens qui viennent régulièrement, qui répètent ça sur une année, ou il y en a qui viennent très ponctuellement donner un cours et ils repartent. C'est un peu ça le modèle. Donc, forcément, on est sur un enseignement, on va mettre quand même des guillemets, qui est très, très spécifique, mais qui nous a permis d'apprendre différentes choses. La première, c'est ce que je vais appeler approche pédagogique différenciée. En fait, il faudrait même plutôt dire une différenciation des approches pédagogiques. C'est-à-dire, chaque enfant, ils étaient âgés de 6 à 12 ans, 13 ans, ils n'ont pas du tout les mêmes enjeux. Ils n'ont pas les mêmes besoins, ils n'ont pas les mêmes niveaux historiquement au début et ils n'ont pas besoin d'aller au même endroit. Ils n'ont pas tous envie d'avoir les mêmes compétences demain. Donc, il faut créer des approches pédagogiques qui sont très spécifiques et qui répondent à chacun de leurs enjeux. Alors, on parle de petits groupes, on est sur une dizaine de personnes, 15 maximum, ce qui permet de faire cet apprentissage différencié. On ne parle pas d'une grosse classe de 50 élèves. Donc, voilà, une approche pédagogique qui est très spécifique aux besoins de l'élève parce que tous les jours, on ne sait pas quels sont les élèves qui sont là et on va s'adapter en fonction de qui est là. Ce qui est la même chose pour les profs. On ne sait pas quels sont les profs qui seront là forcément. Nous, on avait pris rendez-vous, on avait calé nos venues, mais ce n'est pas forcément le cas pour tout le monde. Il y en a qui viennent spontanément, qui proposent des cours et d'autres qu'on ne voit jamais. C'est aussi le principe de pédagogie pluridisciplinaire. Dans cet établissement, on mélangeait les disciplines. C'était l'occasion. En fait, déjà, personne ne parlait vraiment dans les intervenants, c'était beaucoup d'étrangers. Tout le monde parle anglais. Les élèves eux-mêmes parlent plus ou moins anglais. Déjà, la première compétence qu'on venait leur distribuer, c'était l'anglais. Après, on mixait ça avec autre chose. J'ai joué aux échecs, j'ai fait de la cuisine, j'ai dessiné. On a fait beaucoup de dessins, on a fait des jeux, des principes de flashcards, des choses comme ça. On a utilisé beaucoup de matériel éducatif qu'on avait, nous, dans nos bagages et qu'on a mixé avec de l'anglais et quelque chose. C'était le principe. Il y a des gens qui sont venus faire des cours de hangpan. Vous voyez ce que c'est le hangpan ? Un grand instrument de musique rond, sphérique, sur lequel on vient tapoter doucement et qui fait une mélodie magnifique. Les élèves adoraient jouer à ça et ils venaient avec deux, trois hangpan comme ça et ils en donnaient des cours. Il y en a qui ont fait des maths en dansant, en apprenant la rythmique. Il y en a qui ont fait de la cuisine, beaucoup de cuisine, beaucoup de cours de cuisine comme on leur donnait à manger systématiquement tous les jours. Il y avait pas mal de cours de cuisine. Donc voilà. Évidemment, moi, ça, ça me fait penser à l'adaptation et la flexibilité du modèle agile qu'on connaît. L'enjeu de l'agilité, pour moi, c'est bien la capacité à s'adapter à l'incertitude. Là, le matin, il y a une personne qui était en charge de l'orphelinat qui s'appelle Mama Ayou, celle qui est notre contact, celle auprès de qui on s'est adressé pour pouvoir intervenir, qui nous a présenté les élèves, les enfants et avec qui on a eu contact tous les jours. C'est la seule qui est là. Mais sinon, tout le reste, on ne sait pas. On ne sait pas quels seront les élèves, on ne sait pas quels seront les apprenants, on ne sait pas ce qu'ils vont faire de leur journée. C'est au quotidien, on s'adapte. Mais tous les jours, ils font quelque chose. Après, faire dessiner un enfant, ce n'est pas très compliqué. Mais ce n'était pas du tout leur activité principale. Vraiment, il y avait toujours quelque chose qui se passait. Beaucoup de flexibilité. Je pense que ça, aujourd'hui, c'est au cœur de nos enjeux, nous d'entreprise, dans l'agilisation. C'est d'avoir des équipes qui soient capables de s'adapter autant aux enjeux de flexibilité et surtout aux principes d'incertitude dans lesquels on rentre de plus en plus. Une des valeurs fondamentales de l'agile, s'il y en a une. Allez, repartons en voyage. Changement de scène. On va reprendre un peu de hauteur. Quittons Ouboud. Descendons encore plus au sud. Je pense que là, tout le monde l'a reconnu. Le pays continent. Dans une ville. Est-ce qu'il y en a qui ont eu le temps de voir quelle était la ville ? Kearn. Tout à fait. Il y en a qui sont déjà allés à Kearn ? Ah, pas du tout. Personne. Personne, personne. OK. Kearn, une des grosses villes de la côte est australienne. Côte est, c'est la côte la plus fréquentée du pays. Il faut savoir qu'à l'est, il y a Sydney et Melbourne et Brisbane. À l3, c'est 50% de la population du pays. Trois villes, tout à l'est, 50% de la population. On rajoute Kearn, une grosse ville qui est celle la plus au nord. Le plus au nord après, c'est on est dans la forêt primaire qui est encore plus ancienne que la forêt amazonienne, complètement impénétrable. Mais c'est même pas la peine d'essayer d'y aller. Il y a quelques excursions par-ci par-là, mais c'est une zone protégée. On y laisse un maximum les arbres y vivent. Mais Kearn, c'est aussi une des premières villes au nord, accessibles. C'est une ville où on a eu la chance de visiter une école bien particulière. Parce que c'est là qu'il faut que je vous raconte comment est-ce que... Alors Kearn, comment est-ce que j'ai fait des gâteaux en forme de bonhomme de neige et de sapin alors qu'il faisait 40 degrés dehors ? Et oui, parce qu'on s'est retrouvé là-bas, proche de la période de Noël. Sauf que c'est l'hémisphère sud, vous l'aurez compris. Le principe du Père Noël avec son traîneau qui balade dans la neige, c'est pas du tout leur environnement. C'est pas leur culture. Mais ils font quand même des bonhommes de neige et des petits gâteaux en sapin. En fait, on a eu la chance de visiter une école un peu spéciale qui est une école qui a pour vocation d'apporter une éducation à une partie spécifique de la population qui est la population aborigène. Là-bas, la population aborigène, c'est pas du tout la population qu'on voit le plus. C'est un peu comme les Indiens en Amérique du Nord. La plupart des temps, quand on les voit dans les grandes villes occidentalisées, c'est une frange très spécifique de cette population qui est malheureusement pleine de problèmes. Alcoolisme, drogue, c'est très compliqué pour eux. Si on veut les voir vraiment, il faut plutôt aller dans le centre du pays où ils vivent nativement, mais ils sont plus sur ces zones occidentalisées. Et l'accès à leur éducation est très compliqué. Donc, il y a quelques écoles comme ça qui sont spécialisées. Là, ça faisait internat deux jours et deux nuits pour des populations, pour des élèves aborigènes. Une rencontre passionnante avec une professeure d'anglais qui nous a accueillis pendant plus d'une heure et demie pour juste nous, pour nous expliquer quels étaient ses principes pédagogiques. On a beaucoup échangé avec elle. C'était assez passionnant la façon dont elle enseignait, mais c'était pas ça dont je voulais vous parler aujourd'hui.Là, je vais vous parler d'un moment un peu plus particulier qu'on a vécu avec eux où quand on a fini de visiter l'école, on a traversé la cour. On était les seuls blancs avec deux enfants, deux filles bien blanches qui traversent. Les enfants, ça les a forcément beaucoup intrigués. Ils sont venus nous voir. On a commencé à discuter. Et quand on leur a expliqué notre programme et notre projet, ils nous ont dit mais c'est hyper bien ce que vous faites. On aimerait bien participer avec vous, vous faire visiter notre école. Venez, on va faire un cours de cuisine. C'est-à-dire que vous avez peut-être des choses à faire dans vos journées. et les enseignants qui étaient autour nous ont dit non mais allez-y s'ils veulent vous faire faire un cours de cuisine. C'est un enseignement comme un autre qu'ils aillent vous faire faire un cours de cuisine. Donc oui, il y a une salle de cuisine dans l'école. Il y a un intervenant qui est spécifiquement dédié à cette pièce qui nous a ouvert les locaux, qui nous a ouvert les placards et qui nous a permis de faire tout ça. Et ce sont les élèves eux-mêmes qui ont pris le lead et qui nous ont présenté leur matériel, qui avaient envie de faire ces gâteaux et qui nous ont présenté la recette qu'ils avaient appris la semaine d'avant et qu'ils ont fait avec nous. Nous, ça nous a permis d'adresser plusieurs sujets. Le premier, c'est les débats structurés. En fait, on s'est rendu compte qu'entre eux, on est sur une population qui est principalement tribale. Ce ne sont pas du tout les mêmes modes de fonctionnement que chez nous. Ils sont dans un principe de collectivité, d'esprit collectif. Ils ont pour habitude de structurer leurs conversations entre eux, de s'écouter vachement, beaucoup. Et ça, c'est ressenti. La façon dont ils intervenaient avec nous, quand il y en avait un qui intervenait, les autres étaient assez à l'écoute de ce qu'ils disaient, ce qui nous fait penser à une capacité d'écoute qu'ils avaient vraiment entre eux. Et quand on a discuté de ça, ils nous ont dit que c'était ancré dans leur modèle de fonctionnement, ce principe du tribal, que chez eux, ils vivaient en tribu, qu'il y avait un chef de tribu, que la parole, elle est libre, mais qu'elle est ordonnée. Que quand il y en a un qui s'exprime, on l'écoute. Que quand il y en a un qui s'exprime, il est là aussi pour dire des choses constructives. Il n'est pas là pour s'écouter parler, peu. Après, ça reste des élèves, donc ce n'était pas toujours aussi structuré. Ça reste un peu fouillé de temps en temps, mais dans leur discours et dans la perception qu'eux, ils avaient de leur culture, on était vraiment là-dedans. Je ne sais pas s'il y en a parmi vous qui connaissent le principe du Ubuntu en Amérique du Sud, en Afrique du Sud. La culture du Ubuntu, c'est le « je suis parce que nous sommes ». C'est un peu ça, en fait. C'est « je suis un individu du collectif parce que le collectif est là, parce que le collectif existe ». Et c'était exactement ce qu'ils essayaient de nous faire comprendre dans la façon dont ils nous ont présenté leur culture et leur façon de vivre. Une rencontre captivante et surtout vraiment ouverte, bienveillante et avec un accueil assez spectaculaire pour nous qui commencions à rencontrer des écoles. Mais celle-là nous a quand même particulièrement touchés et c'est pour ça que c'était important pour moi d'en parler aujourd'hui. Tout ça, ça m'a évidemment fait penser à une chose que je connais bien dans mon métier et qu'on pratique beaucoup dans l'agilité. On va parler du collaboratif et du travail d'équipe. Je pense que l'agilité, c'est une des méthodologies qui prônent le plus le travail collaboratif. C'est un des enjeux. 1 plus 1 égale 3 en agile ou 11 si on s'appelle Jean-Claude Vendamme. Mais ça fait toujours plus que 2. Et c'est la clé du truc. C'est à plusieurs on est plus fort. Tout seul je vais plus vite, à plusieurs on va plus loin. Ça c'est un des enjeux de l'agilité et je pense que là dans cette école on a vécu un bon exemple. Comment est-ce que le collectif peut créer beaucoup de valeur ? On est à mi-voyage, on est à mi-timing, on est pas mal. Repartons en voyage. Hop ! Ok, on va repartir de cette magnifique île-continent pour un pays très intrigant pour nous, je ne vous le cache pas. Tellement loin, mais tellement, tellement loin de chez nous. Je pense que si on creuse un trou entre ici et l'autre bout de la Terre, on arrive direct là-bas. tout le monde a reconnu ? Qui est-ce qui est déjà allé en Nouvelle-Zélande ? Ok, bon en même temps, vous n'êtes pas en Australie, vous n'êtes pas allé en Nouvelle-Zélande. Je vous invite à y aller. Si le bilan carbone n'était pas si mauvais pour y aller, franchement, allez-y en bateau. mais c'est vraiment une culture extraordinaire. Là, on est plus précisément dans la ville de Kakepuku. Là-bas, la culture Maori est très ancrée dans les apprentissages. Il y a des principes pédagogiques forts où la culture Maori est intégralement prise en compte dans ça. On a visité pas mal d'écoles là-bas parce que ça nous a beaucoup intrigués. Mais je ne vais pas vous en parler de toutes, je ne vais vous en parler que d'une seule. On a été accueillis dans une famille de farmers néo-zélandais. famille de papa-maman, deux petits-enfants, famille de farmers-laitiers. On allait à la traite à 4h du mat pour aller traire les vaches. On y retournait l'après-midi pour aller la retraire une deuxième fois. C'est un monde. C'est un environnement mais l'accueil a été extraordinaire. Et l'après-midi, on avait aussi le temps pour aller faire des petites visites. Comme ça, on a visité 2-3 écoles. Et une en particulier qui est ce qu'on appelle la forest school. La fameuse forest school. On ne s'attendait pas à ça. La forest school, on l'avait déjà entendu parler, c'est très présent dans la culture finlandaise où il y a des classes, des périscolaires de classes qui existent comme ça. Là aussi, c'était ça. Ce n'est pas une classe complète. C'est plutôt une classe où les élèves pouvaient venir une journée par semaine. Elle est ouverte tous les jours mais chaque jour, ce n'est pas les mêmes élèves. Le reste du temps, ils vont dans une classe classique et une fois par semaine, ils viennent ici. On est arrivés ici, on a pris contact avec eux, ils nous ont dit pas de problème, vous venez demain matin, on vous attend à 9h avec les élèves et on vous fera passer la journée avec eux. Très bien. On arrive au bout d'un chemin dans la forêt, un petit bungalow, quelques élèves qui arrivent par-ci par-là, on fait la appel, tout le monde est là, super, on y va. On prend un petit chemin, au bout de 10 minutes, on arrive, il y a une barrière, on passe la barrière, on referme la barrière, voilà, vous êtes dans la classe. Je ne voyais pas le bout de la barrière, on est au milieu d'une énorme forêt, pour le coup, la photo est assez représentative, il n'y a pas du tout autant d'élèves. La forêt, c'était ça, c'était forêt, forêt néo-zélandaise, voilà, ce n'est pas la forêt d'arbres tout rangés, on était bien dans une forêt. Une petite rivière, et là, on commence à nous faire visiter la classe, donc on se balade dans cette forêt, il y a une petite rivière, il y a un petit pont, il y a un chemin qui se balade par là, il y en a un autre par là-bas, il y en a un autre par là-bas, il y a un pont de singe par-ci, tout ça, c'est des élèves qui ont tout fabriqué. Ok. Et après, on discute un peu avec les deux enseignants qui nous ont accueillis, et elles nous disent que le principe de l'école, c'est le suivant, c'est si un élève veut aller faire quelque chose, une activité, il y va, il n'y a pas de problème. S'il veut, il peut participer aux activités que nous, on lui propose, mais sinon, il peut aller construire une cabane toute la journée. Finalement, c'est ce qu'on appelle le troisième apprenant, c'est qu'il y a le professeur qui enseigne, il y a l'élève qui apprend et il y a l'environnement dans lequel on est qui apporte de la connaissance. Construire une cabane toute la journée, vous allez acquérir des compétences. Clouer des planches, comment est-ce qu'on les cloue et ainsi de suite. Ah oui, parce que c'est ça qu'il faut que je vous dise, c'est quand on est arrivé là-bas, il y avait une petite armoire, ils ont ouvert la petite armoire, les élèves, ils arrivent, ils se servent, dedans il y a des clous, des marteaux, des scies, et ils se baladent avec ça dans la forêt. Autant vous dire que je ne suis pas sûr que chez nous on introduise une scie dans une classe sans quelques normes de sécurité. Là-bas, c'est comme ça. Peut-être que c'est la Nouvelle-Zélande et que c'est une culture de farmers et ainsi de suite. Mais voilà, c'est comme ça que ça se passe. Les élèves, il n'y a pas de problème, ils se baladent avec tout ça, ils tapent, ils cassent des bûches, ils font du feu, eux-mêmes, avec une pierre à feu et ainsi de suite. Evidemment, ils avaient des briquets, ce n'est pas le sujet, mais l'idée, c'est de savoir faire du feu. Donc, première chose qu'on a fait le matin, on a mangé des pancakes qu'on a cuisinés sur une pierre avec un feu qu'ils ont allumé eux-mêmes. L'après-midi, on a fait cours de vannerie. Ils ont pris des grandes feuilles, les feuilles typiques qu'on trouve là-bas, ils les ont découpées et ils ont fait des éventails, des paniers, c'était ça l'activité de la journée. Il y en a qui, il y a un élève, il a passé sa journée à côté du feu. À faire du feu. Ok, pas de problème, il a bien appris à faire du feu. Mais c'était ça qu'il voulait faire. Je suis allé discuter un petit peu avec lui et il me dit « Moi, j'ai envie de faire ça aujourd'hui, c'est ça que j'ai envie de faire. » Ok, très bien. Pendant ce temps-là, tout d'un coup, il y a un arbre qui tombe. Il y en a un, il avait coupé un arbre. Bon, alors là, je ne vous cache pas qu'il y a quand même une enseignante qui allait l'heure et qui j'ai affaire à temps parce que tu ne peux pas couper tous les arbres de la forêt. Pourquoi tu as coupé cet arbre-là ? Est-ce que tu penses que c'était le bon arbre à couper ? Est-ce qu'il était mort ? Est-ce que ça a légitimé le fait de le couper ? Après, aller discuter avec lui. Bon, l'arbre, en attendant, il était tombé. Heureusement, il n'y avait personne en dessous. Ce n'est pas un gros arbre, mais quand même, il avait coupé un arbre. Et c'était ça leur principe. Donc, nous, on était hyper curieux. On fait « C'est super, mais là, en gros, c'est un camp de vacances. » Elle fait « Ah non, non, pas du tout. Ils apprennent beaucoup de choses. Ils apprennent l'environnement dans lequel ils sont, mais ils apprennent aussi plein d'autres choses. Si on veut faire des maths, on prend des feuilles vertes, on prend des feuilles marrons, on fait des petits tas. Il y a combien de feuilles vertes là ? Il y a combien de feuilles marrons ici ? Ok, si on fait trois petits tas de cinq petites feuilles vertes et trois petits tas de cinq petites feuilles marrons, il y a combien de petits tas ? Et bien, en fait, on fait de la multiplication et des additions. Si on veut, on peut apprendre à danser, à chanter. C'est de la musique, c'est de la danse, autour du feu, il n'y a pas de problème. On peut créer beaucoup d'apprentissages. On veut écrire ? On écrit dans le sable. On écrit par terre. On peut s'entraîner à faire plein de choses. Ok, ce n'est pas le cœur de leurs apprentissages. Évidemment, on n'est pas dans la conception que nous, on a du « On fait du français, on fait des maths. » C'est les deux matières importantes qu'il faut apprendre. Ce n'est pas leur concept là. On est d'accord. C'est une école, une journée par semaine. Le but, c'est plutôt d'apprendre à vivre dans un environnement dans lequel ils vivent au quotidien. Et ils vivent pleinement. Donc ça, je ne vous cache pas que ça nous a posé beaucoup de réflexions. Le premier, c'est l'innovation pédagogique. Comme je vous le disais, si on veut apprendre des choses à ses élèves, il va falloir se poser quelques questions sur comment leur enseigner. Ça ne va pas être « Allez, vous prenez tous un cahier, une feuille et un papier. » Ce n'est pas le concept. Il n'y a pas de feuille, il n'y a pas de papier. Les seules feuilles qu'il y a, ce sont les feuilles des arbres. Il va falloir faire preuve d'un peu d'imagination pour aller leur apprendre les choses différemment. Donc, c'est tout le temps comme ça. Qu'est-ce qu'on a à notre disposition pour leur faire apprendre ce qu'on a envie de leur faire apprendre ? Mais bon, finalement, je pense qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de profs dans notre pays qui se posent aussi ces questions-là. De l'innovation pédagogique, tout le monde cherche un peu à en faire, heureusement. Beaucoup d'autonomisation, vous l'avez compris. Comme on l'a vu dans plein d'autres classes, le concept du tout le monde bien rangé comme ça, avec le prof qui est sur l'estrade et qui parle, ce n'est pas du tout comme ça partout. Oui, c'est majoritairement comme ça, je ne vous le cache pas, mais ce n'est pas du tout comme ça partout. La grosse autonomisation, je vous dis, il y a des élèves, on ne les a même pas vus de la journée. Ils sont allés se balader et faire des trucs dans les arbres toute la journée. Il y en a qui étaient pieds nus, il y en a qui étaient en bottes, il y en a qui étaient en t-shirt, d'autres en pull, d'autres en manteau. C'était comme ils veulent. Beaucoup d'autonomisation qu'on a retrouvés dans d'autres modèles, pas qu'en Forest School. Forcément, on va parler aussi d'approche holistique. Le principe de l'approche holistique, c'est de se dire justement, il n'y a pas que l'enseignant qui déverse un savoir, l'élève qui reçoit ce savoir, il y a tout un environnement dans lequel se déroule ce savoir, le troisième apprenant, qui fait partie de l'apprentissage de comment est-ce qu'on enseigne, de qu'est-ce qu'on enseigne. Il y a aussi ça. Une notion qu'on a tendance un peu à oublier. Moi, j'avais tendance un peu à oublier quand j'imaginais les principes éducatifs. Ça a résonné en moi, cœur d'agiliste, comme une réponse au changement et le pas de côté. Ce fameux, en agilité, on fait les choses un peu différemment, on va chercher les choses autrement, on va chercher autre chose. Là, c'est le parfait exemple. On va faire de l'éducation, on va faire de l'apprentissage, mais on ne va pas le faire dans le cadre classique qu'on connaît et de la façon classique qu'on sait faire. On va chercher à faire les choses autrement. Pas pour le plaisir de les faire autrement, mais pour répondre à d'autres choses, pour voir si ça apporte un autre savoir, si ça apporte d'autres compétences, si ça apporte d'autres connaissances. Ce n'est pas le principe de faire une forest school pour faire une forest school. C'est parce que peut-être que ça apporte autre chose. Des forest schools, il y en a chez nous, il y en a en France, il y en a en Suisse, de celles que je connais vraiment, où pour le coup, il y en a, c'est des full classes. Toute la journée, ça se passe dans une forêt. Il y a quelques murs en bois avec deux, trois affichages parce que de temps en temps, c'est sympa d'afficher des compétences pour que les élèves puissent s'y référer, ainsi de suite. Ce n'est pas tout à fait celle que je vous ai présentée là, mais ça existe aussi chez nous. Cette culture du faisant ce pas de côté, il existe aussi de façon beaucoup plus proche. On a parlé un peu de la forest school. On va repartir en voyage. changement d'ambiance parce qu'il y a aussi changement de continent. On va traverser ce bel océan. Allez de l'autre côté, nouveau continent. Nous voilà. Dans quel pays ? Pas loin. Comment ? Non. Là, on est... Je triche parce que j'ai pris le truc le plus au centre de tout. On est à Tilcara en Argentine. Tilcara, c'est nord-ouest de l'Argentine. L'Argentine, c'est le deuxième plus grand pays de l'Amérique du Sud. Ça va de Ushuaïa, tout en bas, où on se l'écaille, à ici, Tilcara, où il fait carrément beaucoup plus chaud. Là, on est à la frontière entre la Bolivie, le Chili et le Paraguay. Pas très loin. Pas tout à fait, mais surtout le Chili et le Pérou et la Bolivie. On est au fin fond de l'Argentine. C'est pas tout à fait la Pampa du Sud, mais c'est quand même pas non plus la grande ville de Buenos Aires. On est dans une partie de l'Argentine qui est très pauvre, très désertique, plutôt rurale. Il faut que je vous parle d'une chose avant. Qu'est-ce que c'est que ça ? À part un pourcentage ? Au pif. Pas loin. C'est la quantité d'enfants qui travaillent. 10% de 5 à 12 ans. C'est une réalité en fait dans ce pays. L'Argentine, c'est un pays très très pauvre cause d'un paquet d'inflation qui a dévalorisé sa monnaie d'année en année. Aujourd'hui, je ne sais pas si vous avez suivi et qu'on peut ressentir là-bas particulièrement quand on sort des grandes villes. Et quand on est comme ça au fin fond de la Pampa argentine, on s'en rend compte. et pour ça, on a pu visiter une école bien particulière. Je vais faire le lien, vous n'en faites pas. Une école qui était strictement coupée en deux. Alors, pas physiquement comme sur l'image, ça c'était pour le représenter, mais qui était coupée en deux parce que le matin, il y avait une école. On a pu assister à une école, une directrice qui nous a accueillis, très charmante, qui nous a fait visiter toute son école. On a rencontré des élèves, on a visité des classes. Et elle nous dit, par contre, maintenant, c'est la fin de la matinée, moi j'ai fini mon travail. Cet après-midi, il y a un autre directeur qui va venir et il y a d'autres élèves qui viennent dans les mêmes locaux. Mais ce n'est pas la même école. Mais alors, pourquoi ? Ce n'est pas les mêmes savoirs, pas les mêmes... Non, non, c'est juste que ce ne sont pas les mêmes enseignants, ce n'est pas le même groupe scolaire, pas les mêmes élèves, pas le même directrice, ou directeur, là c'est une directrice. On coupe complètement l'apprentissage. Mais alors, pourquoi ? Tout simplement parce que le matin, il y a des élèves qui sont au champ avec leurs parents et l'après-midi, ils viennent à l'école. Ou sinon, le matin, ils sont à l'école avec nous et l'après-midi, ils vont filer un coup de main sur le marché. Mais si on ne fait pas ça, on n'a pas d'élèves. On n'a pas d'école, en fait. Donc, il y a un moment où qu'est-ce qu'on fait ? On fait une école pour plaisir de faire une école ou on crée une école qui permet d'apporter un minimum aux élèves et à savoir qu'ils soient un peu chez nous de temps en temps. On n'est peut-être pas tout à fait prêts à cette conception-là. Ce n'est pas forcément quelque chose de présent dans toute l'Argentine, mais il se trouve que l'école qu'on a visitée, c'était comme ça. Je trouvais ça assez spectaculaire, c'est pour ça que je voulais en parler aujourd'hui. Est-ce qu'ils auraient pu garder les profs, la direction ? Moi, comme ça, de mon point de vue, j'aurais dit oui, mais eux, non. Ils ont touché ces deux écoles. Au début de l'année, les élèves choisissent s'ils veulent venir le matin ou l'après-midi. La seule contrainte, c'est qu'à partir du moment où ils ont choisi, ils ne peuvent plus changer parce qu'ils ne vont pas refaire les groupes-classes tout le temps. Donc, ils ont dit, vous pouvez choisir s'ils sont ou le matin ou l'après-midi. Spectaculaire. Ça, ça nous a permis de discuter de l'engagement des apprenants dans un système d'apprentissage. À quel point est-ce que créer un système d'éducation où on a des méthodes pédagogiques très intéressantes, très interactives, c'est super, mais s'il n'y a pas d'élèves, ça ne sert pas à grand-chose. Et ça, c'était le bon exemple. Il y a aussi le principe que ce qui était important pour la directrice avec laquelle on a discuté, c'est l'enjeu d'aller chercher le bien-être de ses élèves. S'ils viennent à l'école, ce n'est pas une corvée parce que le reste du temps, ils sont de la main-d'oeuvre gratuite pour leurs parents. Donc, c'est bien vu. Il faut qu'ils y viennent parce qu'ils y trouvent aussi quelque chose. Parce qu'il y a un moment où sinon, il vaut mieux aller travailler et gagner quelques dollars que de venir à l'école et d'investir sur un avenir qui, pour eux, n'est pas vraiment très certain. C'est un choix qu'il faut faire, qu'on a retrouvé dans pas mal d'autres pays. Je ne vous le cache pas, mais là, c'était l'occasion d'en parler. Il y a aussi cette culture du les élèves. Quand ils viennent à l'école, il faut qu'ils y trouvent un certain bien-être, une certaine satisfaction. Je ne dis pas qu'il faut faire tout et n'importe quoi pour les rendre heureux. Ce n'est pas le sujet, mais on va retrouver ce qu'on connaît dans nos environnements en entreprise. Faire travailler les gens, c'est une chose. Les rendre heureux, c'est autre chose, mais essayer de trouver un juste milieu, c'est pas mal. Faire en sorte que le travail ne soit pas un enfer et je pense que c'est un enjeu important. Là, c'était un peu aussi un enjeu de cette école. Cette école, elle m'a fait penser à quelque chose. L'approche centré utilisateur, évidemment, en agilité, c'est quand même compliqué de ne pas en parler. Clairement, si on fait une application que personne n'utilise, autant ne pas la faire. Là, c'est pareil. Si on fait une école dans laquelle il n'y a personne, autant ne pas faire d'école. Donc, ils se sont posés des questions. Qu'est-ce qu'on peut faire pour faire en sorte que dans notre petite ville qui n'est quand même pas bien grande, il y ait quand même des élèves qui viennent en cours mais qu'en même temps, ils puissent aussi aider leurs parents parce que sinon, ces parents, de toute façon, ne pourraient pas subvenir aux besoins de l'élève. C'est un cercle. Il faut qu'on se pose des questions. Et pour ça, on va revoir la façon dont on fait l'école. Passionnant comme échange. Vraiment en totale rupture par rapport à ce qu'on avait pu voir à côté. Mais notre voyage se poursuit quand même. On continue en Amérique du Sud. Reprenons un peu de hauteur. Vous voyez, Ticara, ce n'est pas bien grand. On passe au-dessus du désert du Salar, du Pérou. On arrive dans un nouveau pays qui n'est pas si fréquenté que ça, bizarrement, en Amérique du Sud. Vous savez où on est ? En Équateur. Exactement. On est en Équateur à Quito. Capitole de l'Équateur. Quito, une expérience extraordinaire. On a eu la chance, avant d'arriver à Quito, on est arrivé par la Terre en Équateur. On est arrivé dans une petite ville. Le nom m'a échappé. Bref, une petite ville au bord de la plage. Ça va me revenir. On se baladait sur la plage. Tout d'un coup, il y a une jeune femme qui vient nous voir et qui parle aux filles et qui lui dit « Est-ce que vous voulez venir avec mon enfant jouer, enterrer un poisson qui a été mort ? » Bref. Les filles, elles ont le même âge. Elles discutent. C'est l'occasion de faire des connaissances. On a beaucoup discuté avec beaucoup de gens au DT pendant le voyage. C'est un peu l'intérêt. Et on commence à discuter avec les parents. Qu'est-ce que vous faites ? On leur explique. On fait le voyage. On va visiter des écoles. C'est passionnant comme sujet. C'est vraiment super. Est-ce que vous êtes déjà allé à Quito ? Non, pas encore. On y va. Ça sera la semaine prochaine. Nous, on habite Quito. Venez chez nous. Ils nous ont hébergés pendant une semaine. Grosse leçon de générosité. Je ne vous cache pas que je me suis posé la question est-ce que moi, je rencontre une personne dans la rue, je discute avec une famille même, admettons. Je discute avec eux pendant une heure. Est-ce que je les invite à dormir chez moi pendant une semaine ? Pas simple. Je vous laisse vous poser la question à vous-même. En tout cas, là, on a été accueillis comme des rois. Extraordinaire. Ça a été un échange et une remise en question de nos propres valeurs. Une des meilleures expériences de ce voyage. Donc, on est accueillis chez eux. Ils ont un enfant, Alessandro, qui a exactement le même âge que ma autre petite. Ils nous disent qu'il faut absolument que vous visitiez son école. Elle est hyper bien, très moderne. On est dans une école relativement aisée de Quito, mais en tout cas pas publique. On a visité aussi une école publique là-bas, mais c'était autre chose. Là, je vous parlais de celle d'Alessandro. Et on arrive dans une classe où l'enseignante leur faisait faire une restitution par exposé. Donc, chaque élève devait passer en exposé. On a pu assister à ça. Donc, on a visité cette classe et on a pu assister à une série d'exposés. Le thème des exposés, c'était le diagramme de Venn. Qui sait ce que c'est qu'un diagramme de Venn ? Personne, personne. Ah, merci, une personne. Diagramme de Venn, grosso modo, c'est ça. Ce n'en est qu'un exemple, mais le principe d'un diagramme de Venn, c'est ça. C'est de mélanger des cercles pour montrer les choses qui sont en commun, les choses qui sont exclues. C'est l'inclusion et l'exclusion de façon graphique. Diagramme de Venn. Comme ça, au moins, vous aurez appris un truc dans ma conférence. C'est déjà pas mal. Donc, ils font des exposés là-dessus et les élèves passent un par un. Ils expliquent. Alors, il y en a qui ont choisi le foot et l'anglais. L'autre, il a choisi la biologie et la physique. Chacun choisissait son sujet, mais ils avaient tous un diagramme de Venn comme ça, deux cercles, trois cercles, ça dépendait de ce qu'ils voulaient illustrer. Et à chaque fois, elle les laissait passer et dès qu'ils avaient fini de passer, elle leur faisait tout de suite un feedback. Vous avez compris, c'est le seul mot qui est correctement écrit par l'intelligence artificielle là-haut. C'est le principe de faire des feedbacks. Systématiquement, qu'est-ce que tu as pensé de t'en exposer ? Comment est-ce que tu t'es senti ? Moi, j'ai trouvé ça, j'ai vu ça, j'ai entendu ça. Tu devrais pouvoir, tu devrais peut-être aller regarder tel sujet. Tu devrais peut-être approfondir telle question. Et systématiquement, à chaud, dès qu'ils avaient fini leur exposé, elle leur faisait systématiquement, individuellement, un feedback auquel chacun pouvait participer. C'est quelque chose qu'on a beaucoup discuté avec elle par la suite. Elle nous a expliqué que pour elle, c'était fondamental qu'il y ait ce feedback-là, que c'était là-dedans que résidait son apprentissage. C'est à chaque enfant, il faut que je lui donne un retour sur les apprentissages qu'il m'a présenté. Ce n'est pas juste je lui déverse du savoir, c'est aussi que je lui donne un retour sur comment est-ce que lui il m'a présenté. qu'est-ce que lui il a fait et comment est-ce que je pense de mon point de vue qu'il pourrait progresser ou approfondir. Donc, pour elle, l'enjeu de ce feedback, c'était d'abord et avant tout la confiance en soi de l'élève. C'était être capable de lui dire que ce qu'il a fait, il y avait des choses bien, il y avait des choses moins bien. Ça ne veut pas dire qu'elle lui disait que c'était super, ce n'est pas du tout le sujet. mais dans chaque exercice, forcément, l'élève, il a fait l'effort de le faire, il est venu, il a travaillé son support, il y a déjà forcément quelque chose à valoriser. Et après, c'est aussi l'occasion de travailler quelque chose d'un peu plus valorisé et motivé, les élèves, d'aller travailler aussi le... guider les apprentissages, c'est-à-dire quelque chose de plus spécifique pour chaque élève. au regard de ce que tu m'as présenté, des savoirs que tu m'as montrés et des compétences dont tu as fait preuve, voilà comment, voilà vers quoi tu peux aller, voilà ce que tu peux améliorer et ainsi de suite. Donc, quelque chose de pédagogie très orientée, un peu différenciée comme tout à l'heure, très orientée autour de chaque élève et la capacité à lui permettre de s'améliorer par le biais de ce feedback qui est quelque chose de très important en agilité. Je ne suis pas le seul à le dire parce qu'il y a Bill Gates aussi qui le dit. On a dit qu'il fallait toujours mettre une citation dans une conf donc j'ai mis une citation. J'ai trouvé celle-là. Écoutez, c'était celle-là ou Elon Musk, j'ai préféré celle-là. Bref, je ne rentrerai pas dans le sujet, c'était pour la petite blague. Allez, continuons. Le feedback, évidemment, le feedback continu, c'est la clé du modèle de l'agilité. Ok, c'est sympa de faire des trucs mais finalement, comment est-ce que je perçois les choses ? Je construis quelque chose, il faut que j'aille expérimenter auprès des utilisateurs pour savoir si ça leur plaît. j'ai fait quelque chose, est-ce que je l'ai testé ? Est-ce que je suis allé me confronter au regard des autres ? Est-ce que les autres ont su me donner leur regard quand je suis allé leur poser la question ? C'est quelque chose qui dépend vraiment des cultures. Donner du feedback ou recevoir du feedback, ce n'est pas forcément toujours très simple. Je connais quelqu'un qui me disait un jour dans une conf agile, le feedback, c'est un peu comme le pull de la grand-mère. Ce n'est pas toujours très beau, ça gratte, c'est difficile à porter mais la seule chose à dire, c'est merci. C'est un peu le principe. Un feedback, c'est un feedback. A partir du moment où on vous donne des feedbacks, il n'y a qu'une seule chose à dire, c'est merci. Commençons par là, prenons-le, prenons-le. Pas forcément toujours facile mais au moins, ça a le bon goût d'exister. C'était le petit côté moralisateur mais je vais passer à autre chose. Ce voyage, il continue. En fait, ce voyage, on va quitter Quito. Quitter Quito. On va prendre de la hauteur. On traverse encore des océans. Beaucoup d'océans. L'Espagne. Et oui, il est temps de revenir à la maison parce que tous les bons voyages ont une fin. J'ai rencontré des gens qui sont partis qui ne sont pas encore revenus mais un jour, ils finiront un truc. Et quand on a fini un voyage, il est temps de vider son sac. Au moins, moi je pensais que c'était important de sortir de cette conflit et de vous donner un peu un mini résumé de ce qu'on a vu ou des grands enjeux. s'il y a quelque chose à retenir de mon point de vue, c'est d'abord cette fameuse question du rôle d'enseignant qu'on a dans notre modèle éducatif. Enseigner, c'est une chose. Il y en a qui vont dire que c'est une vocation. D'autres, c'est parce qu'il y a plein de vacances donc je suis devenu prof. Chacun sait raison. Ce n'est pas le sujet. Mais en tout cas, la posture qu'il a et la façon dont on enseigne, il y a des choses à faire. Il y a des questions à se poser. Il y a des enjeux à aller chercher. Est-ce que l'enseignant, c'est un peu comme je suis en train de vous faire, c'est un grand cours théorique et les autres, ils sont là pour entendre et c'est tout ? Ou est-ce qu'on est dans des modèles beaucoup plus d'échange ? Ou est-ce qu'on est dans des modèles plutôt de co-guider où c'est les apprenants qui se débrouillent et l'enseignant il est plutôt là pour checker les savoirs juste pour donner des feedbacks ? Ou est-ce qu'on n'a même pas besoin des enseignants ? Demain, avec les modèles d'intelligence artificielle, il y a beaucoup de questions qui vont se poser. Je n'ai pas la réponse à ça. Attention, je ne suis pas là pour donner des leçons à personne. J'ai vu plein de choses. Chez nous, il y a plein d'enseignants qui se posent ces questions-là. Il y a plein de gens qui se posent vraiment la question de comment est-ce qu'ils enseignent aujourd'hui chez nous et qui font des choses super. Ce n'est pas parce que je suis à l'autre bout du monde qu'il faut faire les trucs qu'à l'autre bout du monde. Il faudrait aussi qu'on parle de ce qu'il y a chez nous mais ce n'est pas le sujet de cette con. Il y a aussi forcément la place de l'élève. On l'a dit, l'élève, c'est juste là pour recevoir ou il est aussi là pour être acteur de son enseignement, de choisir ses apprentissages, d'aller toute la journée faire du feu ou faire autre chose parce que c'est ça qu'il a envie d'apprendre aujourd'hui. Filez un cahier de livre de maths à un enfant et s'il a envie d'en faire toute la journée, qu'il en fasse toute la journée. Il n'est pas obligé toutes les heures de changer d'activité. Pas forcément. Il y a aussi forcément la collaboration comme vecteur de savoir. Aujourd'hui, on a ancré chez nous des principes qui sont historiquement très individualisants. On va de plus en plus vers le mode projet, vers du collaboratif, heureusement, des choses comme ça. Mais historiquement, on est sur la note individuelle, le challenge. Moi, j'ai la meilleure note par rapport aux autres, par rapport au groupe. Est-ce qu'il n'y a pas d'autre façon d'aller chercher de la valorisation de la compétence ? Et le dernier qui me tient à cœur, c'est le rôle de l'erreur. à quel point est-ce qu'un enfant qui a une mauvaise note, c'est un problème ? Si dans cette mauvaise note, ça lui permet de se rendre compte qu'il n'avait pas du tout compris le concept du cours et qu'il est temps qu'il ait posé des questions pour savoir un peu plus de quoi est-ce qu'il faut, de quoi est-ce que ça parle et comment est-ce qu'il peut aller apprendre ces compétences-là, so what ? Très bien. Vas-y. Ce n'est pas le problème d'avoir la mauvaise note, c'est le problème de juste s'arrêter à cette mauvaise note et pas de se poser la question à ce que ça veut dire maintenant cette mauvaise note vis-à-vis de mes apprentissages. Et ça, la vraie conclusion pour moi de cette partie-là, c'est la valorisation de l'apprentissage et de la curiosité. Pour moi, c'est la clé de tout ce que j'ai vu dans ces différentes écoles. C'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Je voulais parler de ça. C'est à quel point est-ce que dans nos modèles, on est capable de valoriser l'apprentissage. On parle d'amélioration continue, de feedback, de remise en question, d'aller chercher des besoins utilisateurs. Mais tout ça, c'est pour quoi ? C'est pour apprendre des nouvelles choses. Le monde dans lequel on vit, il change tout le temps. Il ne fait que ça. Le problème, c'est de croire qu'on va se trouver dans un monde qui est figé et ça y est, il arrête d'évoluer. En fait, ce n'est pas du tout ça. C'est ce qu'on disait tout à l'heure sur la flexibilité et l'incertitude du monde dans lequel on vit. La question, c'est qu'est-ce qu'on va apprendre de plus demain pour être capable de fonctionner dans ce monde incertain dans lequel on est en train d'évoluer. C'est ça le vrai enjeu. Et pour conclure à ça, moi je pense qu'on est capable de créer un environnement dans lequel tout apprentissage va devenir la clé de notre vie de demain. Un environnement qui soit dynamique, adaptable et centré sur les utilisateurs. Ou une leçon, c'est un voyage. Une erreur, c'est l'occasion d'apprendre quelque chose. et une réussite, c'est l'amélioration de nous-mêmes. Ou l'apprentissage et la curiosité deviendraient le moteur de l'innovation et de l'expérimentation. Comment est-ce qu'on va pouvoir remettre demain en question nos façons de travailler et d'apprendre pour vivre dans un monde meilleur ? Merci à vous.
PA25 | 08 - Apprendre Sans Frontières : Un voyage entre Éducation et Agilité
Retranscription