Alors, mesdames et messieurs, veuillez accueillir nos candidates du jour. Elles sont motivées, elles ont révisé, elles sont prêtes à décrocher le million ou du moins à nous convaincre que les « et » sont la clé à l'atténuation et l'adaptation au changement climatique. J'invite Samantha Deffé et Candice Claire, Mariana Da Silva-Morira et Hélène Amourieux du Master des DSC à nous rejoindre. Alors prenez une grande inspiration et surtout pas de panique, il reste toujours le joker du public. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans « Qui veut gagner des millions ? », le jeu où les connaissances sur l'environnement, la biodiversité et le rôle des bocagères sont mis à l'honneur. Aujourd'hui, trois candidates vont s'affronter pour prouver qu'elles sont les meilleures défenseuses du bocage français. Alors, qui sera sacrée championne des haies aujourd'hui ? C'est ce que nous allons découvrir. Chaque bonne réponse rapporte des points et la candidate ayant le plus de points au jeu rapporte le titre. Merci à toutes les trois pour votre participation et c'est parti. Alors, pour cette première manche, je vais poser des questions en rafale. Soyez rapides, appuyez sur le buzzer et donnez la bonne réponse pour marquer des points. Dix questions et un point par bonne réponse. Vous êtes parti ? Vous êtes prêtes ? Oui. Alors, première question. Combien de kilomètres... Pardon, j'ai appuyé trop vite. C'est le stress. Je fais en avance, Hélène. Combien de kilomètres linéaires de bocagères trouve-t-on en France ? Oui, Hélène, on vous écoute. On trouve 750 000 kilomètres de linéaires en France. Bien joué, merci. Deuxième question. Quel rôle jouent les ébocagères ? Oui, Candice, vous avez la main. Pour le changement climatique, les ébocagères, par exemple, elles peuvent aider à réguler la température avec leur effet brise-vent. Elles peuvent aussi limiter les sécheresses et les inondations. Et aussi, elles peuvent vraiment aider à lutter contre les gaz à effet de serre en capturant le carbone qui est dans l'air. D'accord, c'est une bonne réponse. Troisième question. En quelle année la loi sur la biodiversité a-t-elle renforcé la protection des haies en France ? Oui, Mariana. En 2016. Bien. Quatrième question. Quel pourcentage des haies françaises a disparu depuis les années 1950 ? Candice. Depuis les années 1950, il est estimé que 70% des haies ont disparu en France. Bien joué. Cinquième question. Citez les cinq régions où l'on retrouve le plus de haies bocagères. Oui, Mariana, c'est à vous. En Normandie, en Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val-Loire et Bourgogne-Franche-Comté, la Normandie est en la troisième région de France métropolitaine ayant la plus forte densité de haies. Bien joué. Merci. Sixième question. Quel a été le point de départ de l'arrachage des haies ? Oui, Hélène, on vous écoute. Il me semble que ça a commencé dans les années 1950 avec le remembrement et même peut-être avant, au début du XXe siècle, quand la mécanisation progressive de l'agriculture poussait les agriculteurs à vouloir des percelles plus grandes et plus accessibles. Intéressant. Septième question. Quel est l'un des objectifs du pacte en faveur de la haie instauré en septembre 2023 par Marc Fénaud ? Oui, Candice, on vous écoute. Un de ses objectifs, c'est d'atteindre 80 000 kilomètres de haies d'ici 2030. Bien joué. Huitième question. Quelles espèces d'arbres retrouve-t-on fréquemment dans les ébocagères en Normandie ? Allez-y, Hélène, on vous écoute. On retrouve du frêne, de l'aubépine, du noisetier et du chêne. Bien joué. Neuvième question. Combien de temps une ébocagère peut-elle vivre si elle est bien entretenue ? Allez-y, Mariana. Si elle est bien entretenue, elle peut vivre plusieurs siècles. Merci à toutes les trois pour la rapidité, la furtivité et la clarté de vos réponses. Je vois que nous avons affaire à de vrais experts d'environnement. Allons voir ce que cela donne avec le reste des questions. Nous entrons maintenant dans la seconde manche, notre séquence vraie ou faux. Mais avant tout, nous pouvons applaudir Candice qui est en tête. Alors, nous entrons à présent dans la seconde manche. Êtes-vous prête ? Oui. Première question. Une haie bocagère composée d'espèces variées capte plus de CO2 qu'une haie monoculture. Ah, Hélène, on vous écoute. Oui, c'est vrai. Une étude de l'INRA a révélé que des haies plus anciennes et plus diversifiées pouvaient capter plus de carbone, entre 1,2 et 4,2 tonnes de carbone, il me semble, pour 100 mètres de linéaire, tandis que des haies plus jeunes et moins diversifiées ne peuvent en contenir qu'entre 0,8 et 2,2 tonnes. Bien joué, Hélène. C'est une bonne réponse. Deuxième question. Les haies fourragères permettent aux agriculteurs de réduire leur dépendance à l'importation de soja pour nourrir leur bétail. Oui, Candice, vous avez la main. C'est vrai. En effet, les haies fourragères permettent d'offrir une source locale et durable de nourriture pour le bétail, ce qui permet de réduire la dépendance au soja importé, par exemple, qui contribue beaucoup aux émissions de gaz à effet de serre. Donc, ça permet de lutter contre le réchauffement climatique. Et c'est correct, Candice. Merci beaucoup. Troisième question. Les haies bocagères contribuent à la régulation thermique locale. Oui, Mariana, on vous écoute. Alors, c'est vrai. Les haies bocagères régulent la température jusqu'à moins de 3 degrés en été grâce à l'ombre et à l'épreuve pour transpiration et plus de degrés en hiver en coupant le vent réduisant ainsi le stress climatique des cultures et animaux. Très intéressant. Merci. Quatrième question. Les haies bocagères sont uniquement utiles à la biodiversité locale et n'ont pas d'impact sur les pratiques agricoles. Hélène, allez-y. C'est vrai. Les haies bocagères ont un impact sur la biodiversité, mais pas vraiment sur les pratiques agricoles. Et non, c'est faux. Vous êtes trompée. En plus de favoriser la biodiversité, les haies améliorent la fertilité des sols, réduisent l'érosion et protègent les cultures des intempéries, ce qui rend les pratiques agricoles plus durables et leur permet de faire face aux changements climatiques. Le saviez-vous ? Oui. Cinquième question. Les haies bocagères jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité. Allez-y, Mariana. Alors c'est vrai, les haies bocagères soutiennent la biodiversité, par exemple en abritant des espèces variées de faune et de fleurs, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique et à la résilience des écosystèmes. C'est une bonne réponse. Merci. Sixième question. La disparition des haies n'a aucun impact sur les risques de sécheresse en milieu agricole. Quand on le dit, on vous écoute. C'est faux, c'est faux. En effet, les haies permettent de lutter contre la sécheresse en retenant l'eau dans les sols, en limitant l'évaporation. Et on peut estimer un taux d'évaporation de 20 à 30% qui est diminué grâce aux haies. Eh bien, vous aviez raison. Bravo. Septième question. Peut-on planter tout type d'essence d'arbres fruitiers ici en Normandie ? Mariana, on vous écoute. C'est vrai, oui, tout à fait. On peut très bien planter du châtaigny comme du palmier ou encore des ananas. Non, c'est faux. La présence d'espèces exotiques peut être néfaste aux espèces locales. Elles peuvent leur transmettre des maladies, par exemple. Bien au contraire, l'importation d'espèces exotiques modifie complètement les écosystèmes. Cela va à contresens de l'effort fourni pour lutter contre les effets du changement climatique. Ce n'était pas la bonne réponse. Dernière question. Êtes-vous prête ? En France, chaque hectare de haies bocagères peut capter autant de carbone qu'un hectare de forêt. Hélène, vous avez la main, on vous écoute. Merci. C'est vrai. Il me semble que les haies peuvent capter autant, voire plus de carbone qu'une forêt si elles sont bien entretenues, et notamment aussi grâce à la diversité de ces essences. Je crois bien que les haies peuvent contenir jusqu'à 100 tonnes de carbone pour 1 km de linéaire. Merci. C'est une bonne réponse, Hélène. Merci à toutes les trois pour ces réponses plus que complètes. Vous pouvez vous applaudir et on peut les applaudir. Mais voilà, nous avons notre grande championne des haies. Et oui, félicitations à Candice, qui repart avec le trophée du bocage et un week-end immersif en Normandie à la découverte des haies et de leur bienfait. Je suis sûre que vous en rêviez. Je suis ravie. Merci. Ça ne donne pas envie à quelqu'un dans le public, non ? Ah, j'étais sûre. Mais avant de clôturer l'émission, si vous voulez gagner 5000 euros par tirage au sort chaque téléspectateur, veuillez répondre à la question suivante. Êtes-vous prêts ? Ok, merci. Les bocagères sont-elles des barrières naturelles qui préservent à la fois le sol, la faune et le climat ? Pour ceux qui pensent que la réponse est oui, veuillez lever la main. Et ceux qui pensent que non, merci Bélissa. Eh bien, la réponse est oui, effectivement, les bocagères sont des barrières naturelles qui préservent ces trois différents éléments. Bravo. Merci à tous d'avoir joué avec nous et à très bientôt pour un nouveau numéro de Qui veut gagner des millions. Protégez-vous et ne les taillez pas trop et à bientôt. Merci. Merci aux étudiants du Master des DSC pour leur présentation. Nous allons maintenant passer à la suite avec un témoignage sur la haie comme solution d'adaptation fondée sur la nature. J'appelle pour cela Laurie Nansard à nous rejoindre, qui est technicienne bocage et chargée de l'animation du projet Life Artisan. Bonjour Madame Nansard. La présentation durera 15 minutes et il y aura aussi 5 minutes de questions. Je vous laisse vous installer, Madame Nansard. Bonjour à tous. Moi, je suis Laurie Nansard. Je suis technicienne bocage et chargée de l'animation du projet Life Artisan à la communauté de commune Saint-Gaël-Suisse-Normande. Au niveau du territoire sur lequel j'interviens, la communauté de commune Saint-Gaël-Suisse-Normande, pour ceux qui ne connaissent pas, le siège est à Thurie-Arcourt, on est au sud de Caen. La Comcom a 41 communes dont 29 de moins de 500 habitants, donc on est sur un territoire qui est très rural. On compte 24 000 habitants pour une superficie de 380 km² et donc 60,2 habitants au km². Au niveau du territoire de la communauté de commune, elle va être séparée en deux territoires assez distincts. On va avoir vraiment à l'ouest du territoire un relief accidenté et un sol pauvre, qui est composé de la vallée de l'Orne. Sur cette partie du territoire, on va avoir une activité d'élevage qui est assez maintenue et donc un maillage bocager qui est resté très présent et donc qui est indispensable au bon fonctionnement de ce système agricole. Et la biodiversité est aussi importante et du coup, il y a des activités de tourisme qui se sont développées sur cette partie. Et on va avoir à l'est un maillage bocager qui est plutôt faible. Donc en fait, la communauté de commune, elle va être répartie en plusieurs entités. Donc on va avoir la Suisse normande avec Clécy, etc. Tout à l'ouest. Ensuite, plus on va se décaler vers l'est, on va avoir des paysages qui vont être de plus en plus ouverts, donc du pré-bocage. Ensuite, des territoires du cinglé avec nos forêts. Et puis, comme je le disais, à l'est, on est dans la plaine de Caen avec l'activité céréalière qui est principalement présente. Et donc, on se rend compte que du coup, il y a beaucoup moins de haies. Le Life Artisan, donc en fait, la communauté de commune fait partie du programme démonstrateur du Life Artisan. Donc Artisan, c'est une abréviation. Ça veut dire accroître la résilience des territoires au changement climatique par l'incitation aux solutions d'adaptation fondées sur la nature. Donc c'est beaucoup plus simple de dire artisan. Donc nous, sur le territoire, notre objectif principal, c'est d'obtenir un maillage bocager résilient face au changement climatique sur le territoire de la communauté de commune. Donc pour faire partie de ce Life, en fait, c'est l'Europe qui a lancé un appel à projet et l'OFB a ensuite lancé un appel à manifestation d'intérêt auquel on a répondu. Donc après deux dépôts de dossiers de candidature, on fait partie du programme démonstrateur auprès de dix autres sites pilotes. Et chaque site pilote a des objectifs différents. Donc nous, on travaille vraiment sur le bocage et notre solution d'adaptation fondée sur la nature, c'est la haie. Le Life, il nous permet d'avoir un programme d'action qui est réparti en trois volets. Donc il finance mon poste. Je suis toute seule à la Comcom à travailler sur ce Life et à gérer l'animation. Donc je vais avoir tout un volet sur la gestion des haies, un volet de programme de suivi, puisqu'il faut bien qu'on démontre que les haies sont résilientes et nous permettent de nous adapter. Et puis tout un volet communication et mobilisation. Donc au niveau de la gestion des haies, on a un programme de plantation avec plusieurs modes de financement. Donc on va pouvoir financer ces haies par l'agence de l'eau. Donc pour tous les cas où la haie va avoir un rôle anti-érosif, donc jouer un jeu, enfin, elle va jouer un rôle pour améliorer la qualité de l'eau. Donc là, on va être sur des haies sur talus ou des haies à plusieurs rangs. Donc ces haies, elles sont financées à 80% par l'agence de l'eau et les 20% restants sont pris en charge par la Comcom via la taxe Gemapi. Et pour tous les autres cas, on va être sur des haies simples, donc à plat, simple rang. Et là, c'est des financements avec le département du Calvados qui interviennent à 70%. Et mes élus ont fait le choix de laisser les 30% à charge du bénéficiaire. Donc en fait, sur ces haies-là, les bénéficiaires bénéficient du conseil technique et ensuite, ils ont un reste à charge. Ces deux modes de financement, ils nous permettent d'intervenir sur tout le territoire et auprès de toute la population à partir du moment où on est sur un terrain non constructible et que le projet fait minimum 100 mètres linéaires. Donc le programme, il a été mis en place en 2021. En 3 ans, on a planté 14 km et on a 15 km en cours de plantation. Donc là, ça va se terminer. Normalement, d'ici 15 jours, toutes les haies seront plantées. Donc soit 29 km de replantées sur le territoire en 4 ans sur 28 communes auprès d'une trentaine de bénéficiaires. Sachant que nous, notre objectif d'ici la fin du live, c'est de replanter 68 km sur le territoire. On voit quand même que l'animation et le programme est de plus en plus connu sur le territoire puisque chaque année, on augmente notre linéaire de haies. On a commencé en 2021 avec 1,5 km de plantation. C'était vraiment une année test. Et puis ensuite, c'est monté 3 km, 9 km et 15 km cette année. Pour le programme 2024-2025, donc les haies qui sont en cours de plantation en ce moment, on peut voir qu'au niveau de la répartition, on en a un petit peu quand même côté pleine. Les projets sont plus rares, mais on a quand même quelques agriculteurs qui vont replanter en pleine dans leur culture. Donc, 14,8 km de haies auprès de 26 bénéficiaires. On est sur 10 particuliers, 14 exploitants agricoles et 2 communes. Et ça représente 195 000 euros de travaux pour ce programme. Donc ensuite, je vous ai mis quelques photos. Donc moi, mon travail, c'est vraiment de gérer, donc de voir si les plants arrivent en bon état de la pépinière. Cette année, on a 40% de nos plants qui sont certifiés végétal local. Ensuite, on vérifie la mise en place des talus et la plantation auprès des équipes, vérifier que tous les plants sont bien en place, que les séquences soient respectées. Et ensuite, on paille nos haies en copeaux de bois. Cette année, pour la première année, on est sur un marché local pour l'approvisionnement de bois, pour le paillage. On travaille avec Bois Energy 14, qui travaille avec 5 exploitants du territoire ou juste à côté du territoire, qui nous fournissent tout notre paillage nécessaire. Et puis, à la fin des plantations, on vient poser des panneaux en pied de haie pour essayer de faire un petit peu de pub pour notre travail. En parallèle de tout ça, on essaye de développer une filière bois sur le territoire. Donc on avait conventionné avec l'OFB 40 PGDH d'ici 2027. Donc l'idée, c'était de déployer les plants de gestion et le label E sur le territoire. Mais on a été confrontés à un frein, parce qu'il n'y avait pas de valorisation économique sur le territoire. Donc peu d'agriculteurs intéressés par la réalisation des PGDH. Les élus, ils ont conscience qu'ils avaient un rôle à jouer en créant la demande. Donc on a quand même deux chaudières bois plaquettes sur le territoire qui représentent quasiment 800-700 tonnes de bois par an de consommé sur le territoire via deux chaudières, donc notre centre aquatique qui est à Turi et la future cuisine de proximité qui est en construction. Et donc là, on travaille vraiment sur une réflexion sur la mise en place de la filière et en fait de réussir à avoir un débouché économique de cette haie pour ne plus que les agriculteurs la voient comme une contrainte à entretenir. Donc c'est les discussions qu'il y a eu juste avant. Ensuite, sur le volet suivi et recherche, on fait un suivi des reptiles avec l'Observatoire Batraco-herpétologique de Normandie. En fait, on s'est intégré dans un plan régional d'action amphibien et reptile en péril. C'est un programme qui vise à conserver les espèces les plus fragiles. Et en fait, on suit le lézard vivipare et la vipère péliate qui sont deux espèces qui ont besoin du bocage pour vivre. Donc on suit des haies sur Cossaceville, donc tout au sud de notre territoire. Donc là, on est en pleine Suisse normande avec un maillage bocagé très dense. Ensuite, on suit des haies sur Curcy-sur-Orne. Donc là, on arrive dans le pré-bocage. Donc le bocage se mêle aux grandes cultures. Et puis, on fait des suivis à Saint-Eau, en pleine, où on a même eu du mal à trouver des haies pour suivre nos reptiles. On fait un suivi par mois à partir d'avril 2024. Les suivis durent six mois, donc on les arrête en septembre. On a posé des plaques et on fait des suivis à vue sur des anciennes haies et des jeunes haies. L'idée, c'est de voir si on a déjà des reptiles présents sur ces secteurs dans nos anciennes haies et de voir s'ils commencent à utiliser les haies qu'on vient de replanter. Donc là, on a fait seulement une année de suivi. Ça va reprendre le mois prochain. Sur la première année, on a eu peu de résultats. Ça s'explique parce qu'on vient de poser les plaques. Donc, il faut déjà que les reptiles les trouvent. Et puis, les haies qu'on vient de planter, au maximum, elles ont trois ans. Donc, elles ne sont pas très développées. On a quand même la présence de reptiles communs sur les haies anciennes. Et on a trouvé une couleuvre à collier qui est présente sur une haie de deux ans. Donc, on était quand même contents. Et les suivis durent jusqu'en 2027. Ensuite, on travaille beaucoup avec des étudiants. Notamment, on est partenaire avec l'atelier tuteuré de licence pro environnement, agriculture, paysages et territoires ruraux de Caen. Donc, qui est à Romain Relier comme responsable. Donc là, les étudiants interviennent sur une commune du territoire par an. L'année dernière, ils ont travaillé sur la commune de Tournebus. Et cette année, ils travaillent sur Urville. Donc là, la restitution sera en avril. Et en général, ils sont séparés en quatre groupes. Un groupe qui travaille sur les chemins de la commune. Un groupe sur les cours d'eau. Un groupe sur le patrimoine. Et un groupe sur le ruissellement. Et en fait, ces études permettent aussi d'apporter des connaissances pour nous sur les communes. Et c'est très transversal avec mes collègues qui travaillent aux rivières ou au développement du territoire. Et cette année, on réalise également une étude bibliographique sur le paillage. Donc, on a cinq étudiantes en quatrième année d'école d'ingénieurs du Nilassal. Qui travaillent avec nous dans le cadre d'un projet tutoré aussi. Et elles réalisent une évaluation comparative des options de paillage en matériaux naturels pour les bocagères. Dans un contexte de changement climatique. Analyse des bénéfices et limites pour une gestion durable. Donc, là, l'idée, en fait, l'année dernière, on a paillé 70 mètres linéaires en laine de mouton chez un berger. Et l'idée, c'est de voir un petit peu comment se comporte la laine après plantation. Donc là, la restitution, elle sera en mai 2025. Et ensuite, au niveau de la communication. Donc, on essaye de développer des outils de communication pour le grand public, mais également pour les exploitants agricoles. On pose des affiches dans les mairies pour le programme de plantation. Et puis, on fait des communications lors d'événements. Donc, comme aujourd'hui ou les semaines de l'environnement de Thuriers-Recours. Et puis, on organise aussi chaque année le festival Arbre et Compagnie. Donc là, c'est un festival qui a deux ans. On va être sur la troisième édition en septembre. Donc, on le co-organise avec l'Office de tourisme. Et nous, on organise l'éco-village. Donc là, on essaye de réunir des associations qui oeuvrent pour l'environnement. Pour présenter les actions qu'on peut mettre en place autour de l'environnement. Pas que de la haie. Et on fait des animations pédagogiques. On essaye d'avoir un petit cycle de conférences. Et puis, des expositions sur le bocage. C'est vraiment un vocation grand public. Voilà, merci pour votre attention. Merci, Laurine Ansar, pour cette présentation. Il nous reste cinq petites minutes pour quelques questions de présentation. On va vous faire passer un micro, madame, ici. Bonjour, je suis Montaigne-Peson, pépiniériste en arbre bocagé et ancienne technicienne bocage. Et est-ce que tu arrives à atteindre des agriculteurs moins convaincus ? Et est-ce que c'est toi qui les contactes ? Ou au contraire, est-ce qu'ils viennent tout seuls vers toi ? Oui, comment ça fonctionne ? Jusqu'à aujourd'hui, on est plutôt sur de l'agriculteur qui est convaincu. Ça marche beaucoup en bouche à oreille. Pour l'instant, je n'ai pas besoin de faire beaucoup de pubs pour le programme. Là, j'ai déjà plus de 20 personnes en liste d'attente pour le programme suivant. Pour l'instant, je ne fais pas trop de démarchage. Ça va commencer parce qu'on a fait des études érosion, ruissellement. Donc là, on va aller essayer de trouver les agriculteurs pour planter vraiment de la haie qui va avoir un rôle anti-érosif avéré, on va dire. Mais pour l'instant, c'est quand même plutôt déconvaincu. Et juste une dernière question. Comment les élus ont justifié le choix de ne pas laisser de reste à charge pour les haies anti-érosives ? Alors, je suis désolée, je ne vais pas pouvoir te répondre. Je n'étais pas arrivée quand ils ont décidé. Mais je pense que c'est surtout une question financière derrière. Parce qu'ils ne pouvaient pas les prendre en charge avec l'attaque Gemapi, du coup. Ok, merci. Est-ce qu'il y a d'autres questions ? Il nous reste un petit peu de temps. Oui, en haut. Bonjour, Benjamin Drouet du parc Normandie-Maine. J'avais juste une question parce que vous parlez de suivi sur des questions assez spécifiques. Et je me demandais ce que vous prévoyez pour le suivi global un peu des plantations de haies. Est-ce qu'il y a des choses qui sont déjà prévues ? Pas forcément. Sur le suivi global des haies, je pense que je fais un petit peu comme tous les techniciens. On va voir la reprise des plants, la mortalité. Ensuite, sur les suivis plutôt faunistiques, je dois rencontrer le groupe Mammalogique Normand pour faire des suivis sur le muscardin. Et j'aimerais bien suivre aussi les oiseaux. Mais bon, après, je suis toute seule. Donc, les suivis, ça prend du temps. Et je suis déjà contente d'avoir les reptiles. Merci pour votre réponse. On a un tout petit peu de temps pour une dernière question. s'il y en a. Est-ce que vous pouvez nous rappeler le financement des plantations de haies ? J'ai bien entendu le programme LIFE. Est-ce qu'il y a des subventions au niveau de l'Europe ? Et puis, la communauté de communes, peut-être ? D'où viennent les subventions pour planter ces haies ? Sur la plantation, le LIFE, il n'intervient pas du tout. On n'est vraiment que sur des financements agence de l'eau et département en fonction du type de haies. Par contre, le LIFE, il intervient sur tous les suivis. Il prend en charge à 60%. Et sur les actions de communication aussi, 60% par le LIFE. Et sur mon poste, du coup. Mon poste, il est 60% LIFE, 20% agence de l'eau et 20% comcom. Et il y a combien de techniciens à Bocage sur la communauté de communes suisse en monde ? Il y a moi. Merci. Bocage et j'ai deux collègues techniciens à Rivière. Merci beaucoup pour cette présentation. Laurine Ansar, je vous invite à rejoindre la salle. Merci beaucoup encore une fois. Pour la suite, je vais maintenant appeler un autre groupe du master des DSC, des étudiantes, pour leur présentation sur ce qui se trame dans le bocage. J'accueille Julie Nicolas, Joséphine Dornel, Maude Hernandez et Maëlle-Anne Crochet. Enfin, je devrais peut-être dire Fred et Jamy, parce que cette présentation va s'inspirer d'une émission qui, je suis sûre, vous est familière. Et j'ajoute que l'ADREAL est présente avec nous aujourd'hui, donc la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement. Et des personnages de l'ADREAL seront incarnés fictivement dans cette présentation. On espère que vous n'en voudrez pas. A vous les filles. Salut Jamy, je m'étais endormie dans une haie. C'est vrai que c'est vachement confortable. Je comprends pourquoi les animaux s'y abritent. Voilà que Fred se prend pour un hérisson. De quoi préparer un nouveau sujet pour ma prochaine émission. Ça vous dirait, vous, d'en apprendre un peu plus sur la trame vert et bleue ? Fred, on est en direct. T'as des branches dans les cheveux. Eh bien, figure-toi que j'étais justement en train de lire un rapport là. 23 500 kilomètres de haies disparaissent chaque année. Mais Jamy, tu disais que c'est pas nouveau. Je me souviens, mon grand-père me parlait déjà des années 70 et du remembrement, où des milliers de haies ont été arrachées. Ah oui, c'est vrai que ces changements ont permis un développement économique, mais toujours au détriment de la biodiversité. Et heureusement, aujourd'hui, on essaye de réparer ces erreurs avec des dispositifs comme celui de la trame vert et bleue. Et alors, la trame vert et bleue, c'est efficace ? Et quel est le rôle des pouvoirs publics là-dedans ? Bon, écoute Fred, je te propose d'aller sur le terrain pour voir tout ça. Avant d'aller plus loin, il faut bien comprendre ce qu'est la trame vert et bleue, communément appelée TVB. Donc, on peut la voir comme une politique publique ou un concept scientifique. Et aujourd'hui, on va se concentrer sur les politiques publiques. D'accord, Jamy, mais concrètement, c'est quoi la trame vert et bleue ? Eh bien, c'est un réseau d'échanges écologiques qui permet aux espèces animales et végétales, comme vous pouvez le voir ici, de circuler, se nourrir, se reproduire et d'accomplir leur cycle de vie. Elle est constituée de deux éléments. Il y a la trame verte, qui est donc pour les milieux terrestres, comme celui de l'AE, et la trame bleue, pour les milieux aquatiques. Ok, donc pour faire simple, c'est comme une grande autoroute de la nature qui relie des espaces naturels entre eux pour éviter que les animaux soient tous isolés les uns des autres ? Exactement, Fred. On parle de continuité écologique, qui repose sur trois éléments. Donc il y a les réservoirs de biodiversité. Ce sont les espaces où la biodiversité est la plus riche et stable, comme les forêts et les zones humides, que je ne peux pas te montrer. Les corridors écologiques, ce sont les passages qui relient les réservoirs entre eux, comme les ébocagères ou les rivières. Et ensuite, tu peux voir sur les ronds, ce sont des zones tampons. Elles permettent d'atténuer les impacts des activités humaines sur ces activités. D'accord, mais Jamy, elle vient d'où cette idée de trame vertée bleue ? C'est récent ? Eh bien, pas tant que ça. Ce concept de réseau écologique, lui, il existe depuis les années 80. Mais il a été officialisé en France grâce au Grenelle de l'environnement en 2007. D'accord, mais c'est très théorique tout ça. Et son intégration sur les différents territoires, ça donne quoi ? Eh bien, la politique publique de trame vertée bleue a été lancée par l'État français, mais elle nécessite un déploiement fort à l'échelle locale. Madame Bosquet, bonjour. Bonjour. Vous êtes chargée du réseau TVB à l'ADREAL, qui représente l'État en région. Comment l'intégration de la TVB se fait-elle ? Oui, merci beaucoup. Bonjour. Il faut avoir en tête que la région et l'ADREAL, donc la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, sont les chefs de file en matière de biodiversité et collaborent sur la question de la TVB. Et c'est donc à travers des services déconcentrés de l'État français en région, comme l'ADREAL, par exemple, que la TVB peut être déployée et utilisée sur le territoire. Nous, à l'ADREAL, nous aidons les collectivités en leur fournissant des données aussi précises que possible et utilisables à leur échelle. Et cela prend la forme d'un diagnostic de l'environnement et de la biodiversité. Et est-ce qu'il y aurait des documents auxquels les collectivités auraient accès pour faciliter et encadrer l'intégration de la trame vertébleue sur leur territoire ? Oui, tout à fait. Au niveau régional, un des outils principaux de l'intégration et de l'identification de la TVB va être le Stradet, qui est donc le schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires. Et ce dernier, il fixe des grands objectifs régionaux en matière d'aménagement du territoire, ainsi que d'une carte des réservoirs de biodiversité sur le territoire. Ah oui, et ensuite, le Stradet doit être décliné et précisé dans tous les documents d'urbanisme sur les territoires, dans les collectivités, donc les SCOD, puis les PLU ou PLUI. Exactement. Donc tout acteur ayant un projet sur son territoire doit se conformer au Stradet. Donc si j'ai bien compris, la région doit fournir le Stradet et les documents de cartographie aux collectivités. qui vont, à leur tour, le préciser sur leur territoire. C'est ça, dans les documents d'urbanisme. En intégrant la trame verté bleue. Totalement, exactement. Et donc, en plus, la région lance régulièrement des appels à projets auxquels les collectivités peuvent répondre, notamment pour recevoir un financement. Et qu'est-ce qui finance ces projets de financement ? Tout d'abord, la région peut financer à travers le FEDER, donc le Fonds Européen de Développement Régional. On retrouve aussi, pour les projets de Haie, l'Agence de l'eau, qui est un important apport financier. Et bien sûr, localement, les collectivités elles-mêmes peuvent apporter un soutien financier. Et les bénéficiaires de projets doivent aussi apporter un soutien, comme par exemple les agriculteurs doivent apporter une part de financement. Et je me demande d'ailleurs, est-ce que les financements peuvent représenter des freins ? Eh bien non, Fred. Enfin, pas tout à fait. Les financements ne sont pas un frein en soi, car un budget est alloué par l'État. Mais les freins, ils concernent plutôt les agriculteurs, tu vois, qui perçoivent parfois la TVB comme une contrainte. En effet, l'AM est environ 10 ans à montrer ses bénéfices, et elle peut gêner les machines agricoles, par exemple. Jamy, justement, Sabine est sur le terrain avec un agriculteur pour nous en parler. Un petit truc dommage, c'est qu'on n'est pas vraiment rémunéré pour l'entretien de ces haies, puisque ça coûte cher d'entretenir des haies, couper du bois régulièrement, refaire les clôtures, et entretenir, éparer les ronces, débroussailler, énormément de choses. Et en fait, on n'a jamais un financement, à part l'aide PAC pour la haie, mais qu'on peut avoir seulement si on a le label haie, qui coûte quand même cher et qui demande beaucoup d'investissement. Et souvent, en fait, moi, je suis un peu frustré, parce que je me dis, je n'ai aucun financement pour le service écologique que je rends en gardant les haies, alors que certains ont des financements pour replanter des haies. Moi, je n'ai jamais replanté une haie, parce que je n'en ai jamais arraché. Donc, en fait, je n'ai pas besoin de replanter. Elles sont déjà là. Merci beaucoup, Christophe Osmond, pour votre témoignage. Donc, mis à part les financements, il y a aussi un manque de formation des techniciens et des agriculteurs. Madame Chêne, bonjour. Vous êtes chargée de biodiversité à l'Adriel. Vous confirmez ? Tout à fait. Les notions de biodiversité sont encore trop peu abordées dans les cursus agricoles. De plus, tout le monde n'est pas expert dans le sujet. Certains élus et représentants de l'État sont parfois maladroits quand il s'agit de préserver la haie. Bon, nous avons parlé des freins. Maintenant, parlons de solutions. Madame Chêne, quel est le soutien de la région ? Eh bien, la région peut apporter un soutien financier. Des fonds de l'État existent également, mais le défi réside davantage dans son utilisation efficace. Du côté de l'Adriel, il y a un soutien technique, via la cartographie notamment. Merci, Madame Chêne. Jamy, je me demandais, est-ce que tu as déjà vu, toi, des actions de communication sur la trame verte et bleue ? Eh bien, figure-toi que l'ANBDD travaille beaucoup sur la formation et sensibilisation des élus, des professionnels et même du grand public. Et je m'adresse à vous encore, Madame Chêne. Comment on pourrait encore améliorer ce dispositif de trame verte et bleue ? Eh bien, il serait bien de développer la formation des techniciens bocages sur le terrain et de favoriser les bureaux d'études locaux. De plus, il est indispensable d'améliorer la communication entre les acteurs puisque la collaboration est indispensable. Bon, c'est bien beau tout ça, mais comment on sait si ça fonctionne vraiment ? Bonne question. Le dispositif est encore jeune, donc les résultats ne sont pas forcément visibles immédiatement. Mais on utilise principalement la collecte et le traitement de données par divers moyens. Ensuite, l'intégration de la TVB dans l'urbanisme est un succès, comme le témoigne le nombre de décisions prises en matière d'aménagement du territoire. Et enfin, des événements comme ce colloque montrent que le sujet mobilise. Merci beaucoup, Madame Chêne. On peut donc dire que la TVB est un projet ambitieux mais indispensable pour concilier développement humain et nature. À présent, il ne reste plus qu'à continuer sur cette belle lancée. Et maintenant, c'est à présent à votre tour de tenter d'en apprendre un peu plus à vos proches d'après ce que vous avez appris. Et n'oubliez pas, la TVB, ce n'est pas sorcier ! Merci beaucoup aux étudiantes du Master des DSC pour cette présentation très instructive, j'en suis sûre. Je vais laisser la parole à ma camarade pour la suite. Pour cette dernière séquence de la matinée, je vais appeler le groupe d'étudiants du Master Experts en Projets Européens qui vont nous faire une présentation sur les politiques européennes. Contribuent-elles à maintenir ou à détruire les ébocagères ? Pour cela, j'appelle Victoria Talarita, Tamas Cachetan, Léa Butch et Alizé Proust. Leur présentation prendra la forme d'un conte. Alors, je vous invite à vous installer confortablement, à ouvrir grand vos oreilles et n'ayez pas peur si un chevalier fait son apparition pendant la présentation. Nous avons décidé de vous raconter une histoire auprès du feu pour se réchauffer que l'on croyait perdue depuis longtemps. Il était une fois, dans le vaste royaume des campagnes françaises, une entité majestueuse et discrète nommée Haie. Depuis des siècles, elle bordait les champs, protégeait les cultures des vents violents, offrait refuge à une multitude de créatures et embellissait le paysage de ces courbes verdoyantes. Cependant, un terrible événement arriva. Du jour au lendemain, une tempête se déchaîna, qui fut surnommée par les habitants « agriculture intensive ». La haie fut négligée, arrachée sans ménagement pour laisser place à de vastes étendues cultivées. Dans le royaume de France, en l'espace d'une vingtaine d'années, près d'un million de kilomètres de haies disparurent. Le cœur de la haie se serrait de tristesse en voyant disparaître ses semblables et avec elle, la biodiversité qu'elle abritait. De l'autre côté du royaume, la puissante politique agricole commune, surnommée PAC, veillait sur l'agriculture européenne. Au début, PAC encourageait l'intensification des cultures pour assurer l'abondance alimentaire sans prêter attention aux conséquences environnementales. Cette indifférence initiale creusa un fossé entre haies et PAC, rendant les relations houleuses et distantes. Mais le temps apporta la sachesse. Les habitants du royaume réalisèrent que la disparition des haies entraînaient l'érosion du sol, la perte de biodiversité et l'appauvrissement des paysages. Mais PAC, bien que parfois aveuglée par ses ambitions, n'était pas une reine insensible. Elle finit par entendre les plantes de la terre et les murmures des paysans qui voyaient leur village s'étendre. C'est alors qu'elle convoqua ses deux fidèles chevaliers pour rétablir l'équilibre et les dota des fonds à hauteur de 386,6 milliards d'euros. Le premier à s'avancer fut Fédère, le chevalier bâtissard. Vêtu d'une armure d'acier et portant une bannière frappée du mot développement, doté de 9 milliards d'euros pour une période de 7 ans, il décida de financer des actions de gestion et de restauration des milieux naturels, essentielles à l'équilibre écologique du royaume. Majesté, déclara-t-il en s'agenouillant devant PAC. Je veillerai à ce que chaque village et chaque ferme puissent prospérer en disposant d'infrastructures solides et de moyens pour innover. Mais je m'engage aussi à restaurer et à protéger ce que la nature nous a offert, en particulier les haies qui préservent l'équilibre de nos terres. Ainsi, Fédère finança des projets qui avaient vocation à renforcer la cohésion économique et sociale en corrigeant les déséquilibres entre les régions. Il soutint des initiatives comme la plantation et la restauration de ébocagères, l'amélioration des continuités écologiques et la résorption des points de rupture dans le maillage ébocagé. Puis un autre chevalier s'avança. Son armure était verte et brune, rappelant les forêts profondes et les sols fertiles. Il portait une couronne de feuilles et son épée était sculptée dans un bois ancien. C'était Féadère, le protecteur des campagnes et de la nature. Majesté, dit-il d'une voix douce mais ferme. Je suis ici pour restaurer ce qui a été perdu. La nature souffre, les haies disparaissent, les forêts reculent et les animaux fuient nos contrées. Il est temps de réparer nos erreurs et d'apporter de nouveau l'équilibre. Il se mit alors au travail durant cinq ans. Grâce à ces 10 milliards d'euros, des agriculteurs furent encouragés à planter des haies, à les intégrer dans leurs pratiques agricoles durables, à préserver les prairies naturelles et à respecter les cycles des saisons. Il récompensa ce qui protégeait les rivières et réintroduisait des pratiques ancestrales respectueuses de l'environnement grâce à des mesures agro-environnementales et climatiques. Il mit aussi en place des alliances avec les artisans et les éleveurs, leur permettant de valoriser leur production locale sans céder aux sirènes de l'agriculture de masse. Ainsi, Féadère finança des projets agricoles avec l'aide de son fidèle serviteur leader, des marchés locaux et des centres de formation pour apprendre aux paysans à cultiver durablement. La souveraine PAC, satisfaite, vit le royaume s'est renforcé sous ses yeux. Puis la reine PAC introduisit la notion des conditionnalités des aides, stipulant que les agriculteurs devaient maintenir des haies pour bénéficier des subventions. Cette initiative marqua le début d'un rapprochement timide entre haies et PAC. Pour redonner vie à la nature, la reine PAC proclama un nouveau pacte, les éco-régimes. Ces derniers offraient aux cultivateurs trois chemins pour honorer la terre. La voie pratique, où l'on adopte des gestes respectueux des sols et des eaux. La voie de certification, qui reconnaissent les artisans de la nature engagée dans les pratiques vertueuses. La voie des infrastructures agroécologiques, où l'on élevait les haies et bosquets pour abriter la faune et apaiser les vents. En guise de récompense, la reine créa les bonus haies, destinées aux fermiers qui gardaient au moins 6% de leurs terres couvertes d'haies et qui s'engageaient, par un noble serment français nommé Labelle-Aie, à en prendre soin. Mais ce n'était pas tout. Il existait aussi les MAEC, de grands pactes de cinq années où les paysans s'unissaient à la nature pour préserver les territoires fragiles. Toutefois, une règle absolue fut gravée dans la pierre. Jamais la haie ne pourrait cumuler les trois piliers à la fois, car trop de richesses en une seule main risquaient d'altérer l'équilibre de ce pacte sacré. Enfin, elle mit aussi en place un programme dédié au soutien de projets innovants, privés comme publics, dans les domaines de l'environnement et du climat, qu'elle appela LIFE, doté d'un budget de 5,4 milliards d'euros. Elle donna ensuite la clé de ce programme au Royaume de France pour qu'il s'occupe lui-même de trouver des vaillants porteurs de projets prêts à tout mettre en place pour sauver les haies. Grâce aux efforts conjugués de Fédère et Féadère, le Royaume de Pâques changea profondément. Les haies, jadis abandonnées, retrouvent à sa place dans les paysages les terres appauvries redevinrent fertiles et les campagnes autrefois oubliées prospérèrent à nouveau. Pâques, émues, comprit enfin que richesse et abondance ne signifiaient pas destruction et délassement. Elle réunit alors ces deux chevaliers et leur confiait un rôle encore plus grand. Dorénavant, ils ne seraient plus de simples serviteurs mais des gardiens de l'équilibre du Royaume. Et c'est ainsi que Fédère, Féadère et Pâques réconcilièrent modernité et nature à ce qu'un avenir prospère à toutes les terres du Royaume. Les deux chevaliers ont entamé un nouveau cycle de travail pour protéger les haies jusqu'en 2027. Fédère, oeuvre depuis 2021 et Féadère est leader depuis 2023. Malgré le travail complexe et les nombreux défis, la haie essaie de maintenir entre les champs avec l'aide de Pâques qui continue ses efforts pour protéger les précieuses terres agricoles et les citoyens du Royaume. Merci beaucoup aux étudiants du Master OPE pour cette très belle présentation et leur travail. Donc ça conclut notre matinée. Maintenant, je vous propose de prendre une pause déjeuner. Je vous rappelle qu'on reprendra à 14 heures précises pour l'après-midi. Donc si vous pouvez arriver quelques minutes en avance pour regagner vos places. Nous rappelons aux participants qu'il y a différents endroits pour se restaurer sur et autour du campus. Il y a des cafétérias qui sont l'apostrophe et la parenthèse. Merci.
02 | SEMER L’AVENIR SENSIBILISER ET MOBILISER LA HAIE BOCAGÈRE COMME SOLUTION
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