Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

CCIC, Cerisy-la-Salle

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2013, 20 juillet). Exil, sidération et établissement du "soi". [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/116200. (Consultée le 9 mai 2025)

Exil, sidération et établissement du "soi"

Réalisation : 20 juillet 2013 - Mise en ligne : 4 mai 2022
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Descriptif

Cette conférence a été donnée dans le cadre du colloque intitulé Écriture de soi, écriture des limites qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 17 au 24 juillet 2013, sous la direction de  Jean-François CHIANTARETTO.

Présentation de l'intervenant

Français d'origine allemande, Georges-Arthur Goldschmidt, né en 1928, fuit le nazisme, en France ; il a traduit en français Franz Kafka, Friedrich Nietzsche, Adalbert Stifter, Georg Büchner, Walter Benjamin et Peter Handke, lequel a traduit en allemand Le miroir quotidien et La forêt interrompue (Le Seuil) de Georges-Arthur Goldschmidt. En 2000 paraît La Traversée des fleuves. En 2004, il obtient le Prix France-Culture pour Le poing dans la bouche. Il écrit sur la langue de la psychanalyse (Quand Freud voit la mer, et Quand Freud attend le verbe, Buchet-Chastel), sur le langage (A l'insu de Babel, CNRS) et sur Kafka (Celui qu'on attend habite juste à côté, Verdier ; L'Esprit de retour, Seuil).

Résumé de la communication

L'exil engendre une coupure définitive dans la constitution interne d'une personne et divise à jamais la cénesthésie personnelle en horizons différents qui interfèrent l'un sur l'autre et situent la mémoire de façon particulière, il reste au fond de toutes choses une antériorité qui donne la mesure de ce qui est vécu. L'exil redistribue complètement la géographie intérieure et en change les points cardinaux, il modifie, dédouble la peception. De plus, l'exil a un contenu moral, l'exilé c'est celui qu'on punit de ne pas penser en rond, il est dangereux par essence puisqu'il montre, par sa personne même  que toute pensée est inconfortable, que la pensée menace le pouvoir.

Thème
Documentation

L'écriture de soi (notamment l'autobiographie, les journaux intimes et l'autofiction) met toujours en scène une tension entre deux positions psychiques: attester d'une identité (voilà qui je suis), témoigner d'une altération (voilà qui je suis empêché d'être). L'enjeu semble la délimitation de soi, au sens d'un espace intérieur, d'un lieu singulier d'interlocution interne. Entre la sculpture et la marche, la fouille et la déambulation, le récit et son impossibilité.

Une telle délimitation de soi prend une valeur spécifique lorsque l'auteur témoigne dans l'écriture d'une expérience psychique d'effraction, d'implosion ou de falsification de l'être. Il s'agit notamment des expériences traumatiques extrêmes ou des troubles ayant rendu précaire ou incertaine la construction même de l'espace psychique. Dans ces différents registres de la survivance, l'écriture de soi prend alors littéralement fonction d'une écriture des limites: l'effort de (re)construire un lieu pour soi, suffisamment vivable et vivant. Le croisement de l'écriture et de la clinique est ici nécessaire: spécialistes de la littérature, écrivains et psychanalystes seront conviés à se rencontrer.

Actes du colloque

Écritures de soi, écritures des limites

Jean-François Chiantaretto (dir.)

Hermann Editeurs - 2014

ISBN : 978-2-7056-8908-7

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