Conférence
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/6exa-ky48
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2011, 15 mars). Les enjeux politiques du changement global. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/6exa-ky48. (Consultée le 12 juin 2024)

Les enjeux politiques du changement global

Réalisation : 15 mars 2011 - Mise en ligne : 2 octobre 2017
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Descriptif

Cette conférence a pour titre :  Les enjeux politiques du « changement global ». Elle a été filmée le 15 mars 2011 dans le cadre du séminaire annuel  « Risques et vulnérabilités sociales », au programme du Master recherche de Sociologie de l'Université de Caen. Initié dans les années 1990, ce séminaire est actuellement dirigé par Salvador Juan, professeur de sociologie à l'Université de Caen.

Jean-Paul Deléage est Professeur émérite à l'Université d'Orléans. Il est physicien de formation et historien de l'écologie. Il a fondé et dirige la revue « Ecologie & politique ». Il a travaillé essentiellement sur le développement, l'environnement, l'écologie politique et la notion d'anthropocène.

Confronté à l'imprévu catastrophique, le débat s'instaure. A l'occasion du tremblement de terre de Lisbonne, déjà, deux voix s'opposaient : celle de Voltaire, clamant l'impuissance des hommes face à la transcendance, celle de Rousseau, accusant un mauvais choix politique. La crise nucléaire japonaise pose les mêmes questions : en face d'un risque naturel prévisible, prévu, des décisions imprudentes ont été prises et la situation est devenue désastreuse, hors contrôle. Le système contemporain, parce qu'il s'appuie sur un principe profondément ancré et absurde d'exploitation acharnée - de la nature, de l'énergie, du travail, etc. - est engagé dans une impasse. Ce principe a fait de l'humanité comme espèce un acteur de la dégradation, voire de la destruction de son propre environnement - et à long terme de lui-même. Selon J.-P. Deléage, nous ne serions plus dans l'holocène, mais dans l'anthropocène, ère où l'humain est devenu une force géophysique majeure. La tendance au réchauffement climatique, la transformation des paysages, l'acidification des océans, la diminution de la biodiversité, etc., semblent bien témoigner de cette influence moderne et profonde de l'homme sur l'environnement. Et l'on sait déjà que les effets destructeurs de ce changement (la montée des eaux notamment) toucheront différemment les populations du monde, les plus démunies étant les plus fragiles. Les « solutions » apportées par le marché ou la politique ont montré des effets pervers ou des insuffisances criantes, d'autant qu'une gouvernance internationale efficace reste improbable. Avec l'anthropocène, il devient alors nécessaire de repenser la distinction entre histoire naturelle et humaine, mais aussi de revoir les méthodes scientifiques et de dépasser des cloisonnements désuets à l'aune de ce changement. Il s'agit, surtout, de réfléchir l'actualité (la modernité), afin de développer une écologie politique profitable à tous et adaptée à son époque.

Marine Ange