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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/mc1m-d127
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2009, 4 mai). Genre et rapports sociaux de sexe. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/mc1m-d127. (Consultée le 3 juin 2024)

Genre et rapports sociaux de sexe

Réalisation : 4 mai 2009 - Mise en ligne : 29 septembre 2017
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Descriptif

Roland Pfefferkorn est professeur de sociologie à  l'Université March Bloch de Strasbourg, membre du laboratoire CNRS Cultures et Sociétés en Europe. Il étudie principalement les inégalités sociales dans la France contemporaine - plus particulièrement leur dimension cumulative - ainsi que les inégalités entre hommes et femmes dans le cadre d'une approche articulant les différents rapports sociaux : rapports de classe, de sexe, de génération, de « race », etc.

 La sociologie naissante s'est fort peu intéressée à la femme et à la domination masculine. Si Engels a pensé la dichotomie production/reproduction avec l'inégalité qu'elle engendre, le parallèle entre rapports de classe et rapports de sexe tout comme les conditions d'une égalité homme/femme - et ce dès 1884 -, ces sujets furent peu étudiés par ailleurs. L'école française de sociologie s'est presque totalement détournée de ce sujet. Il faut noter que longtemps le naturalisme, supposant que la femme était l'entité complémentaire de l'homme et devait uniquement s'occuper du foyer, constituait le modèle dominant. En 1949, Simone de Beauvoir signa la renaissance du féminisme. En 1998, Bourdieu fit de la domination masculine un objet d'étude reconnu. Entre-temps se développa la sociologie féministe avec notamment Colette Guillaumin, Nicole-Claude Mathieu, Christine Delphy et Danièle Kergoat. Dans ce mouvement d'émancipation cohabitent deux courants très divers : le différentialisme et le matérialisme. Le premier fait l'éloge de la spécificité féminine, alors que le second pense l'antagonisme, l'oppression, l'inégalité. Après 1968, l'analyse marxiste fut reprise par la sociologie, pour penser l'oppression de la femme au travers de ses concepts, en liant le patriarcat à la production domestique et au capitalisme. Par la suite, le « genre » ou gender est devenu le concept fédérateur de cette sociologie. Le terme prit des sens variables avant d'être utilisé abusivement et de perdre tout sens. En définissant « Genre » par « rapports sociaux de sexe », il est possible de montrer que des rapports sociaux divers sont liés entre eux, de mettre l'accent sur l'antagonisme homme/femme, et de poser le travail comme levier de domination et d'émancipation. L'intérêt de cette définition est qu'elle permet de penser les rapports de domination et les marges d'action, donc de changement.

Marine Ange