Notice
colloque cerisy
Les écritures de la nostalgie
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Descriptif
Résumé de la communication : Silvia Baron Supervielle écrit "j'ai attrapé l'exil". Dans nombre de ses textes, le mal dont il est question est tout entier contenu dans la séparation entre ici et là-bas. Existe-t-il un remède pour ce type de mal ? Certes, il est possible de retourner là-bas. Mais comment expliquer que le retour est un impossible revenir ? Pour le comprendre ne suffit-il pas d'entrevoir la non concordance entre la réversibilité de l'espace et l'irréversibilité du temps ? N'est-ce pas d'ailleurs au cœur même de cet écueil que la nostalgie trouve demeure ? Déterritorialisant, l'exil reterritorialise et permet par-delà pensées, sentiments, émotions, la migration vers l’ailleurs. Paradoxalement alors, la distance rend possible une incomparable proximité. Par la réminiscence, l'ailleurs natal est là tout près, dans les sons, les images, les photos, les mélodies. Il est visage des aimés, mots, poèmes, pages des livres. En floutant le présent, il inscrit l'empreinte d'un passé qui "n'a pas d'oubli". La présence naît dans l'absence et par l'écriture, l'irréversibilité du temps et la réversibilité de l'espace, sont abolies. "Le voyage de retour" est possible sans "bouger d'ici". Ainsi se lie "le visible et l'invisible, l'absence à la présence, la mémoire à l'oubli" et "la langue de là-bas" "s'écrit ici".
Biographie de l'auteur : Claudine Sagaert enseigne la philosophie en D.N.M.A.D.E. (diplôme des métiers d'art et du design). Ses recherches au sein du Laboratoire Babel de l'université de Toulon portent sur les représentations du corps dans une approche pluridisciplinaire : philosophie, esthétique et anthropologie. Elle est l'autrice de nombreux articles et ouvrages.