Cours/Séminaire
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Langue :
Français
Crédits
Jean Philippe [MSH-Val de Loire] CORBELLINI (Réalisation)
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DOI : 10.60527/yjfy-0d36
Citer cette ressource :
CITERES UMR 7324. (2017, 11 octobre). 4- Journée d’étude « Diffusion et mutualisation de données qualitatives à caractère personnel en SHS » : Archethno : une expérience d'ethnographie collective. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/yjfy-0d36. (Consultée le 16 juin 2024)

4- Journée d’étude « Diffusion et mutualisation de données qualitatives à caractère personnel en SHS » : Archethno : une expérience d'ethnographie collective

Réalisation : 11 octobre 2017 - Mise en ligne : 18 décembre 2017
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Descriptif

Au sein des recherches qualitatives menées en SHS, le partage des données d’enquête est une question vive à laquelle de nombreux chercheurs sont désormais confrontés. A la suite des premières expériences anglo-saxonnes de data sharing comme Qualidata en Angleterre, plusieurs projets ont vu le jour en France au cours des années 2000 (Verbatim, BeQuali, Archethno). Ces projets ont suscité des retours d’expérience tant sur les enjeux de la diffusion que sur les modalités de l’analyse secondaire des données. Dans un contexte de promotion de l’open data et d’essor des recherches collectives, les questions relatives au partage des données qualitatives interpellent un nombre croissant de chercheurs, pour différentes raisons, parfois difficilement compatibles : les incitations des pouvoirs publics et des principaux financeurs de la recherche à optimiser l’usage des données et à les rendre accessibles à d’autres chercheurs ; la volonté d’une conservation patrimoniale des matériaux d’enquête ; des objectifs scientifiques de capitalisation, de transparence de la recherche, de validation des méthodes, d’analyse comparative et diachronique des données d’enquête. Aussi, au sein de leurs institutions de rattachement ou de leurs réseaux de recherche, les chercheurs sont-ils invités ou manifestent-ils l’envie de recourir à des procédures d’archivage et de partage de leurs données.

 

Le programme de recherche1 à l’origine de cette journée d’étude, illustre à bien des titres l’émergence et la mise en œuvre, au sein d’une équipe de recherche, d’une démarche de mutualisation et de diffusion des matériaux d’enquête. Fort du constat que les recherches qualitatives sur la mobilité quotidienne et les modes d’habiter se multiplient sans que les matériaux d’enquête ne soient rendus visibles et mis en perspectives, il se donne pour objectif d’initier une expérience de mutualisation dans ce champ d’analyse. Il vise à réinvestir six programmes de recherche portant sur les mobilités dans les territoires périurbains et ruraux en ré-analysant à partir de thématiques transversales l’ensemble des matériaux à disposition : 250 entretiens semi-directifs et une centaine de traces-GPS. Cette démarche de mutualisation, a priori stimulante et riche de promesses, pose un certain nombre de questions liminaires (éthiques, juridiques, épistémologiques) abordées dans la littérature sans toutefois être tranchées.

L’objectif de cette journée d’étude est de présenter un état des débats, d’échanger et de capitaliser sur les différents enjeux relatifs à la diffusion et à la mutualisation des données qualitatives à caractère personnel. Il s’agit d’une part de documenter l’état de la recherche sur les dimensions juridique, éthique, déontologique et épistémologique du partage des données ; d’autre part de mettre en regard des retours d’expérience sur des projets de stockage, de partage et de réutilisation des données.

La journée d’étude s’organisera autour d’une réflexion théorique sur les enjeux du partage des données à caractère personnel, d’un échange sur les retours d’expériences et d’une table ronde visant à esquisser des préconisations sur la mise en œuvre de politique de diffusion des données qualitatives en France. Plusieurs questions serviront de trame et orienteront cette réflexion : quelles pratiques déontologiques sont adoptées au cours des différentes expériences de diffusion ? Existe-t-il une déontologie commune aux pratiques de mutualisation et de diffusion ? Quelles sont les implications épistémologiques de la mise en œuvre d’une telle démarche ? Par ailleurs, quel est le cadre juridique français en matière de propriété intellectuelle des matériaux produits et de diffusion des données personnelles ? En quoi est-il spécifique au regard des autres pays européens ? Quelles sont les formes d’interprétation du droit et les marges de manœuvre identifiées dans les expériences de diffusion déjà menées ? Les interventions aborderont en particulier les questions relatives à l’anonymisation des données, la contextualisation de l’enquête, le statut de la parole de l’enquêté, le rapport du chercheur à son matériau, les spécificités des données à caractère personnel et les risques liés à leur diffusion, le rapport de confiance entre chercheurs et enquêtés, ainsi qu’entre chercheur « primaire » et chercheur utilisateur « secondaire ».