Conférence
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/1k01-3t10
Citer cette ressource :
ClermontMsh. (2011, 3 mai). Éducation et missions, aventures et exils : raisons majeures des voyages entre la France, la Pologne et la Hongrie au XVIIIe siècle. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/1k01-3t10. (Consultée le 18 septembre 2024)

Éducation et missions, aventures et exils : raisons majeures des voyages entre la France, la Pologne et la Hongrie au XVIIIe siècle

Réalisation : 3 mai 2011 - Mise en ligne : 25 septembre 2018
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Descriptif

La conférence sur le site de corpus du CRLV.

Les voyages entre la France, la Pologne et la Hongrie au XVIIIe siècle s’inscrivent dans un contexte particulier, les relations politiques, diplomatiques et culturelles entre ces trois pays expliquent pour une bonne part la dimension de ces échanges, les raisons multiples, souvent mêlées et contradictoires qui président aux déplacements des voyageurs. Pour la France, la Pologne et la Hongrie représentent, depuis le XVIe siècle, des nations susceptibles d’affaiblir, à l’origine, la puissance des Habsbourg puis, au XVIIIe siècle, celle de la Russie et de la Prusse. Pour les Polonais et les Hongrois cherchant à préserver ou à recouvrer leur indépendance, le voyage en France est un passage obligé pour retenir l’attention d’un allié souvent réservé. Parmi les motivations qui guident les voyageurs, il convient de mentionner le souci de l’éducation. Le grand tour pratiqué par les élites polonaises ou hongroises choisit la France comme l’une de ses destinations privilégiées. Ces voyages éducatifs sont souvent guidés par un précepteur français qui a été accueilli par une grande famille désireuse de former sa descendance. À cette dimension privée de l’éducation il convient d’ajouter les relais institutionnels. Les religieux utilisent leurs propres réseaux pour développer l’enseignement de notre langue dans certains de leurs collèges. L’impulsion donnée à l’éducation par le dernier roi de Pologne Stanislas Auguste Poniatowski à travers la création d’une école de cadets à Varsovie, en 1765, puis de la Commission de l’Éducation nationale en 1774 est un bon exemple d’intervention de l’État dans le développement des Lumières. On pourrait ajouter le rôle joué par la franc-maçonnerie dont les fonctions sociales ne peuvent que faciliter la communication entre les élites. Les missions officielles ou plus discrètes représentent également un facteur déterminant du voyage : des ambassadeurs sont envoyés ou rappelés, accompagnés d’une suite de secrétaires, d’officiers ; des agents plus ou moins discrets ont pour fonction de maintenir ou de développer des liens, de soutenir de façon officieuse une cause considérée, selon le côté où l’on se situe, comme utile ou essentielle ; des experts sont invités à participer à l’élaboration de réformes. À ces démarches initiées par les enjeux de la diplomatie s’ajoutent les itinéraires personnels qui viennent se mêler, de façon plus moins explicite, aux atours des diplomates, aux secrets des négociations et des soutiens, aux fracas des militaires. Le voyage en Pologne puis le séjour en France du Transylvain Kelemen Mikes au début du XVIIIe siècle dans la suite du prince François II Rákóczi, chef de l’insurrection hongroise, les aventures de Bernardin de Saint-Pierre, de l’ancien jésuite Vautrin ou de Méhée de La Touche en Pologne, à la fin du siècle, offrent un bon exemple de ces voyages mêlant les raisons diplomatiques, l’aventure personnelle et parfois l’exil au goût amer. La Littérature évoquant ces itinéraires est à la mesure des destinées qu’ils révèlent, broient ou consacrent, elle est complexe et aborde plusieurs genres sans jamais se fixer, se réservant toujours un espace que le lecteur arpente, perplexe et souvent captivé.