Notice
Mrsh-Caen
Les réseaux francs-comtois de Charles Quint et de ses successeurs
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Descriptif
Résumé de la communication :
Le duc de Bourgogne, Charles, né en 1500, est entouré de serviteurs originaires de sa terre natale : les Pays-Bas. Il y a certes, les Pays-Bas « d’En-Haut » comme on dit à l’époque (Belgique et actuels Pays-Bas, pour faire vite) mais aussi ceux « d’En-Bas », c’est-à-dire la Franche-Comté. Et comme ces territoires font partie d’un même ensemble politique, le duché de Bourgogne, le futur Charles Quint sera aussi servi, comme ses prédécesseurs, par des Francs-Comtois. Leur région, quoique de petite taille, surtout à l’échelle de l’immensité de l’empire des Habsbourg, d’une population plutôt réduite et de ressources économiques limitées, en produira un nombre néanmoins important.
Parmi les plus célèbres, Nicolas Perrenot de Granvelle, d’origine modeste, atteindra le plus haut niveau. Après la mort de Gattinara, il aura la haute main sur les affaires d’Empire pendant que le secrétaire Cobos se consacrera aux dossiers espagnols. Il en profitera pour incorporer son fils aîné, le futur cardinal Granvelle, à la machinerie impériale. Celui-ci atteindra des sommets (vice-roi de Naples, président du Conseil d’Italie, régent en l’absence de Philippe II). Mais d’autres parmi les nombreux enfants de Nicolas joueront un rôle important dans l’administration de l’empire. La tradition se transmettra dans le cadre de la monarchie espagnole au XVIIe siècle, jusqu’à la conquête de la Franche-Comté par la France ratifiée par le traité de Nimègue (1678).
D’autres familles francs-comtoises moins célèbres internationalement, tels les Girardot (François et Jean), les Morillon (Guy, Antoine, Maximilien) ou les Chifflet (Jean-Jacques et Jules principalement) serviront fidèlement. Ces réseaux ont pour base la structure familiale, mais ils peuvent et doivent, pour s’étendre, intégrer d’autres éléments. Ainsi, à un niveau plus modeste, deux personnages nés dans la bourgade d’Ornans, proche de Besançon : Claude Clément « cathedratico de Erudición en los Estudios Reales de Madrid » et Claude Richard, mathématicien dans le même établissement, joueront dans la monarchie hispanique des rôles certes de second plan, mais qui ne manquent pas d’intérêt et éclairent le fonctionnement de celle-ci.
L’immense correspondance d’Antoine Perrenot est une source difficilement épuisable de renseignements sur les réseaux qu’il avait constitués, mais nous verrons aussi que celle des Chifflet peut servir, à un moindre niveau, de point d’observation pour tenter de comprendre les relations sociales et politiques instaurées et servies par les réseaux. On tentera de les mettre en avant et de les donner à voir à travers quelques outils des humanités numériques.
Biographie de l'auteur : Rudy Chaulet est titulaire d'une thèse d'Etudes romanes (Montpellier III, 2003), Traducteur de Miguel Delibes chez Verdier, Maitre de conférences à l'université de Franche-Comté (en 2011). Membre de l'ISTA - Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité, Université de Franche Comté (en 2023)