Conférence
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/22rx-t481
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2018, 17 février). Les mémoires mondialisées de Guernica en Espagne. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/22rx-t481. (Consultée le 16 juin 2024)

Les mémoires mondialisées de Guernica en Espagne

Réalisation : 17 février 2018 - Mise en ligne : 7 février 2018
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Descriptif

Cette conférence a été donnée dans le cadre du colloque Mémoires des massacres au XXe siècle organisé par le Centre de recherche en histoire quantitative (CRHQ) de l'Université de Caen et le Mémorial de Caen du 22 au 24 novembre 2017. Ont été abordées les différentes postures/situations mémorielles et leurs enjeux et usages sociaux et politiques dans les sociétés concernées, notamment chez les anciens belligérants – déni, négation, oubli, aveu, pardon, concurrence mémorielle… -, en prenant en compte l’ensemble des protagonistes (bourreaux, victimes, témoins). Il s’agissait ici de s’attacher aux seules mémoires des massacres et non aux massacres eux-mêmes, en privilégiant la perception qu’en ont eu et/ou qu’en ont encore les sociétés, à travers leurs instances officielles mais sans négliger le point de vue “d’en bas” et les manifestations populaires qui y sont liées.

Membre junior de l’InstitutUniversitaire de France, Sophie Baby est maîtresse de conférences en histoirecontemporaine à l’Université de Bourgogne Franche-Comté. Spécialiste de l’espaceibéro-américain aux XXè et XXIè siècles, elle réfléchit aux enjeux portés parles violences de masse et le terrorisme dans nos sociétés contemporaines. Aprèsavoir travaillé sur la transition espagnole à la démocratie - son livre, Le mythe de latransition pacifique. Violence et politique en Espagne (1975-1982), (Casa de Velázquez, 2012) a été traduit en espagnol (chez Akal, à paraître, 2018) - elle embrasse désormaisune perspective comparatiste et globale. Elle a co-dirigé l'ouvrage  Violencia y transiciones políticas a finales del siglo XX. Europa delSur-América latina (Casa de Velázquez, 2009) et le numéro spécial  “Material Traces of Mass Death: the Exhumed Object”, Les Cahiers Sirice, 2017 . Dans le cadre d’un programmefranco-britannique (Labex Les passés dansle présent/AHRC Care for the Future),elle coordonne un ouvrage numérique sur la gestion des passés autoritaires enEurope et en Amérique latine. 

Résumé de la communication

De parsa puissance symbolique, l’héritage de Guernica a suscité depuis des décenniesla convoitise de groupes concurrentiels qui ont cherché à se l’approprier et àen transformer la signification au gré des évolutions politiques et des usagespublics du passé de la Guerre civile qui se sont succédés. L’objet de cettecommunication est de mettre en lumière les projections internationales de lamise en mémoire de Guernica en Espagne et les jeux d’échelle dans lesquels elles’inscrit : de l’échelon local – depuis la ville même de Guernica –, à l’échelonnational en passant par le maillon intermédiaire et essentiel qu’est la Communautéautonome basque, porteuse de l’interprétation nationaliste du bombardement de1937. Les mémoires conflictuelles de cet « événement monstre » (Nora)s’inscrivent également dans un espace mondialisé, dans un premier temps limité à l’Allemagne,considérée comme l’héritière du régime nazi, avant que les entrepreneurs demémoire ne se positionnent dans les scènes transnationales de la lutte contre l’impunité,de promotion de la paix et de la défense des droits de l’homme. Ainsi, Guernicaa concentré les dynamiques mémorielles qui se sont déployées de par le mondedepuis les années 1970, au service d’enjeux finalement fortement ancrés dans unterritoire, le Pays basque, lui-même conflictuel à l’extrême.