Conférence
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/8kxn-0c66
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2011, 11 janvier). La prison comme institution. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/8kxn-0c66. (Consultée le 6 novembre 2024)

La prison comme institution

Réalisation : 11 janvier 2011 - Mise en ligne : 2 octobre 2017
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Descriptif

Corinne Rostaing est maître de conférences à l'Université Lumière de Lyon (Lyon II) et membre du laboratoire MODYS (Mondes et dynamiques des sociétés). Ses travaux de recherche, basés sur des enquêtes empiriques de longue durée dans différentes prisons françaises (combinant entretiens, observations, questionnaires...) portent sur le monde carcéral. Elle a étudié, entre autres questions, la prison comme institution stigmatisante, les relations entre détenus et personnels, la remise en cause de l'identité suite à l'incarcération ou encore la question de la violence.

 Résumé

Corinne Rostaing nous explique en quoi ses études menées sur la prison depuis une vingtaine d'année l'ont poussée à modifier progressivement son approche de l'institution carcérale. Si son intérêt se portait au départ sur les diverses relations existant au sein de cette institution - normées mais de plus en plus négociées -, puis sur l'expérience de l'enfermement - comprenant la singularité de chaque rapport à l'enfermement -, elle cherche davantage aujourd'hui à aborder la prison en tant qu'institution. En effet, l'approche interactionniste, aussi fascinante soit-elle, ne permet pas de comprendre la prison dans le contexte socio-historique qui la détermine. En étudiant la dimension symbolique de la prison, par contre, il est possible de concevoir l'institution carcérale comme pensée, édifiée et peuplée par une société. Or, à partir du moment où la prison est conçue comme la concrétisation d'une idée sociale sédimentée - évolutive donc -, il devient possible de comprendre en quoi elle est défaillante, changeante et provisoire. Et ce d'autant que le milieu carcéral est hétérogène, que la réalité pragmatique des prisons connaît des transformations régulières ; par exemple, la volonté des détenus est davantage écoutée même si la contrainte morale reste très forte. De fait, il existe des prisons tout à fait différentes et tout à fait aménageables. La conférencière nous expose alors les divers aspects de la prison qui font sa singularité comme institution. En tant qu'objet politique embarrassant avec une mission honteuse et improductive, des détenus doublement disqualifiés (par leur origine sociale et leur enfermement), un personnel dont le travail est déplaisant et socialement méprisé, et une stigmatisation forte de tous ceux qui la touchent, la prison est devenue l'archétype de « l'institution honteuse » dans notre société. A partir de ces études, il est possible et nécessaire de repenser l'institution carcérale et son opportunité.

Marine Ange