Notice
De l'Entrevue de Saint-Ail (1870-1883) aux cimetières oubliés de Spincourt (1914-1924). Le transfert des sépultures militaires après les conflits.
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Descriptif
Cette communication a été filmée lors du colloque international intitulé De Verdun à Caen - L’archéologie des conflits contemporains : méthodes, apports, enjeux qui s’est déroulé au Mémorial de Caen les 27 et 28 mars 2019, organisé par la DRAC Normandie, la DRAC Grand-Est, l’Inrap et l’Université de Caen (MRSH-HisTeMé) avec le partenariat de la Région Normandie, du Département du Calvados, de la Ville de Caen et du Groupe de recherches archéologiques du Cotentin.
Depuis plus d’une décennie, l’archéologie contemporaine s’est approprié ce nouvel objet d’étude que sont les conflits de l’ère contemporaine. Ce champ de recherche encore jeune, dont la pertinence est de moins en moins disputée à mesure que se succèdent les découvertes, a vu l’émergence de questions spécifiques auxquelles les archéologues n’avaient que peu ou pas été confrontés jusqu’alors...
Frédéric Adam est archéo-anthropologue à l’INRAP Grand-Est, chargé de recherche à l’UMR 7044 Archimède. L’anthropologie funéraire, la gestion des corps en contexte de sépultures collectives constituent ses principaux domaines de recherche.
La mort du combattant, qu’elle survienne sur le champ de batailles ou dans un hôpital militaire, est aujourd’hui bien documentée par de nombreuses découvertes archéologiques de sépultures primaires oubliées ou de corps de soldats portés disparus lors d’un combat.
Mais qu’en est-il du regard de l’archéologue sur l’après-guerre ? Comment la Nation a-t-elle géré l’exhumation des soldats isolés, dont les tombes parsemaient nos champs et nos forêts ? Comment et par qui le transfert et le regroupement de ces innombrables petits ensembles funéraires disséminés le long de la ligne de front ont-ils été réalisés ?
L’archéologie est aujourd’hui en mesure d’apporter un nouveau regard sur ces questions inhérentes à la période de reconstruction nationale qui succède aux conflits. Des découvertes isolées, telle la sépulture de Saint-Ail (54) relevant de la Bataille de Saint-Privat (18 août 1870) ou celle de Boinville-en-Woêvre (55) témoin de la Bataille des frontières (25 août 1914) nous renseignent sur les opérations d’exhumations de ces soldats inhumés sur le lieu même de leur dernier combat.De grands ensemble funéraires ont également été explorés ces dernières années, que ce soit à Soupir (Aisne), Boult-sur-Suippe (Marne) ou plus récemment à Spincourt (Meuse). Dans ce dernier cas, la superposition de deux cimetières militaires, l’un, allemand de 1914-1918 et l’autre, français de 1919-1924 nous permet d’observer la gestion des corps pendant et après le conflit sur une même portion de territoire.