Conférence
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/3321-mn62
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2011, 25 janvier). La norme juridique dans l'institution de la confiance sociale. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/3321-mn62. (Consultée le 16 juin 2024)

La norme juridique dans l'institution de la confiance sociale

Réalisation : 25 janvier 2011 - Mise en ligne : 2 octobre 2017
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Descriptif

 

Blaise Bachofen, normalien et agrégé de philosophie, est Maître de conférences en philosophie à l'Université de Cergy-Pontoise. Il enseigne la philosophie politique et juridique. Ses thèmes de recherche privilégiés, au sein de la philosophie politique moderne, sont Jean-Jacques Rousseau, la théorie de l'Etat et du droit, la théorie du droit international - droit de la guerre notamment - ainsi que les fondements et critiques du libéralisme.

 

La confiance peut être interrogée en tant que phénomène intersubjectif et social, comme type de relation entre deux personnes ou avec un groupement, institutionnel ou non. Hobbes, Descartes ou encore Molière ont posé la question de savoir s'il est possible de se fier à autrui. Parce qu'autrui induit un doute, la raison voudrait que la confiance en l'autre soit relative, prudente. Mais dans la pratique, faire confiance est une nécessité de tous les jours, ne serait-ce qu'à chaque repas. Une confiance rationalisée nécessite, d'ailleurs, de détenir des informations sur le sujet ou groupe auquel on veut ou on doit faire confiance. Croire déraisonnablement en l'autre, à l'inverse, c'est s'offrir à la manipulation. Se fier à autrui induit alors un danger, mais généralement autrui n'a aucun intérêt à nous manipuler - les médias ou les scientifiques ont peu d'intérêts à fabuler par exemple. De fait, la confiance est première et ne se transforme en défiance que si des éléments de doute s'accumulent : il y a tolérance mais un certain seuil reste à ne pas dépasser. Fondamentalement, la confiance est génératrice de relation et auto-génératrice dans une relation. On peut étudier la confiance au travers de l'argent puisqu'une monnaie ne vaut que si l'on croit en sa valeur. L'Etat, en cas de crise, redonne de la valeur à la monnaie en renflouant les acteurs économiques donc en réintroduisant de la confiance entre eux. En tant que puissance s'appuyant sur des règles énoncées, en tant que Léviathan, il contrôle les individus et permet la confiance sociale. Les institutions politiques et juridiques produisent ainsi de la norme et par là de la confiance. L'Etat, s'il instaure de la confiance sociale, peut lui-même s'effondrer si la population perd confiance en lui. On observe donc que la confiance innerve le contrat social, que la morale et la nature de l'homme sont à la base de la politique, mais que la question fondamentale de la confiance, de ce qui la motive et la permet, reste ouverte et insoluble.

Marine Ange