La consommation d'espaces agricoles à raison de l'étalement urbain

"Penser globalement, agir localement", la formule désormais célèbre a l'avantage de mettre le doigt sur les relations qu'entretiennent depuis plusieurs années les collectivités territoriales et l'Etat dans la promotion du développement durable. A l'appui d'une série de lois récentes, et principalement celle du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, dite loi "Grenelle 2", le législateur français a amplifié de manière considérable les obligations environnementales auxquelles se trouve soumis le monde territorial. 

 La première rencontre universitaire alençonnaise (8 avril 2011) se propose d'organiser un échange entre enseignants-chercheurs, étudiants, élus et agents territoriaux sur ce défi que constitue pour les acteurs locaux l'intégration, encouragée sinon contrainte, du développement durable dans leurs politiques respectives.

Maud Quetelet-Renon est chargée de mission auprès des collectivités territoriales à la Chambre d'Agriculture du Calvados. Elle est en charge notamment du suivi des documents d'urbanisme (plans locaux d'urbanisme et schémas de cohérence territoriale).

Résumé

Depuis longtemps, l'espace agricole est considéré comme un espace disponible, un espace consommable par la ville. Or, l'artificialisation des sols n'est pas seulement problématique du point de vue écologique. L'étalement urbain révèle d'autres difficultés : une diminution des surfaces d'épandage pourtant indispensable aux exploitations, le morcellement et l'éparpillement des terres exploitables impliquant des déplacements d'engins agricoles dans des périmètres où les aménagements routiers n'ont pas toujours été conçus pour permettre leur passage. Enfin, en les privant d'espaces, l'étalement urbain contribue à fragiliser l'économie agricole et l'industrie agroalimentaire.

Autant de constats qui imposent que les choix opérés en matière de planification urbaine puissent être, d'une part, précédés d'une concertation suffisante avec le monde agricole et, d'autre part, être appuyés sur un diagnostic dans lesquels les espaces agricoles ne soient pas simplement assimilés à des réserves d'urbanisation future.