Merci beaucoup, je suis très très heureux d'être avec vous pour ces rencontres. Alors vraiment le terme de rencontre il est très adapté parce que j'avais très envie de vous rencontrer et donc je pense qu'on pourra échanger après cette intervention si vous le souhaitez et si vous ne devez pas partir trop rapidement. Beaucoup de défis pour moi aujourd'hui parce que depuis je suis arrivé ce matin, j'ai entendu plein de choses sur l'accessibilité, je me suis dit je vais parler devant plein de spécialistes de l'accessibilité et évidemment on le sait, on n'est jamais à 100% accessible, 81,65% vous avez dit tout à l'heure c'est ça ? J'ai une bonne mémoire des chiffres, je suis mathématicien et je suis le directeur du programme Matipi-Freni. Je ne vais pas trop vous parler du programme Matipi-Freni mais je vais vous parler de troubles du neurodéveloppement et d'accessibilité dans le cadre des troubles du neurodéveloppement. Donc j'étais un peu stressé parce que je me disais oh là là, ils vont tous regarder ça. Je me suis dit je vais prendre ça comme un défi, je vais faire un challenge. A chaque fois que vous relevez quelque chose qui n'est pas accessible, vous me le direz gentiment après parce que ça nous permettra de progresser et donc on va le faire un peu dans cet ordre là. Et puis je me suis rendu compte qu'il y avait quand même des choses que je faisais qui étaient dites tout à l'heure par exemple et bien permettre évidemment d'accéder au support. Le support vous l'avez là, je n'ai pas seulement mis un QR code, vous avez vu j'ai aussi mis un lien court. C'était Jean-Philippe qui disait ça tout à l'heure. Voilà, bah oui moi aussi je créais des liens courts parce que c'est important. Quand il y a le QR code seul, petit clin d'oeil à la plateforme mentor, formidable tout ce que vous faites, il n'y avait pas le lien court tout à l'heure quand vous l'avez mis. Et donc j'ai été obligé de scanner sur mon téléphone, ensuite d'aller sur le navigateur de mon ordinateur, d'aller chercher l'historique de mon téléphone parce que c'est connecté sur le même compte et de le récupérer. Je suis un peu geek en fait mais on parlait de fracture numérique, tout le monde n'est pas en capacité de faire ça. Voilà effectivement des habitudes à apprendre. Mais donc vous pouvez y aller et si vous allez là-dessus, vous n'allez pas tomber directement sur Yaporama, vous allez tomber sur ce support sous trois formats différents. Vous aurez ce format Yaporama et peut-être que vous serez intéressé d'utiliser ce format Yaporama parce que, en fait, et je vous fais déjà une démonstration de ce que je vais expliquer tout à l'heure, mais je le fais tout de suite, et bien ce support vous permet, par exemple, d'afficher le fil d'Ariane. Moi j'aime bien savoir où on en est dans un Yaporama. C'est un peu long, ma présentation, je ne sais plus combien de temps que j'ai, d'ailleurs, je compte sur vous pour me dire. Voilà. Et puis on a des options d'accessibilité. Par exemple, moi j'aime bien avoir la numérotation des titres. Je trouve que ça m'aide à mieux me repérer dedans. Et puis vous avez des personnes qui ont des difficultés de lecture, et pour elles, par exemple, avoir les lignes colorées, ça les aide. Mais franchement, si je vous impose ça à tout le monde, vous allez peut-être trouver que c'est difficile, au contraire. Par contre, peut-être que vous aurez envie de le suivre sur votre ordinateur, en même temps, et de mettre cette option, si ça vous aide à lire. Voilà un exemple. Mais vous le trouverez aussi sous un format web, il est plutôt adapté à une lecture personnelle, et vous le trouverez aussi sous un format PDF. Et comme ça, vous pourrez l'imprimer, l'afficher dans votre bureau, et vous le relire tous les jours. Non, ça c'est une plaisanterie. Voilà, donc, évidemment, ce support, vous le verrez, je vous expliquerai avec quoi on l'a créé. L'objet dans cette intervention, c'est d'identifier d'abord en quoi le numérique, effectivement, est selon moi indispensable pour l'accessibilisation de l'enseignement supérieur, de comprendre les besoins des personnes qui présentent un trouble du neurodéveloppement face à des supports pédagogiques. On parlera un petit peu de conception universelle des apprentissages. J'ai été stressé, il y a eu un glissement sur le titre, à un moment donné, c'est devenu la conception universelle des apprentissages. J'espère que vous avez bien vu la dernière version du titre, qui est « Étendre l'accessibilité », parce que je vais parler de conception universelle des apprentissages, mais je ne centre pas mon intervention au-dessus. Mais je voudrais interroger, en fait, le fait que très souvent, on a le sentiment que la conception universelle des apprentissages est un petit peu la réponse ultime aux problématiques d'accessibilité, et je pense que c'est plus complexe que ça. Et puis, ça nous permettra de découvrir quelques initiatives d'outils numériques qui ont été motivés par les besoins de personnes avec un trouble du neurodéveloppement. Donc, qui suis très très rapidement ? Je suis universitaire, je suis professeur à l'Université de Toulouse, et je dirige, depuis 2018, le programme national pour rendre l'enseignement supérieur plus inclusif pour les personnes qui présentent un trouble du neurodéveloppement et qui s'appelle la tipi-friendly. Quand vous remarquerez le plus inclusif, ça veut dire pour moi qu'on doit progresser dans la voie de l'inclusion, mais que l'inclusion, c'est d'une certaine manière un horizon et qu'il nous faudra beaucoup de temps. Je ne sais pas si nous serons totalement inclusifs un jour, en tout cas, ce qui est important, c'est de marquer les étapes pour le devenir de plus en plus. Alors, je veux d'abord parler de la question du numérique. Évidemment, en étant aux rencontres de l'e-formation, normalement, je suis devant un parterre de personnes assez convaincues de l'importance du numérique, mais peut-être que ce n'est pas le cas de tout le monde. Et si j'aborde d'abord cette question-là, c'est parce que j'ai beaucoup entendu pendant le Covid, vous savez, pendant cette période assez terrible où tout le monde a dû tout d'un coup changer ses pratiques professionnelles, pédagogiques, que pour faire en distance des choses que les personnes faisaient d'abord en présentiel, moi, j'ai entendu beaucoup de collègues qui disaient, bon, de toute façon, il n'y a rien de mieux que le présentiel. Et donc, le numérique, c'est toujours une forme dégradée par rapport au présentiel. Alors, pour interroger cette question-là, je vais d'abord parler un petit peu de troubles du neurodéveloppement et donner quelques données. Alors, qu'est-ce que c'est que les troubles du neurodéveloppement ? C'est une famille de troubles. Je ne vais pas vous les décrire. Ça prendrait plus que le temps de mon intervention-là. Mais on a dedans le trouble du spectre de l'autisme. On a le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité. On a le trouble du développement intellectuel. On a les troubles dys, qui ne sont pas l'appellation scientifique, dans lesquelles on a la dyscalculie, la dyslexie, la dysgraphie. On a aussi la dyspraxie, qui fait partie de la famille des troubles moteurs avec l'éthique chronique. Et puis, on a les troubles de la communication, avec notamment la dysphasie. Et puis, les troubles articulatoires et de l'affluence. Vous voyez, c'est une famille très, très diverse. Et qu'est-ce qui rassemble ces différents éléments ? Plusieurs choses. Le premier, c'est que ce sont tous des troubles qui débutent pendant le développement précoce. Quand on dit le développement précoce, c'est dès la grossesse. Le neurodéveloppement, ça commence. Les premières connexions neuronales, vous le savez toutes et tous, ça commence pendant la grossesse. Et un trouble du neurodéveloppement, ça veut dire qu'il va y avoir un neurodéveloppement atypique. Et donc, si ce neurodéveloppement est atypique, il faut juste que je lance un petit truc sur mon téléphone, si ce neurodéveloppement est atypique, eh bien, c'est quelque chose qui démarre, encore une fois, pendant la grossesse. C'est important à avoir en tête, parce qu'on lit, on entend parfois des choses complètement fausses sur le fait que, par exemple, que la consultation des écrans rendrait les personnes hyperactives. Non, il n'y a rien scientifiquement qui prouverait ça. Est-ce que c'est pour autant très bien de passer beaucoup de temps sur un écran, c'est une autre affaire, mais la personne qui a un TDAH, elle est née avec un TDAH. La manière dont ça va s'exprimer pourra être influencé par tout son environnement, évidemment, et ses pratiques, mais néanmoins, elle est née avec le TDAH et il y a une origine génétique derrière ces différents troubles. Donc, c'est important de l'avoir en tête aussi, parce que des fois, on peut avoir des corrélations, mais corrélation ne veut pas dire causalité, et peut-être aussi que pour certaines personnes, le numérique est indispensable, justement, par rapport à leur participation à la vie sociale. On y reviendra si vous avez des questions plus tard. Ce n'est pas l'objet de mon développement là. Donc, l'autre point, c'est que l'impact des troubles du neurodéveloppement va se jouer sur les fonctions, qu'elles soient cognitives, sociales, motrices, comportementales. Donc, sur un très, très grand champ d'éléments de notre vie courante. Donc, ce sont des impacts qui sont majeurs. Et en termes de handicap, c'est évidemment extrêmement important, parce qu'il y a plein de types de handicap qui vont avoir des retentissements extrêmement différents. Mais là, dans le cadre des troubles du neurodéveloppement, on a un retentissement direct, notamment sur toutes les fonctions d'apprentissage. Et donc, quand on est en train de parler de formation, de pédagogie, c'est évidemment des handicaps tout à fait importants à considérer. Et puis, quelques nombres. Une personne sur six présente un trouble du neurodéveloppement. Il y en a sans doute dans cette salle. J'espère qu'il y en a dans cette salle. Sinon, cette salle n'est pas du tout représentative de la population. D'ailleurs, elle ne prétend pas l'être, certes, mais quand même. Donc, une personne sur six qui présente un trouble du neurodéveloppement, c'est extrêmement important. Et il faut avoir en tête que, pour autant, vous pouvez avoir des personnes qui présentent un trouble du neurodéveloppement et qui ne le savent pas. Vous avez des personnes qui présentent un trouble du neurodéveloppement et qui s'en doutent peut-être, mais qui ne sont pas encore diagnostiquées. Vous avez des personnes qui sont diagnostiquées, mais qui ne sont pas allées voir un service handicap. Vous avez des personnes diagnostiquées s'ils n'ont pas allé voir un service handicap. Et vous avez des personnes qui même sont allées voir un service handicap, mais ne vont pas le communiquer, par exemple, à un formateur. C'était la question, je crois que c'était Jean-Philippe qui disait tout à l'heure, et c'est pertinent de dire, non, ou c'était sur la plateforme en temps, je ne sais plus. Peu importe. Dans une intervention précédente, dans un formulaire d'inscription, par exemple, de demander, c'était Jean-Philippe, s'il y avait des besoins particuliers, mais il y en a qui ne vont pas les exprimer. Et peut-être ne le savent-ils pas. Hier, j'étais avec un doctorant que je rencontrais pour la première fois, doctorant qui a, je ne sais pas, on va dire 25 ans, il est dyslexique, il a été diagnostiqué il y a quelques mois. Et il découvre. Il ne sait pas quels sont ses besoins, il découvre ce que ça veut dire que d'être dyslexique. Et des phénomènes qui se sont matérialisés juste au moment de sa thèse, qui étaient présents auparavant, deviennent vraiment extrêmement problématiques en termes de retentissement au moment de la rédaction de sa thèse. Mais jusque-là, il a vécu avec, il s'est débrouillé, et il n'avait pas la conscience d'être dyslexique. Il ne sait pas quels sont ses besoins, et il n'aurait pas répondu au questionnaire, en l'occurrence, parce qu'il ne le savait pas. Et donc, c'est très important, en termes, justement, d'accessibilité, de mettre en place des choses qui vont être disponibles pour tout le monde, que la personne sache qu'elle est en situation de handicap ou pas, et j'ai envie de dire, même peut-être n'est-elle pas en situation de handicap, peut-être a-t-elle des traits qui se rapprochent de celles de personnes en situation de handicap qui font que l'accessibilité lui sera utile. Bon, j'espère que je n'ai pas besoin de vous convaincre, l'accessibilité, c'est important pour tout le monde, mais c'était juste une manière de le rappeler. Alors, ça représente quoi si on continue sur les nombres ? Si on prend les données de la Direction Générale de l'enseignement supérieur de 2024, on avait 64 000 étudiants en situation de handicap contre 5 000 en 2001. Vous voyez la progression. 30 % d'entre eux présentent un trouble du neurodéveloppement. Et encore, ce chiffre est totalement sous-évalué parce que dans les universités du programme Atipi-Frelny, puisque nous avons à peu près la moitié, plus de la moitié maintenant des établissements universitaires qui font partie du réseau, on est souvent à plus de 50 % des étudiants qui présentent un trouble du neurodéveloppement. Donc, on est là face à la première famille de handicap, de type de handicap, en tout cas, dans la population étudiante. Si on parle de la population adulte, évidemment, les choses évoluent parce qu'il y a des handicaps qui apparaissent au cours de la vie. Mais là, on est en train de parler, encore une fois, de handicap dont un certain nombre sont diagnostiqués enfants. Bon, l'accessibilité est une nécessité. j'espère pas avoir besoin de vous convaincre, mais peut-être que je vais renforcer le point. Si je le prends sur le cadre universitaire, on est passé à 64 000 étudiants. Si on fait que de la compensation individuelle, on ne s'en sort pas. Donc l'accessibilité, non seulement, elle est souhaitable, mais elle est indispensable parce que sinon, et là, ça y est, moi je le vois depuis un an ou deux dans les établissements, les services, en gros, ils ne savent plus faire. Si vous prenez une personne qui a une phobie sociale, qui va avoir une grande difficulté, qui ne se retrouvera jamais dans un espace comme celui-là, un amphi, comment on répond à ça ? Comment on répond, par exemple, à la situation de l'examen ? Parce qu'éventuellement, on va lui transmettre des cours à distance. Comment on va répondre à la situation de l'examen ? Si par exemple, même, elle est extrêmement gênée, vous avez vu, il y a quelqu'un qui a bougé là ? Vous avez entendu le bruit de la chaise ? Ça vous a dérangé ? Il y a des personnes, ça va complètement les déranger. Ça va perturber leur attention. Ce tout petit bruit là, elles vont l'entendre extrêmement fort. Voilà. Donc en gros, la situation d'examen, elles vont passer une énergie considérable à ne pas se laisser distraire par les petits bruits du copain qui vient de faire le clic sur son crayon parce qu'il vient de le mettre, de celui qui gomme, de celle qui vient de se déplacer, etc. Donc qu'est-ce qu'on fait ? On la met dans une salle à part. Mais quand il y a des dizaines d'étudiants qu'il faut mettre dans des salles à part, à un moment donné, on manque de salles. Et on manque de surveillants. Et donc on ne s'en sort pas. Donc l'accessibilité, c'est évidemment une nécessité, c'est absolument indispensable. Alors quels sont les besoins que peuvent avoir ces personnes ? Je vais en citer vraiment juste quelques-uns parce que ce que je vais dire après va faire écho à ces besoins. Le premier élément, c'est une présentation structurée des supports pédagogiques qui soient clairs, sans surcharge. Donc en gros, les trucs sympas, colorés. Il paraît qu'il y a des gens hier qui disaient que Scénari, c'était quand même un peu triste. Ben ouais, mais c'est clair et sans surcharge. Bon ça, c'est Scénari, je le dis tout de suite. C'est clair, c'est sans surcharge. Au passage, je crois qu'il y a des gens de la DINUM, franchement, le travail qui a été fait par le service design de l'État sur tous les sites de l'État, je trouve qu'il est absolument remarquable. Disons-le. Alors oui, c'est sobre. Certains pensent peut-être même que c'est austère. Mais c'est clair et c'est sans surcharge. Et donc, c'est beaucoup plus accessible. Donc bravo pour le travail, il est vraiment remarquable. Deuxième besoin, limiter les distractions. Troisième besoin, j'en ai cité un parce que je l'ai montré tout à l'heure. Pour certaines personnes, l'affichage avec des lignes colorées, ça les aide à lire, à savoir quand elles vont passer d'une ligne à une autre ligne, tout simplement. La plupart des personnes n'en ont pas besoin. Mais ça peut être un besoin pour certaines personnes. Et puis encore un autre besoin, ça peut être la possibilité de suivre l'enseignement à distance. J'évoquais la personne qui ne peut pas être dans un amphi, elle va avoir besoin de suivre l'enseignement à distance. L'autre point que je voulais évoquer, c'est que les besoins, ils peuvent être parfois contradictoires. On l'a vu avec l'histoire des lignes colorées. Moi, personnellement, peut-être parce que je ne suis pas habitué, mais je lis moins facilement avec des lignes colorées. Et il y a des personnes qui vont lire plus facilement avec des lignes colorées. On peut y aller sur les polices d'écriture. Sur les polices d'écriture, vous savez qu'il y a des polices, alors on dit, il y a des polices qui sont moins lisibles par les personnes dissexiques. Bon, disons-le clairement, la revue de littérature sur la question, elle ne donne pas de résultats clairs. D'abord, tout de suite, enlevons un mythe, la police open dyslexique n'est pas une police qui est validée scientifiquement parce qu'elle améliorait la situation pour toutes les personnes dissexiques. J'ai bien dit, parce qu'elle améliorait la situation pour toutes les personnes dissexiques. Ça ne veut pas mieux. Et donc, leur proposer, c'est très bien. Mais peut-être que pour d'autres personnes, la police open dyslexique, elle est moins lisible. Et donc, on voit qu'on peut avoir des besoins contradictoires. Il y a même des personnes dyslexiques, on dit souvent, il ne faut pas de police avec ses rifs comme les polices sanmium romans. Il y a des personnes dyslexiques, elles lisent mieux avec des polices sanmium romans. Bref, on n'a pas tous les mêmes besoins. Ce n'est pas une grande nouveauté. Mais on va quand même garder ce point-là en tête parce qu'il est absolument essentiel. Parce qu'il nous conduit à la chose suivante, c'est qu'un seul document ne peut pas convenir à tout le monde. Et donc, j'en arrive à la conception universelle de l'apprentissage et justement pour voir s'il y en a une solution universelle. Parce qu'au fond, ce qu'on est en train de rechercher, c'est quel serait le point qui pourrait convenir de manière universelle. Et quand on entend conception universelle des apprentissages, quand on entend pédagogie universelle, on se dit c'est génial, je vais enfin trouver la forme qui convient à tout le monde puisqu'elle est universelle. Donc, la conception universelle des apprentissages, son objectif, c'est de prévoir dès la conception des enseignements, les approches et les démarches qui permettront de faire progresser tous les élèves sans avoir besoin de mettre en place l'adaptation secondaire. Dit autrement, c'est de l'accessibilité et pas de la compensation individuelle. Nous mettons en place les conditions pour lesquelles il n'y a pas besoin de cette adaptation secondaire qui est... Heureusement, elle était fermée. J'ai eu très peur parce que des fois je l'allais souverte. Tout va bien, pardon. Donc, voilà, l'adaptation secondaire, ça serait je prends le document et je le transforme dans un certain nombre de cas. Je ne sais pas si c'est le cas dans vos services d'ailleurs, mais par exemple dans des établissements d'enseignement supérieur, il y a des services handicap et parfois il y a des personnes en charge de l'accessibilisation des documents au sens où la personne va recevoir les documents d'un enseignant ou d'une enseignante et va le transformer pour répondre aux aménagements qui sont prescrits par le service handicap. Ça, c'est une adaptation secondaire pour moi. Donc, l'objectif dans la conception universelle d'apprentissage c'est de prévoir des formes finalement qui permettent de faire progresser tout le monde sans avoir besoin de mettre en place d'adaptation secondaire. Et ça s'organise, alors je devrais grossir mon image comme ça vous la verrez, ça s'organise autour de trois grandes catégories qui sont toujours autour du fait d'offrir plusieurs choses. Offrir plusieurs moyens de représentation c'est peut-être trop petit, je ne sais pas, mais comme ça puisque vous avez toutes et tous pris le QR code ou bien le lien court vous pouvez le regarder de plus près et vous verrez mieux. Offrir plusieurs moyens de représentation donc là on va être sur le support. offrir plusieurs moyens d'action et d'expression on va être sur les formes pédagogiques par exemple de faire participer les apprenants. Offrir plusieurs moyens d'engagement parce que l'engagement est quelque chose évidemment d'indispensable dans le cadre d'une formation. Donc en fait la conception universelle de l'apprentissage elle est entièrement fondée sur cette idée qu'à partir du moment où on a une diversité cognitive qu'on a une diversité de notre population apprenante on ne peut pas leur offrir une seule chose et il faut diversifier les choses qu'on va offrir. C'est vraiment ça l'idée fondamentale de la conception universelle d'apprentissage et puis après ça va se décliner suivant un certain nombre de catégories. Donc évidemment c'est très séduisant et c'est vrai que très souvent quand on parle de handicap en général d'accessibilité le mot conception universelle des apprentissages il arrive. Et je dirais en première approche c'est totalement pertinent parce que c'est déjà une étape importante je pense conceptuelle parce qu'elle oblige à se dire je n'ai pas devant moi que des personnes qui sont comme moi que des personnes qui sont toutes les mêmes j'ai une diversité de personnes et ces personnes elles peuvent avoir elles vont pouvoir exprimer finalement leur potentiel d'apprentissage et d'expression de leur savoir de manière différente et donc je vais proposer cette diversité. Alors est-ce que c'est une réponse aux besoins des personnes avec TND donc je dis oui ça semble répondre à ces besoins mais il y a un vrai sujet sur la mise en oeuvre. La difficulté c'est que passer des principes à la mise en oeuvre c'est extrêmement compliqué et on peut même les comprendre de travers on peut les comprendre de travers en pensant en particulier parce que justement on est influencé par ce terme universel et bien qu'il y a par exemple des supports dont l'apparence conviendrait à tous et puis il y a une autre question et qui est une question très difficile pédagogiquement qui peut être ok on va varier les les les différents les différentes représentations du savoir alors je vais prendre deux représentations très différentes d'un même savoir ça peut être un texte écrit et ça peut être un schéma et puis ça peut être aussi quelque chose d'audio ça peut être une vidéo on a plein de formes ça veut dire quoi qu'on doit offrir plusieurs moyens on peut le prendre sous un sens restrict si je prends la question des images et de l'alternative textuelle on peut dire j'ai deux moyens de représentation parce que j'ai l'image et l'alternative textuelle au passage l'alternative textuelle quand est-ce qu'elle est mobilisée elle est mobilisée notamment par les lecteurs d'écran j'aimerais que vous me disiez ici qui a déjà utilisé un lecteur d'écran donc même dans ce cadre là et j'imagine que pour la plupart vous l'avez utilisé pour vérifier l'accessibilité ce genre de choses c'est ça ? parce qu'on est avec des spécialistes d'accessibilité si j'étais dans un amphithéâtre j'ai envie de dire de personnes lambda qui aurait utilisé un lecteur d'écran dans sa vie à mon avis très peu je vais dire autrement à part dans votre cadre professionnel pour ça est-ce que vous utilisez un lecteur d'écran probablement pas donc l'alternative sexuelle finalement c'est quelque chose auquel on n'accède quasiment pas donc offrir la diversité des représentations par exemple en proposant un texte plutôt qu'une image n'est pas quelque chose qui est proposé quand on met juste l'alternative sexuelle puisque l'alternative sexuelle vous n'y accédez pas si vous n'utilisez pas un lecteur d'écran ça c'est des réflexions qu'on peut se poser donc varier les représentations ça peut s'entendre de manière très très différente encore une fois je reprends mon exemple de l'image une représentation d'image et j'ai en tête qu'une personne non voyante elle ne peut pas la voir donc j'ai une alternative sexuelle qui fait que l'outil technique qu'elle utilise le lecteur d'écran permettra de le lire je peux me dire c'est super j'ai offert deux représentations et chacune des personnes celle qui est voyante elle voit celle qui n'est pas voyante elle entend et tout va bien mais qu'est-ce qu'on fait de la personne qui est voyante et qui a du mal à lire entre guillemets les images elle n'utilise pas de lecteur d'écran et donc on ne lui a pas offert plusieurs moyens de représentation vous voyez que ce n'est pas si simple cette façon d'offrir plusieurs moyens de représentation on peut se poser une autre question qui est est-ce que on va prendre l'évaluation l'évaluation pour faire très simple trois types d'évaluation évaluation intero-écrite évaluation orale évaluation sur une production d'un mémoire d'un rapport d'accord trois types d'évaluation ça veut dire quoi de varier les représentations ça peut être j'ai mon groupe d'étudiants et d'étudiantes et je vais faire une intero-écrite une intero-orale et un travail de groupe je peux avoir une autre forme je vais leur laisser choisir entre les trois et je vais avoir des personnes qui peut-être ne feront que l'intero-écrite peut-être d'autres que le travail de groupe et ça ouvre plein de questions pédagogiques parce que est-ce qu'on évalue exactement la même chose quelles sont les compétences qu'on veut évaluer bref c'est pas quelque chose qui est totalement si simple que ça la conception universelle d'apprentissage donc ce que je voulais vous dire sur la conception universelle d'apprentissage c'est que derrière ça pose plein de questions et qu'il faut passer on va y venir à de l'outillage parce que si on demande à chaque personne en charge d'une formation de se poser toutes ces questions d'y répondre et de mettre en place tout ce qu'il faut c'est Jean-Philippe aussi qui parlait de charge cognitive je crois j'ai vu ce mot moi j'ai parlé de charge mentale on parle de la même chose bah c'est quand même une charge mentale qui devient extrêmement forte et c'est pas l'objectif donc dans le cas d'Atipi-Frelny on est parti d'un constat c'est que les recommandations sur la pédagogie inclusive étaient en général une liste de bonnes pratiques en préparant et j'ai pas mis parce que c'était c'était pas très adapté mais je recherchais juste recommandations pédagogie inclusive éducation un truc comme ça et donc je tombe je tombe sur le premier lien et je vois trois posters enfin c'était en fait un truc qui était tellement long qu'il le répartissait en trois posters avec les recommandations sur ce qu'il fallait faire il y avait 27 points waouh alors oui il y a des trucs qui viennent des automatiques on est d'accord mais quand même 27 points vous avez envie de vérifier la checklist de 27 points à chaque fois que vous faites quelque chose qui va faire ça c'est voilà on a un vrai sujet dans la manière dont les choses sont proposées donc ce que nous essayons de faire c'est de créer des outils et de rassembler des outils qui permettent de mettre en place une pédagogie inclusive sans avoir à se poser la question des 27 critères et encore les 27 critères c'était juste là bon le RGA c'est 106 c'est pas mal aussi voilà donc qu'est-ce qu'on a fait on a créé une boîte à outils pédagogiques alors vous avez la chance en avant première je vous ai mis le lien normalement c'est à la fin de la semaine que ça ouvre vraiment donc à mon avis il y a encore j'ai encore mes collègues qui sont en train de travailler dessus en ce moment même voilà mais normalement on aura les premiers outils et la première fiche qui sortiront de cette boîte à outils pédagogiques et donc l'idée c'est de traduire les grands principes dont on a parlé en action directement mobilisable et de passer d'une liste de recommandations à la mise en oeuvre d'outils ça a été conçu en collaboration avec l'université de Lausanne et avec en s'appuyant sur une expertise scientifique de spécialiser des TND et de la pédagogie mais aussi une expérience pratique et la participation évidemment des personnes concernées ça paraît évident mais c'est bien de le rappeler voilà donc vous pourrez aller voir ces premiers modules si ça vous intéresse qui sont en train de sortir et au final notre logique premièrement c'est de considérer que si on veut accessibiliser on a besoin d'outils numériques voilà je pense que c'est vraiment quelque chose important et je le dis et je vais le rappeler de plus en plus parce que je suis extrêmement préoccupé de voir que les problématiques réelles qui existent avec des usages impropres des écrans conduisent à vouloir évincer les écrans de structure pédagogique dans le scolaire mais alors c'est le meilleur moyen pour recréer de la stigmatisation pour les personnes qui ont besoin des écrans parce que si on fait ça et qu'on dit oui mais évidemment l'élève en situation de handicap il va avoir droit à son outil numérique c'est ne pas savoir comment fonctionne un enfant en situation de handicap dans ses relations interpersonnelles et sur le fait d'avoir envie d'exposer auprès de toute la classe que oui moi je suis dyslexique et j'ai besoin d'un écran ben non l'élève dyslexique il ne va pas utiliser l'écran il va juste galérer comme il le faisait jusque là donc attention attention à ce que on ne jette pas le bébé avec l'eau du bain si j'ose employer cette expression imagée ce que je ne devrais pas faire parce que les personnes aussi sont souvent du mal avec les expressions imagées donc c'est justement une pratique à ne pas avoir c'est à dire au final attention à ne pas penser que parce qu'il y a des problématiques avec les écrans il faudrait les exclure et avoir en gros des parties sans écran maintenant il y a des personnes pour lesquelles c'est indispensable et à partir du moment où il y a des personnes pour lesquelles c'est indispensable et qu'elles ne vont peut-être pas sortir leur carte en permanence pour l'indiquer c'est bien qu'on ait des processus dans lesquels on permet à l'ensemble des personnes qui en ont besoin de le faire en se noyant quand même plus largement dans une masse sans être obligé de porter un drapeau avec leur handicap en étendard et donc l'enseignement numérique il nous permet de faire des choses et notamment ce que j'appelle alors c'est pas forcément très beau mais l'universel individualisé l'universel individualisé c'est quoi ? j'ai dit tout à l'heure il y a un mythe avec la conception universelle de l'apprentissage qui serait qu'au fond on pourrait faire un support qui serait valable pour tout le monde voilà et ça j'y crois pas au sens d'un support qui serait par exemple un support papier qui fonctionnerait pour tout le monde par contre on peut s'en rapprocher si on met à disposition des supports dans lesquels chacun va trouver des options qui lui permet de s'adapter à ses préférences et donc c'est ça l'universel individualisé c'est de produire des choses qui soient individuables par chaque personne en fonction de ses besoins et de ses préférences donc ça part de de ce point c'est que l'accessibilité repose sur la possibilité pour chaque apprenant d'individualiser son expérience pédagogique au moins au niveau de l'affichage il faudrait aller au-delà mais là on va surtout parler de l'affichage dans la suite et puis l'autre point mais je n'en parlerai pas là mais c'est juste pour faire écho au fait que l'AI formation c'est quelque chose qui est absolument essentiel c'est que l'accessibilité c'est aussi prendre en compte le fait de ne pas pouvoir se rendre dans certains lieux et donc de pouvoir accéder aux choses à distance en fait ce que je vais évoquer sur cette histoire de support individualisé c'est un peu un retour aux sources de la conception universelle des apprentissages cette image là elle est elle a été faite par Cast en fait je ne sais plus ce que ça veut dire on va dire un collectif américain qui est à l'origine justement de la conception universelle des apprentissages et en fait ils ont commencé leurs travaux dans les années 80 et là vous avez une image d'un Macintosh d'accord et sur lequel il y a des options qui sont qui sont mises donc normalement on voit je ne sais pas un dessin animé ou un truc comme ça qui doit se dérouler alors moi je ne l'ai jamais vu ça j'ai juste vu l'image voilà et la personne peut cocher des images peut cocher des cases pour avoir un affichage qui va être dépendant de son souhait donc au fond on voit que cette idée là elle n'est pas nouvelle elle était là aux origines de la conception universelle des apprentissages mais elle s'est parfois un petit peu perdue quand on en a parlé alors le titre c'était détendre le domaine de l'accessibilité pourquoi on a beaucoup parlé de RGA 81,65% de taux de conformité on va le dire comme ça c'est ça du RGA sur la plateforme Mentor c'est ça je ne me trompe pas c'est déjà c'est déjà très bien et je vais être complètement désespérant parce qu'en fait le RGA il n'est pas suffisant alors il est déjà très dur à atteindre à 100% mais en plus il n'y a pas tout encore une fois ce n'est pas du tout pour critiquer le RGA j'ai dit tout à l'heure on va aller vers une université plus inclusive on va être dans une progression mais il faut avoir en tête que c'est qu'une étape d'ailleurs il y a eu des versions successives du RGA mais il y a des chantiers en fait qui ne sont pas présents et en particulier pour des personnes qui présentent un trouble du neurodéveloppement et donc nous avons travaillé dans le cadre d'Atipi Friendly pour définir des nouvelles règles qui concernent l'accessibilité au niveau de la forme et au niveau du fond donc du contenu le fond je vais juste en dire deux mots là je ne le traiterai pas après mais le fond c'est notamment la question de l'explicitation des contenus et c'est un travail énorme qu'on est en train de faire parce que finalement la plupart des contenus on s'en rendra compte et en particulier des sujets d'examen etc. ne sont pas explicites les personnes autistes ont très souvent des grandes difficultés à comprendre ce qui n'est pas parfaitement explicite alors elles sont formidables ces personnes parce que le jour où ils n'arrivent pas à répondre à une question en général c'est que la question elle n'est pas bien posée donc on doit se poser la question tiens elle n'a pas réussi là elle n'a pas compris la question je ne vais pas me dire elle est bête je vais me dire ma question n'était peut-être pas terrible voilà donc ça c'est des très très bons tests les personnes autistes pour vous voulez vérifier si les choses sont explicites testez-le avec des personnes autistes et vous allez améliorer vos contenus donc c'est tout un travail d'explicitation des contenus et ça fait vraiment partie de questions d'accessibilité parce que si je vais le faire très simple si vos contenus ne sont pas compréhensibles ben non ce n'est pas accessible enfin vous n'avez pas une case ce n'est pas un critère dans le RGA qui vous dit ça exactement d'accord il y a des questions de structuration on y reviendra dans un instant donc l'objectif un premier point que je vous présente ça a été développer une interface de consultation personnalisée des supports de supports pédagogiques l'objectif c'était de mettre en oeuvre l'accessibilité des supports pour des profils cognitifs variés et en appliquant finalement le principe de produire un support individualisable et le deuxième objectif c'était de simplifier le travail pour l'enseignant et pour l'handicap parce que j'ai dit tout à l'heure que la pratique classique c'est vous avez un étudiant une étudiante qui a des besoins spécifiques il y a un aménagement qui est là il faut mettre les documents de telle forme ben on va demander à chacun et chacune des enseignants et enseignantes de fournir son support à l'avance dans des universités si on le demande de le faire 15 minutes à l'avance ben oui mais je vois 10 minutes alors voilà tout de suite 15 jours à l'avance 15 minutes ça irait 15 minutes à l'avance ça irait mais non 15 jours à l'avance évidemment ça ne fonctionne jamais bon j'accélère quelles sont les difficultés rencontrées par les étudiants avec TND il y en a plein je vais en lisser juste trois première chose difficulté à repérer la structure des supports deuxième chose des difficultés de lecture troisième chose des risques de distraction et donc les besoins c'est de faciliter le repérage de la structure du cours une numérotation une explicitation de la hiérarchie ben c'est ce que vous avez à l'écran le fil d'Ariane c'est tout bête le fil d'Ariane d'ailleurs le fil d'Ariane je crois que c'est une contrainte RGA sur les sites web mais sur les supports pédagogiques d'ailleurs au passage question puisque j'ai plein de spécialistes du RGA le RGA il s'applique aux supports pédagogiques ou pas qui vote oui il s'applique aux supports pédagogiques et qui vote non donc pour vous il s'applique aux supports pédagogiques c'est pas hyper clair on est d'accord si c'est très clair non c'est pas clair moi je pense que je connais aucun collègue qui se dit on a une obligation de mettre en place le RGA donc ça s'applique à mes supports pédagogiques donc ça m'intéresse que vous me disiez que vous le sourciez vraiment ce que vous venez de dire que oui ça s'applique aux supports pédagogiques parce que je l'inclurai dans mes sensibilisations donc c'est une très bonne réponse que vous venez de me faire une très bonne nouvelle mais j'espère que vous avez la bonne source en tout cas il faut aller dans ce sens là c'est clair mais la plupart des gens ne le font pas j'en fais parler de PowerPoint tout à l'heure et d'accessibilité y compris des outils dans PowerPoint qui permettent de le faire moi je vais vous le dire clairement j'ai arrêté d'utiliser PowerPoint parce que franchement je m'en sors pas un PowerPoint je le passe je le passe à un collègue il n'a pas exactement la même version etc il est parti avec le bon ordre de lecture entre les blocs il revient avec un ordre de lecture différent je ne sais pas pourquoi il y a des choses bizarres qui se passent mais en attendant réussir à garder un support accessible de bout en bout où les titres sont bien déclarés comme des titres où l'ordre de lecture est correct etc etc ne parlons pas des images dans lesquelles vous ne pouvez pas stocker dans une bibliothèque d'images par exemple l'alternative sexuelle et donc il va falloir la refaire à chaque fois ça vous parle ça ? ça vous parle c'est intenable moi je n'utilise plus que ça parce que moi j'ai ma bibliothèque de ressources avec mes images je n'ai pas seulement l'image j'ai l'alternative sexuelle et même le copyright et tous les éléments toutes les métadonnées qui sont nécessaires je l'ai fait une fois je ne le refais pas deux fois on réutilise l'image et c'est gagné donc il y a un moment l'accessibilité ça a été dit tout à l'heure oui c'est complexe oui c'est lourd mais ça dépend aussi des outils qu'on utilise il y a des outils pour lesquels c'est plus facile de faire des choses qui sont accessibles ou pas Scénari en est un et Scénari a été travaillé très directement notamment dans la version qui vient de sortir de cette année pour que l'accessibilité soit encore renforcée ils ont eu un accompagnement par une entreprise pour pouvoir justement encore développer ça donc moi je pars de quelque chose qui va me résoudre mes problèmes d'accessibilité qui fait que je n'ai pas besoin de me prendre la tête après pour le faire et ça ça change véritablement les choses ça me permet en plus et donc ça c'est le travail que nous avons fait sur Scénari ça nous a permis de développer des nouvelles options qui maintenant sont en production ce que je vous ai montré là sur la numérotation des titres par exemple ça n'existait pas on l'a développé et la communauté Scénari l'a adopté dans le cadre des mises à jour suivantes donc aujourd'hui vous avez tous accès à ça et donc notre travail il a été là c'est d'identifier quels sont les besoins des personnes qui ont un trouble du neurodéveloppement de travailler à des nouvelles options d'accessibilité et ensuite de travailler avec la communauté Scénari pour qu'elle les adopte nous sommes en train de travailler sur un nouveau projet pour aller encore plus loin là-dedans le projet ANESO et si vous êtes intéressé par la démarche évidemment n'hésitez pas à me le dire parce que ça peut être un élément de collaboration et donc l'objectif c'est de recueillir des nouveaux besoins de la part d'étudiants avec TND de transférer des contenus dans Scénari on va travailler y compris sur la mise en place d'outils d'intelligence artificielle qui nous permettraient d'automatiser au maximum par exemple le transfert de PowerPoint dans Scénari on verra comment ça marchera parce que les questions d'ordre de lecture me stressent beaucoup si on repose juste sur la structure XML de base d'un support PowerPoint où l'ordre de lecture n'est pas le bon ça ne marchera sans doute pas on verra mais on va essayer en tout cas de faire en sorte que ça soit plus facile d'utiliser Scénari que ça ne l'est aujourd'hui et d'outiller encore une fois les enseignantes les enseignants les formateurs les formatrices avec ce genre d'outils je pense que est-ce que les 10 minutes c'était question comprise après il y a des questions donc j'ai encore quoi 5 minutes je vous parle juste très rapidement d'un deuxième projet sur lequel nous sommes qui concerne cette fois-ci les vidéos pédagogiques là encore les vidéos pédagogiques elles sont de plus en plus utilisées et donc on a travaillé pour créer des vidéos pédagogiques encore adaptables aux préférences individuelles de l'étudiant ou de l'étudiante en pouvant éventuellement changer l'apparence de l'enseignant en pouvant éventuellement choisir la voix en mettant un environnement virtuel et en jouant sur l'intensité des expressions pourquoi ? parce que et là on est parti des difficultés notamment au départ rencontrées par les étudiants autistes principalement mais aussi des étudiants qui ont d'autres troubles du neurodéveloppement il y a des problématiques de double tâche la double tâche c'est quand vous êtes en train là même parfois vous êtes en triple tâche vous êtes en train de regarder vous êtes en train de m'écouter vous êtes en train d'écrire mais déjà rien que regarder le tableau ou l'écran et d'écrire c'est une situation de double tâche c'est une situation qui est extrêmement fatiguante pour un certain nombre de personnes la question de l'identification des expressions j'ai beaucoup aimé tout à l'heure je crois que c'est Jean-Philippe qui parlait des personnes sourdes et qui disait non si c'était sourde et avec le problème de l'ironie c'était bien ça le problème de l'ironie et comment c'est décodé il n'y a pas que les personnes sourdes qu'on les feraient avec l'ironie et les personnes autistes aussi et l'ironie elle est portée en général par de la question la communication non-verbale donc évidemment et c'est là que si l'interprète en langue des signes fait une traduction c'est quand même un interprète donc j'imagine qu'il introduit le fait qu'il y a de l'ironie s'il le décode mais si on fait quelque chose on ne fait que traduire j'ai envie de dire en langue des signes ce qu'on dit et que donc on enlève tout l'élément supplémentaire et fondamental de communication qui est la communication non-verbale qui a passé par une prosodie particulière des intonations particulières des mimiques ce qui fait qu'à un moment donné vous comprenez que c'est de l'ironie ou pas si vous enlevez tout ça vous ne comprenez pas et en fait les personnes autistes ont généralement un temps de traitement on va dire qui est plus long pour décoder la communication non-verbale et tous les éléments en tout cas qui ne sont pas complètement explicites verbalement et qui dit temps plus long dit charge mentale supplémentaire qui peut venir en conflit avec la compréhension donc une des idées c'est d'essayer de réduire cette difficulté là d'autres difficultés d'ailleurs rencontrées par les étudiants ça peut être un décalage de rythme il y en a qui vont trop vite moi j'ai une étudiante par exemple qui était en formation présentielle et qui est passée en formation licentielle parce qu'elle me disait moi j'ai un problème je vais beaucoup plus vite et du coup je m'ennuie parce que ça va pas assez vite et je décroche donc elle a des problèmes attentionnels parce que le rythme n'est pas adapté à son rythme à elle et ce qui vient sur une vidéo c'est qu'on peut faire quoi accélérer voilà donc les besoins c'est de pouvoir ajuster le niveau de simulation d'améliorer la motivation pourquoi pas avoir une neutralité du personnage à l'écran ça peut être ça aussi etc etc et donc on travaille là dessus avec un laboratoire d'informatique et un laboratoire de psychologie et une entreprise qui s'appelle Polymy Studio sur lesquelles on a déjà fait un premier POC et c'est vraiment que le début donc vous pourrez accéder j'ai pas vérifié si les liens sont encore actifs j'espère qu'ils le sont et on est en train là on est sur un projet financé par le programme d'excellence de l'université de Toulouse pour justement aller plus loin et donc en conclusion peut-être les messages que j'aimerais que vous reteniez c'est que si on veut rendre la formation inclusive ça passera par le développement numérique encore une fois vous en êtes très probablement convaincus mais n'hésitez pas à réutiliser l'argument évidemment une personne sur six présente un trouble du neurodéveloppement et donc on doit prendre en compte ces handicaps invisibles parce que c'est vraiment énorme c'est pas du tout marginal et puis et là c'est plus une ouverture et qui est aussi une forme de vision de la manière de faire les choses je crois qu'il faut faire ça dans une démarche de commun numérique j'ai insisté sur le mot numérique mais j'aurais dû insister sur le mot commun dans une démarche de commun numérique voilà regroupons-nous pour justement travailler sur ces développements là et je pense qu'on a la chance d'avoir des communautés en France qui sont impliquées là-dedans vous en êtes une d'entre elles donc comme je le disais en introduction et je vais clore là-dessus je suis très heureux d'être dans ces rencontres et j'espère que vous aurez plein de questions et qu'on pourra échanger encore par la suite et peut-être développer des projets communs merci pour votre attention
Conférence de Bertrand Monthubert "Étendre le champ de l'accessibilité"
Retranscription